Comment agir en tant que citoyen

Publié le

Par Angélique Pineau-Hamaguchi

Temps de lecture estimé 5 minute(s)

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Au quotidien, chacun d’entre nous peut exercer son sens civique et œuvrer pour le bien de tous. Y compris par de petits gestes. Exemples.

La citoyenneté ne se limite pas à la possession de la nationalité, c’est aussi le fait de participer à la vie de la cité. Mais que signifie concrètement être citoyen, et comment cela se traduit-il dans les actes ? Chacun a sans doute sa propre définition, tant les occasions sont nombreuses, dans notre vie quotidienne, d’être attentif aux autres et d’agir dans l’intérêt collectif. Si pour certains, cela implique de voter à chaque élection et de jouer un rôle dans le débat public, pour d’autres cela désigne plutôt le fait de s’engager bénévolement ou de donner régulièrement son sang. Finalement, ne serait-ce tout simplement pas le contraire de l’indifférence ?

Être citoyen, c'est donner son avis

En France, chaque citoyen est libre de participe ou non à la vie publique. Il n’y a pas de caractère obligatoire. C’est vrai aussi pour l’exercice du droit de vote. Pourtant, faire valoir son point de vue lors d’une élection est sans doute la première expression de la citoyenneté. Et elle ne se cantonne pas aux élections politiques (municipales, législatives, présidentielles, européennes…). Au sein de son entreprise, de sa mutuelle ou encore de l’école de ses enfants, des scrutins peuvent être organisés, par exemple pour désigner des représentants destinés à défendre les droits des salariés, des adhérents ou des parents d’élèves.

Si user de son droit de vote est une façon d’apporter sa contribution, elle n’est pas la seule. Assister à l’assemblée générale de l’association ou de la mutuelle à laquelle on adhère, aux séances publiques du conseil municipal de sa commune ou de son agglomération, ou encore donner son avis lors de consultations publiques (sur l’aménagement de la voirie, le devenir d’un monument de la ville…) sont d’autres moyens de participer à la vie de la communauté.

Alerter si nécessaire

Agir en citoyen, c’est également donner l’alerte lorsque l’on a connaissance d’un dysfonctionnement, d’une anomalie. Pas seulement pour soi, mais en pensant aussi à ceux qui pourraient être confrontés à la même difficulté. Signaler par exemple les effets indésirables d’un médicament à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), contacter la DGCCRF ou une association de consommateurs en cas de pratique commerciale frauduleuse, saisir la Commission de la sécurité des consommateurs (CSC) si un produit acheté s’avère dangereux, le Défenseur des droits lorsque l’on est victime d’une discrimination, le Conseil constitutionnel si l’on a constaté une irrégularité au cours d’une élection… Autant d’initiatives qui, même si elles sont individuelles, peuvent avoir une portée collective et contribuer à faire changer les choses pour tous.

S’engager, quelle que soit la cause

Si donner son avis est un premier pas, certains choisissent d’aller plus loin et de s’engager eux-mêmes. Par exemple en se présentant à leur tour devant les électeurs. Être élu local, délégué d’un syndicat, administrateur de sa mutuelle ou d’une association permet de jouer un rôle actif dans la société. Et pour ceux qui ne se sentent pas l’âme d’un leader, le bénévolat offre d’autres occasions d’apporter sa pierre à l’édifice : distribuer des colis alimentaires chaque semaine aux plus démunis, faire de l’aide aux devoirs, participer à un événement ponctuel comme une opération de ramassage des déchets, organiser une fête de quartier ou encore rapporter quelques courses à un voisin âgé ou handicapé. Des gestes simples, mais qui ne sont pas anodins. Ils contribuent à créer du lien social, de la solidarité. Et à lutter contre l’indifférence.

Donner une partie de soi

Son temps n’est pas la seule chose que l’on peut offrir, et le don de soi revêt une autre signification. C’est aussi donner une partie de soi-même, de son vivant (son sang, un rein, sa moelle osseuse…) ou ses organes après la mort. Une autre forme d’engagement citoyen qui, en outre, peut sauver des vies (lire notre Point de vue ci-dessous). Là encore, le don de soi n’est pas contraint, mais totalement libre. En revanche, s’informer sur le sujet permet de se faire sa propre opinion avant de la faire connaître à son entourage. Car lorsqu’un drame survient, combien de proches se trouvent dans l’incapacité de répondre à la question des médecins, simplement parce qu’ils ne l’avaient jamais évoquée auparavant ? Ne pas leur laisser cette responsabilité, c’est aussi cela, agir en citoyen.

2013, année européenne des citoyens

À un an des élections européennes, 2013 a été désignée « année européenne des citoyens ». L’objectif : mieux faire connaître les droits des 500 millions de citoyens de l’Union. Comme celui de circuler librement et de vivre dans un autre État membre ou de voter et de se porter candidat aux élections européennes et locales (dans son pays de résidence). Autres droits, plus méconnus : saisir la Cour européenne des droits de l’Homme, présenter une pétition au Parlement européen dans un domaine qui relève de sa compétence ou encore demander collectivement à la Commission de proposer une nouvelle législation.

Être citoyen, c'est aussi…

Prévenir les secours quand une personne se trouve en danger, se former au secourisme, respecter le tri sélectif, ne pas doubler dans une file d’attente, laisser sa place assise à une personne âgée ou à une femme enceinte… Et mille autres façons de se montrer solidaire au quotidien.

« Don de soi : un geste solidaire, un acte citoyen »

Le point de vue d'Emmanuelle Prada-Bordenave, Directrice générale de l’Agence de la biomédecine.

« En plus des transfusions réalisées grâce au don du sang, plus de 10 000 greffes d’organes, de tissus et de cellules ont été effectuées l’an passé. Elles n’auraient pas été possibles si des personnes n’avaient pas fait don d’une partie d’elles-mêmes. Le don de soi est un geste solidaire et un acte citoyen, parce qu’il permet de soigner des malades et de sauver des vies. En France, le don est anonyme, gratuit et totalement libre. Faire ce choix est donc symboliquement fort. C’est l’incarnation de la fraternité, devise de la République.

Actuellement, en France, environ 50 000 personnes vivent avec un organe fonctionnel qui leur a été greffé. Ce qui leur permet de travailler de nouveau, d’avoir des enfants, de refaire du sport… d’avoir une nouvelle vie en quelque sorte. Les résultats des greffes étant vraiment meilleurs qu’autrefois, ces thérapeutiques sont de plus en plus souvent proposées. Mais si la demande progresse, les dons ne suivent pas toujours. »

Par Angélique Pineau-Hamaguchi

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