Tourisme durable : comment passer des vacances écoresponsables ?

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Par Natacha Czerwinski

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L’industrie touristique a des conséquences environnementales et sociales. Pour profiter de ses congés tout en préservant la planète, il existe des solutions, comme privilégier des transports peu émetteurs de CO₂ ou choisir des hébergements à faibles impacts. Suivez le guide !

Depuis quatre ans, Marie-Alix Dalle a fait une croix sur les voyages en avion. « Je l’ai pris plusieurs fois dans ma vie, souvent pour des longs séjours, et j’ai eu la chance de découvrir des endroits magnifiques, raconte cette ingénieure de 33 ans. Mais, en faisant un bilan carbone en ligne, j’ai réalisé que tous mes écogestes du quotidien étaient balayés par un simple trajet en avion… Aujourd’hui, je privilégie le train et le bus et je trouve que voyager autrement rend les vacances encore plus agréables et enrichissantes ! »
À l’image de Marie-Alix, de plus en plus de citoyens, soucieux de leur impact sur la planète, modifient leur façon d’envisager leurs congés. D’après une étude réalisée en 2022 par la plateforme de réservation Booking, 57 % des Français interrogés déclaraient ainsi vouloir voyager de manière plus durable dans les douze prochains mois, une augmentation de 11 points par rapport aux chiffres de 2021.

Un combat à mener « sur tous les fronts »

Il est vrai que, depuis plusieurs années, les experts tirent la sonnette d’alarme sur la face sombre du tourisme (pollution, destruction des écosystèmes, surconsommation des ressources naturelles…) Selon une étude publiée en 2018 dans la revue Nature Climate Change, cette industrie représente 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Est-ce à dire qu’il faut désormais se priver des plaisirs du voyage ? Loin de là ! Une approche respectueuse de l’environnement et des territoires est possible. Et chacun peut, à son niveau, être acteur du changement, même si tous les efforts ne peuvent pas reposer sur les épaules des particuliers.

Découvrir la France autrement

  • Miser sur des moyens de transport lents, c’est le concept du « slow tourisme ». Si la randonnée reste une valeur sûre pour apprécier le charme de nos territoires, le cyclotourisme a également pris de l’ampleur. La France compte 58 itinéraires longue distance aménagés et balisés tels que la Véloscénie, la Loire à vélo ou encore le Canal des 2 mers. Informations sur le site www.francevelotourisme.com
  • Faire de l’agritourisme. Séjours à la ferme, visites pédagogiques ou encore sessions de dégustation : ce tourisme rural est aussi une façon de soutenir l’agriculture paysanne. Et pour ceux qui souhaitent mettre la main à la pâte, il y a le wwoofing. Le principe ? Être hébergé gratuitement sur une exploitation (bio) en échange de quelques travaux. Deux réseaux recensent les agriculteurs participants : Bienvenue à la ferme et Accueil paysan
  • Se lancer dans une « microaventure ». Descendre la Loire en canoë, randonner le long de la Côte d’Opale ou encore bivouaquer en forêt, tout est possible ! Vous trouverez des idées dans le guide « Un an de micro-aventure en France  », téléchargeable gratuitement.
  • S’initier à des pratiques et modes de vie durables. Vous pouvez par exemple vous former à la permaculture (un type d’agriculture fondé sur les principes du développement durable) ou à l’écoconstruction (réalisation ou rénovation d'un bâtiment dans le respect de la nature). « Beaucoup de gens ont un engagement et envie de le partager », souligne Nicolas Breton. Informations sur transiscope.org

Réserver l’avion à des séjours d’exception

Dans le domaine du tourisme, le premier enjeu est celui du transport. Il est responsable, selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), de 77 % des émissions de gaz à effet de serre liées à ce secteur en France. Et c’est l’avion qui pèse le plus lourd dans la balance : par exemple, un Paris-Bordeaux en train émet 37 fois moins de CO₂ qu’en voiture et 42 fois moins qu’en avion.
« Pour limiter le réchauffement climatique, on estime qu’il faudrait émettre moins de 2 tonnes de CO₂ par personne et par an, rappelle Alexis Chailloux, chargé de campagne voyage durable chez Greenpeace*. Or, un seul aller-retour à New York, c’est déjà 2 tonnes… Choisir une destination accessible sans avion est un énorme geste individuel, surtout qu’il y a des choses assez incroyables à découvrir à portée de train, de bus, de ferry… ! Sans renoncer complètement à l’avion, l’idée est de le prendre beaucoup moins souvent et de le réserver à des séjours exceptionnels. »

« Conserver les bonnes habitudes »

« L’autre élément important pour voyager durable est de sélectionner des adresses (logements, restaurants, activités) ayant un faible impact environnemental ou des effets positifs sur l'économie et les populations locales », ajoute Nicolas Breton, responsable développement des éditions Viatao, qui publient les guides Tao. Côté hébergement, vous pouvez vous fier aux labels recommandés par l’Ademe.
Une fois sur place, il s’agit de « conserver les bonnes habitudes », résume Marilyne Vialles, chargée d’information grand public à l’Ademe : économiser l’eau et l’énergie (éviter les douches trop longues, utiliser la climatisation seulement en dernier recours…), laisser au maximum la voiture de côté (en privilégiant les transports en commun, la marche ou le vélo), miser sur les fruits et légumes de saison et les produits locaux en général. Veillez aussi à ne laisser aucun détritus dans la nature. Attention aussi à ne pas appliquer de crème solaire – très nocive pour la vie marine – juste avant de vous baigner (attendez au moins 30 minutes avant d’aller nager).
Enfin, côté loisirs, privilégiez les distractions non motorisées. Et pourquoi ne pas vous investir dans une action écobénévole ? (nettoyage de plage, plantation d’arbres…) De quoi faire encore davantage rimer vacances avec nouvelles expériences !

*Greenpeace a conçu un guide, téléchargeable gratuitement, intitulé « 41 idées de vacances écolo » : https://www.greenpeace.fr/voyage-ecologique/telecharger-le-guide/

Des labels recommandés par l’Ademe

Pour des hébergements plus écologiques, repérez ces labels recommandés par l’Agence de la transition écologique (Ademe) et certifiés par des organismes indépendants.

  • l’Ecolabel européen
    Il garantit notamment que les équipements respectent des seuils de performance énergétique, que les produits jetables sont réduits et que le tri des déchets est de rigueur.
  • la Clé Verte
    Il assure, par exemple, que des systèmes d’arrêt automatique de chauffage, de l’éclairage ou de la ventilation sont installés et que les aliments proposés sont de saison.
  • Green globe
    Il permet d’être sûr que les bâtiments neufs soient écocertifiés, les eaux de pluie récupérées, le gaspillage alimentaire combattu…

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