Trier ses médicaments : un geste santé bon pour la planète

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Plus que jamais, le tri des médicaments doit devenir un réflexe. Pour éviter les intoxications accidentelles mais également pour préserver notre environnement.

Trier ses médicaments : un geste santé bon pour la planète

Médicaments périmés ou non, flacons ouverts depuis des lustres, traitements terminés… Notre armoire à pharmacie regorge parfois de produits inutiles dont il convient de se débarrasser, mais dans de bonnes conditions.

Éviter les intoxications accidentelles

Première précaution à prendre pour bien gérer ses médicaments : disposer d’un lieu unique, hors de portée des enfants, où les stocker. « Il est important que les médicaments ne soient pas répartis partout dans le logement pour éviter les ingestions accidentelles », souligne Thierry Moreau Defarges, président du conseil d’Administration de Cyclamed, l’association qui gère le recyclage des médicaments.

Attention également aux dosettes : celles-ci peuvent contenir aussi bien du sérum physiologique que des médicaments. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rappelle qu’il convient de rester prudent pour éviter toute confusion entre ces dosettes et les accidents qui en découlent, chez les jeunes enfants principalement.

Faire le tri régulièrement

« Il faut faire le tri dans son armoire à pharmacie une à deux fois par an et éliminer les produits périmés, ceux pour lesquels les effets secondaires sont trop importants et ceux qui ont changé de statut, par exemple qui étaient destinés à des nourrissons alors que les enfants sont désormais plus grands », précise Thierry Moreau Defarges. Les antibiotiques ne doivent pas être conservés « car chaque infection nécessite un traitement spécifique, il est donc peu probable que l’on puisse les réutiliser ultérieurement ».

Les flacons, les collyres ont généralement une durée d’utilisation limitée à 15 jours une fois ouverts. Noter la date d’ouverture sur l’emballage doit devenir un réflexe pour savoir quand les jeter.

Au final, « seuls les traitements de base que l’on réutilisera peuvent être conservés », souligne Thierry Moreau Defarges. Aspirine, paracétamol, antiseptiques, pansements, crèmes contre les brûlures, antihistaminiques ou anti-inflammatoires, notamment, peuvent être conservés s’ils ne sont pas périmés. Tout comme certains sirops antitussifs, à condition qu’ils n’aient pas cristallisé. Si vous avez un doute, posez la question à votre médecin ou à votre pharmacien.

Cyclamed : la solution après le tri

Une fois le tri effectué, ne jetez pas vos médicaments à la poubelle et encore moins dans l’évier ou dans les toilettes. Éliminés de façon incomplète par les stations d’épuration, ils pourraient polluer l’environnement. Commencez par enlever les emballages en carton et les notices en papier qui iront rejoindre le tri sélectif organisé dans votre commune. Rapportez ensuite vos médicaments non utilisés (MNU) chez le pharmacien. Toutes les pharmacies d’officines ont l’obligation de les récupérer.

Créé en 1993, Cyclamed est un éco-organisme agréé par les pouvoirs publics qui organise cette collecte des médicaments non utilisés auprès des pharmacies d’officine. Ceux-ci sont ensuite acheminés vers un incinérateur pour y être éliminés dans le respect de l’environnement. La valorisation énergétique des produits de combustion permet, par ailleurs, de produire de l’électricité et du chauffage.

 

Une appli pour trier ses médicaments

L’application mobile gratuite « Mon armoire à pharmacie » permet de mieux gérer ses médicaments. Grâce au QR code ou de façon manuelle, on peut enregistrer sur l’application les produits que l’on a. L’application mettra en avant les médicaments non utilisés depuis longtemps ou ceux arrivés à date de péremption. Elle signalera l’état de consommation des médicaments en cours et vous alertera en cas de rappel de lots ou d’alertes sanitaires. Un système de géolocalisation permet d’identifier les pharmacies de proximité pour rapporter ses médicaments non utilisés (MNU).

À noter : « Tous les produits de parapharmacie, les compléments alimentaires, cosmétiques, produits solaires et dispositifs médicaux sont à mettre dans la poubelle classique d’ordures ménagères. Les tensiomètres, thermomètres électroniques sont des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) à rapporter à la déchetterie », souligne Thierry Moreau Defarges. Les aiguilles, seringues et lancettes des patients en auto-traitement sont à éliminer via la filière qui gère les déchets d’activité de soins à risque infectieux (DASRI). Car ces objets perforants peuvent exposer le personnel de collecte et de traitement des déchets ménagers à un risque infectieux. Il faut donc les éliminer dans des boîtes à aiguilles sécurisées, disponibles gratuitement en pharmacie. En cas de doute, demandez conseil à votre pharmacien.

Une collecte de plus en plus performante

Entre 2012 et 2014, la performance de collecte des médicaments non utilisés (rapport entre les médicaments collectés en pharmacie et le gisement total de médicaments estimé dans les foyers) est passée de 49 % à 63 %, avec une stabilisation en 2016. Et ce, alors même que les ventes de médicaments sont en forte diminution depuis 2005 et que la population française croît et vieillit.

Depuis 2016, l’association a mis en place de nouvelles campagnes de communication via les réseaux sociaux, la télévision ou sur son site internet. Le but ? Sensibiliser la population à la nécessité de rapporter les médicaments non utilisés en officine et à effectuer, au préalable, un tri des emballages en carton et des notices en papier.

 

En savoir plus

  • Stéphany Mocquery
  • Crédit photo : sprng23 / ISTOCKPHOTOS

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