Impact de l’environnement sur la santé : quelles solutions pour limiter les risques ?

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Par Solal Duchêne

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© Francis Douce

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La crise écologique entraîne des dangers pour la santé. Quels sont-ils ? Et quelles sont les solutions pour y faire face ? L’éclairage de l’explorateur Jean-Louis Etienne et du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) des Pays Tarnais.

Voiture électrique, chauffage individuel, panneaux photovoltaïques… Le public est venu avec des questions très concrètes assister à l’Agora mutualiste du 30 septembre 2021, qui s’est tenue à Albi. Organisée par Harmonie Mutuelle et Essentiel Santé Magazine, elle avait pour thème « Environnement : Quel est son impact réel sur la santé ? Doit-on s’en préoccuper ? Comment agir ? ». Jean-Louis Etienne, médecin et explorateur, premier homme à atteindre le Pôle Nord en solitaire, Yannick Joulié et Jérémy Pringault, respectivement directeur adjoint et chargé des actions d’interprétations et outils pédagogiques du Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) des Pays Tarnais sont venus y débattre avec le public.

Au programme, des échanges afin de mieux cerner les risques actuels que font planer les bouleversements environnementaux sur la santé. Et surtout, évoquer des solutions et des moyens d’actions concrets au quotidien.

De multiples risques pour la santé sont liés à l’activité humaine

« Nous avons une dépendance à l’énergie dont on ne se rend pas compte » prévient Jean-Louis Etienne, qui fait du climat une priorité. « Notre dépendance à l'énergie fossile est problématique. S’il n’y avait qu’une chose à faire pour le climat, ce serait d'arrêter le charbon. » En plus de la pollution atmosphérique, le recours aux énergies fossiles provoque un réchauffement climatique via l’effet de serre, dangereux sur le plan de la santé. « Contre le froid, on s’équipe. Contre le chaud, nous avons un plafond à 37° que notre température corporelle n’est pas censée dépasser », précise le médecin.

Mais le réchauffement climatique n’est pas l’unique danger qui plane sur la santé, selon Jean-Louis Etienne. L’explorateur nous alerte sur la pollution de l’air, des océans et des sols, qui impactent l’ensemble des écosystèmes, jusqu’aux humains, notamment via l’alimentation. « L’eau se charge en mercure, certaines espèces animales ou végétales deviennent impropres à la consommation ».

Du côté du Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) du Pays Tarnais, dont l’une des missions est la sensibilisation du grand public et l’éducation à l’environnement, on fait le même constat. « La santé des écosystèmes va de pair avec la santé de la biodiversité, et donc avec la santé des humains, avertit Yannick Joulié, son directeur adjoint. On voit poindre sur nos chemins les signes du réchauffement climatique, comme le moustique tigre ou la prolifération de plantes nuisibles à la santé humaine » telle que l’ambroisie. Une plante exotique envahissante pouvant provoquer des symptômes allergiques sévères (conjonctivites, urticaire, asthme…).

« On assiste à une explosion des maladies chroniques, poursuit Jérémy Pringault, en charge des actions d’interprétation et outils pédagogiques au CPIE, ainsi qu’à l’apparition de nouvelles maladies. »

Des solutions existent face à la crise environnementale

« On a besoin de l’intelligence, appelle Jean-Louis Etienne. Nous sommes tous acteurs de la régulation du climat. » Pour le médecin, « la meilleure économie circulaire, c’est celle de la nature, qui renouvelle tout, jusqu’à revenir à la matière organique. » Le recyclage est une solution parmi d’autres, estime quant à lui Yannick Joulié. « Pour agir concrètement pour la santé, on peut commencer par consommer local, s’engager auprès d’associations qui défendent l’environnement, éviter le plastique, aérer son intérieur et ses meubles neufs… ».

Jean-Louis Etienne va plus loin : « Accrochez des panneaux photovoltaïques à vos murs ! Vous ferez le plein avec le soleil… » Le recours à une énergie « décarbonée » est primordial, selon l’explorateur, qui encourage les initiatives individuelles : isoler sa maison, récupérer l’eau de pluie, diminuer sa consommation de viande. Et insiste sur la responsabilisation de chacun.

« Nous devons nous satisfaire de l'énergie renouvelable. Il faut 200 millions d’années pour faire du pétrole ou du gaz, alors que le vent et le soleil, c’est immédiat. » Qu’elle soit éolienne, solaire, hydraulique ou encore géothermique, « la meilleure énergie est encore celle que l’on ne consomme pas », complète Jérémy Pringault.

Les limites de la culpabilisation pour faire changer les pratiques

« La question de la consommation énergétique est corrélée à notre consommation de biens. Nous avons beaucoup de mal à tempérer notre besoin de consommation », explique Jérémy Pringault. Une invitation à la sobriété ? Jean-Louis Etienne lui préfère le terme de « vigilance ». « J’invite les jeunes à sortir de l’accusation et à aller vers la solution ».

« La moralisation fait peu avancer, abonde Jérémy Pringault. Les solutions écologiques doivent aussi être agréables, joyeuses. La notion de plaisir est essentielle pour que les gens aient envie de les mettre en place. » Yannick Joulié se méfie aussi des excès de catastrophisme. « Ça ne fait pas avancer les choses. Il faut aller vers le beau, en regardant des paysages, se demander comment faire pour que cela perdure ». Avant d’inviter, en conclusion, le public à oser le changement : « Le pionnier d’aujourd’hui construit la norme de demain. »

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