Bénévolat : comment être utile pendant ses vacances

Publié le

Par Angélique Pineau

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Bénévolat : comment être utile pendant ses vacances

Il existe mille et une façons d’être solidaire et de s’engager bénévolement durant ses vacances.

L’été approche et les associations recherchent souvent des bénévoles à cette période de l’année. Si l’on a tous imaginé un jour consacrer une partie de ses congés à une action solidaire, la motivation s’efface parfois à mesure qu’apparaissent les beaux jours. Pourtant, leur donner un peu de son temps, c’est aider concrètement les associations à réaliser leurs projets.

L’occasion aussi d’aller à la rencontre de l’autre. Et, pourquoi pas, d’abandonner en chemin quelques-uns de ses préjugés.

Accompagner

Être utile, c’est en général ce qui motive les bénévoles qui participent à un séjour de vacances, destiné aux personnes handicapées. Une expérience humaine qui laisse rarement indemne. Car partager le quotidien, pendant une à trois semaines, d’une personne en fauteuil, c’est aussi découvrir la réalité du handicap.

L’accompagnateur l’aide à réaliser certains gestes de la vie courante comme manger, se laver ou encore se déplacer. Chacun d’entre eux veille personnellement sur une personne handicapée. Et ils participent ensemble aux activités culturelles et de loisirs proposées. De vrais moments d’échange.

APF-Évasion, le service vacances de l’Association des Paralysés de France, organise entre 150 et 200 séjours par an, principalement en France mais également parfois à l’étranger. Toutefois, chaque année, 400 à 500 personnes handicapées ne peuvent pas partir, faute de bénévoles pour les accompagner.

D’autres associations, comme Les petits frères des Pauvres, proposent des séjours, l’été, destinés aux personnes âgées cette fois-ci. Elles aussi ont besoin de bonnes volontés.

Ouvrir sa maison

L’association Sol en Si s’appuie, quant à elle, sur des familles qui, pendant deux ou trois semaines, accueillent bénévolement un enfant ou une fratrie chez elles ou sur leur lieu de villégiature. À l’image du Secours Populaire ou du Secours Catholique, mais avec une particularité : les enfants sont eux-mêmes touchés, ou dans leur entourage, par le VIH. Un moyen pour eux de sortir de leur quotidien, parfois lourd. Et de retrouver leurs préoccupations d’enfants : simplement jouer dans le jardin, aller à la piscine ou à la plage, préparer un gâteau…

Pour autant, les liens entre l’enfant et ses proches ne sont pas rompus durant son séjour. Ses parents peuvent l’accompagner à son arrivée dans la famille d’accueil – ce qui facilite son intégration et crée un climat de confiance – et lui téléphoner, ensuite aussi souvent qu’ils le souhaitent.

Seule une dizaine de familles accueillent ainsi des enfants chaque année. Au préalable, ces dernières ont bénéficié d’une sensibilisation au VIH et d’un entretien avec un psychologue. Et l’association se rend sur place, pour s’assurer que l’hébergement se fera dans de bonnes conditions.

Apporter sa pierre à l’édifice

Participer à un projet collectif, voilà une autre façon de s’engager pendant ses vacances. Comme d’autres membres du réseau Cotravaux, l’association Concordia recrute des volontaires, tous les étés, pour ses chantiers solidaires, en France et à l’étranger. Des chantiers qui ont pour but la rénovation d’un monument du patrimoine local, la construction d’un édifice, la sauvegarde de l’environnement… Mais qui ne demandent pas de compétences particulières. Les bases nécessaires sont acquises sur place.

S’ils contribuent au développement local, ces projets permettent également de rencontrer des personnes d’horizons et de pays différents. Le groupe de bénévoles (entre 10 et 15 personnes) est composé à la fois de Français et d’étrangers, qui vivent en collectivité et partagent les tâches quotidiennes. En plus du travail dans la journée, les volontaires – le plus souvent des étudiants et des jeunes actifs – se voient proposer des activités pendant leur temps libre. Et peuvent ainsi se mêler à la population locale. Une occasion de plus de faire des découvertes et de mettre à mal quelques-uns de ses a priori.

Quelles qualités requises ?

Vous avez envie de vous engager lors de vos prochaines vacances ? C’est déjà un bon point. Car les associations vous le diront, elles recherchent avant tout des personnes motivées. Et qui ne leur feront pas faux bond en cours de route, mais iront bien au bout de leur mission. Autres qualités indispensables : avoir une certaine ouverture d’esprit et être respectueux des autres et de leurs différences. Nul besoin d’autre chose, votre bonne volonté fera le reste. Et une fois engagé(e), si vous rencontrez la moindre difficulté, les organisateurs seront là pour vous épauler.

Témoignages de bénévoles

Des vacances moins « égoïstes »

Le témoignage de Colette Mutabesha (44 ans), bénévole APF-Évasion

« Il y a 3 ans, j’avais des congés à rattraper et beaucoup de temps libre. J’aurais pu opter pour des vacances “farniente”. Mais j’avais envie d’autre chose, pas de vacances “égoïstes”.
Une amie m’a proposé de l’accompagner lors d’un séjour destiné aux personnes handicapées. J’ai accepté, sans trop savoir ce qui m’attendait. Et cette expérience m’a chamboulée. J’ai pris conscience de l’isolement dans lequel vivent certaines personnes et que la solidarité était indispensable pour que notre société fonctionne. D’ailleurs, après plusieurs séjours, j’ai décidé de changer de métier. J’ai repris mes études pour devenir directrice d’un établissement sanitaire et social. »

Nouer des liens

Le témoignage de Anne-Sophie Rimaud (53 ans), bénévole Sol en Si

« J’ai une petite maison à la mer et je me suis dit que c’était dommage de ne pas en faire profiter des enfants qui n’ont pas la chance de partir en vacances. Je me suis tournée vers Sol en Si car j’avais envie de soulager les parents, de leur permettre de souffler. J’ai commencé par en accueillir un, puis deux, puis trois… Ce sont en général les mêmes d’une année sur l’autre. Ainsi, des liens se créent, avec l’enfant comme avec la famille. Ce n’est pas toujours simple, car on est confronté à une histoire parfois compliquée, à une éducation souvent différente. Mais ce sont avant tout de vrais moments de bonheur. Et pour les enfants, c’est l’occasion de découvrir un autre mode de vie. »

Voyager autrement

Le témoignage de Claire Mercier (26 ans), bénévole Concordia

« Mon premier chantier, c’était un projet d’écotourisme au Kenya. Le second, la rénovation d’un four à pain, dans le sud de la France. Avant cela, j’étais une adepte du voyage “en mode sac à dos”, mais les contacts avec la population locale étaient parfois limités. Et puis, j’avais envie de faire quelque chose d’utile, sans pour autant que ce soit de l’humanitaire. Les chantiers m’ont semblé un bon compromis. Car on travaille sur un projet concret où l’on peut voir immédiatement le résultat de son action. Et les échanges culturels,que ce soit avec la population locale ou avec les autres volontaires,sont vraiment enrichissants. C’est une autre façon de voyager. »

Pour en savoir plus
  • APF-Évasion retrouvez les séjours organisés cet été et comment vous inscrire. À noter : les accompagnateurs sont nourris et logés (participation possible pour l’étranger).
  • Sol en Si : les repas et les activités de l’enfant lors de son séjour sont pris en charge par la famille d’accueil, le transport jusqu’au lieu de vacances est payé par l’association..
  • Concordia : catalogue des chantiers 2014 disponible (compter le coût du transport jusqu’au chantier + celui de l’inscription). Concordia est membre du réseau Cotravaux.

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