Favoriser le lien entre les familles et les détenus

Publié le

Par Cécile Fratellini

Temps de lecture estimé 3 minute(s)

Attendre « un parloir » au chaud autour d’une table ou dans une salle de jeux. C’est possible grâce aux bénévoles des 154 maisons d’accueil des familles de personnes détenues. Écoute, accueil, information, garde d’enfants et parfois même hébergement sont proposés.

La première maison d’accueil des familles et des proches de personnes détenues est née en 1972 à Muret (Haute-Garonne). Depuis cette initiative privée, 153 autres maisons d’accueil ont vu le jour, dont 29 proposent un hébergement. Les familles venant de loin peuvent ainsi rester une ou deux nuits pour un prix modique. Souvent situés en face ou à côté des prisons, ces lieux permettent aux familles et aux proches de personnes détenues d’être accueillis dans un endroit chaleureux et aménagé avec une salle d’attente, une salle de jeux pour les enfants et des sanitaires.

Certaines familles viennent juste attendre l’heure du parloir, d’autres se confient sur les difficultés qu’elles rencontrent ou bien encore laissent leur enfant en garde le temps de la visite au proche détenu. La rencontre avec le monde de la prison est parfois difficile, certains sortent en pleurs, viennent discuter et se remettre avant de repartir chez eux.

 

Des bénévoles formés à l’écoute

Gérées par des associations composées de bénévoles et parfois de salariés (assistant de service social, éducateur…), ces maisons permettent de faciliter les relations entre les personnes détenues et leur famille, et de maintenir un lien.

Les bénévoles, qui sont près de 3 500 en France, sont d’ailleurs régulièrement formés à l’accueil, à l’écoute ou bien encore au bénévolat… Un travail est réalisé autour de l’enfant et des livrets sont mis gratuitement à la disposition des familles.

Objectif ? Créer un dialogue au sein de la famille sur le pourquoi de l’incarcération de papa ou de maman, ou sur le bracelet électronique…

 

« Ici, tout le monde est pareil, il n’y a pas de jugement »

Jeannette Favre, présidente de l’Uframa (Union des fédérations régionales des maisons d’accueil des familles et des proches des personnes incarcérées).

« J’ai toujours dans la tête l’image de cette maman avec un bébé, sous la neige, à attendre des heures devant la porte de la prison. C’était dans les années 80. Aujourd’hui, les maisons d’accueil évitent cela. C’est un endroit où les familles ont la possibilité de se retrouver ensemble. Tout le monde est pareil et vient pour la même chose, il n’y a pas de jugement. Des familles peuvent manifester de l’inquiétude pour leur proche par rapport au suicide, par exemple. Nous avons un rôle à jouer, là aussi, et nous pouvons communiquer leurs craintes à l’administration pénitentiaire. Nous interpellons également les pouvoirs publics sur les difficultés rencontrées par les familles : conditions de visite, manque d’information… C’est à partir de l’une de nos recommandations que, depuis 2009, les enfants peuvent garder leur doudou lors des visites au parloir ».

 

Pour en savoir plus
  • Uframa : si vous souhaitez devenir bénévole dans une maison d’accueil des familles de personnes détenues ou trouver les coordonnées des maisons d’accueil, vous pouvez contacter l’Uframa, 8 passage Pont-Amilion – 17100 Saintes, Tél. : 05 46 92 11 89.

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