Cloé Mislin, la passion du cheval est « son moteur »

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Par Cécile Fratellini

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© FFE/PSV

Cavalière handisport, Cloé Mislin, 32 ans, est atteinte d’un Parkinson juvénile. Son objectif : participer aux compétitions internationales avec l’équipe de France handisport. Portrait.

« Ma passion pour l’équitation ? C’est venu comme ça, on ne sait pas trop d’où car il n’y avait pas de cavalier dans la famille, s’amuse Cloé Mislin. J’ai commencé à l’âge de 8 ans. J’ai eu un parcours classique de cavalier : le poney, le cheval et puis j’ai passé mes galops ».

À 18 ans, la jeune femme est tentée par une autre discipline : l’équitation western. « C’est l’équitation des cow-boys, l’équitation pour le travail avec les vaches par exemple. Nous avons une selle western et des rênes plus longues », explique-t-elle. Cloé prend des cours, suit des formations et passe ses diplômes d’entraîneur au Canada. En 2009, elle devient même double championne de France dans cette discipline.

 

Des médicaments toutes les 1 h 30

L’année d’après, la jeune femme chute de cheval lors d’une compétition. « J’ai alors pris conscience que je devais faire attention à moi », raconte-t-elle. Car depuis 2005, Cloé Mislin connaît des soucis de santé. Mais ce n’est qu’en 2009 que le diagnostic tombe : elle est atteinte d’un Parkinson juvénile. « Je n’ai pas de tremblements comme la maladie de Parkinson classique mais j’ai beaucoup de raideur, des problèmes de lenteur. J’ai des moments de fatigue, des soucis de battements cardiaques, d’équilibre, de tension, de coordination, de mémoire », énumère-t-elle. Cloé doit prendre des médicaments toutes les 1 h 30, y compris la nuit. « Je n’ai pas besoin de mettre mon réveil, je suis réglée comme une horloge. De toute façon, si je tarde à les prendre la nuit, des raideurs me réveillent ».

 

La maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative. Entre 100 000 et 120 000 personnes sont touchées en France. L’âge moyen du diagnostic est de 58 ans*. Et plus rarement, cette maladie peut également toucher les moins de 20 ans, on parle alors de Parkinson juvénile.

*source : France Parkinson

A lire aussi : Maladie de Parkinson : déceler les premiers signes

 

La maladie ne stoppera pas sa passion pour les chevaux. Bien au contraire ! « Il fallait que je trouve une façon plus adaptée de monter à cheval et que j’aie des objectifs de compétition qui me correspondent », précise-t-elle.

Cloé se tourne alors vers le para-dressage, c’est-à-dire une adaptation du dressage pour le handisport. Il existe cinq catégories appelées grades en fonction du handicap ou de la pathologie de chacun. « Nous passons une classification devant un kinésithérapeute et un médecin pour savoir dans quel grade on peut concourir. Le grade 1 n’a par exemple que des enchaînements au pas, il n’y a pas de trot et de galop alors qu’au grade 5, il y a l’enchaînement des trois allures. Nous pouvons également avoir du matériel adapté. De mon côté, j’ai, par exemple, une selle avec une poignée rigide et de quoi caler mes jambes. Je viens de passer en grade 2, ce qui convient mieux à mon état de santé. Avec le handisport, on peut continuer à pratiquer même si la maladie progresse », se réjouit la jeune cavalière. Pour Cloé, l’équitation est un « moteur », une véritable source de motivation pour se lever chaque matin. « L’équitation m’aide moralement et bien évidemment physiquement. On sait depuis quelques années que l’activité physique est bénéfique pour la maladie de Parkinson. Grâce à l’équitation, je travaille mon équilibre, ma coordination, la souplesse du bassin, de la colonne vertébrale ».

 

Formée à la médiation animale

Voyant tous les bénéfices des chevaux sur elle, Cloé s’est formée à la médiation animale et propose cette activité, avec sa maman, dans son centre équestre près de Mulhouse. Elle a créé l’association Amaé (association pour la médiation animale et l’équithérapie). Régulièrement, des enfants, des adultes et des personnes âgées viennent bénéficier de l’équithérapie. « Même si les personnes âgées ne montent pas à cheval, rien que le contact avec le cheval leur apporte beaucoup. Brosser le cheval leur permet aussi de travailler leur équilibre au sol, leur coordination », explique Cloé.

Parallèlement aux activités de son centre équestre, Cloé s’entraîne trois fois par semaine, maximum 30 minutes pour ne pas trop se fatiguer. En équipe de France de para-dressage depuis 2014, elle a deux objectifs en ligne de mire : les jeux équestres mondiaux en septembre 2018 aux États-Unis et les jeux paralympiques de Tokyo en 2020.

 

Un nouveau compagnon pour Cloé

Le cheval qui accompagnait Cloé est désormais à la retraite. Depuis décembre 2017, la jeune cavalière à un nouveau compagnon : Don Caruso. Harmonie Mutuelle a participé financièrement à l’acquisition de ce cheval. Cloé a également fait un emprunt.

Vous souhaitez vous initier à l’équithérapie ou apporter votre soutien à Cloé ? Retrouvez toutes les informations sur son site.

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