Les Français sont-ils généreux ?

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Par Angélique Pineau

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© kieferpix / ISTOCKPHOTOS et DR Recherches & Solidarités

Les dons aux associations progressent-ils ? Et quelles sont les villes où l’on donne le plus ? Réponses avec le baromètre de la générosité des Français, publié par Recherches & Solidarités.

Non, la générosité ne faiblit pas dans notre pays. Elle est même en progression constante depuis le début des années 2000. Les dons sont encore en hausse en 2015 (de près de 4 %), pour un total d’environ 4,5 milliards d’euros. C’est ce que révèle l’édition 2016 de « La générosité des Français », un baromètre réalisé par l’association Recherches & Solidarités.

Pour les seuls dons déclarés à l’administration fiscale, le montant s’élève à près de 2,5 milliards d’euros en 2015. Soit un don moyen par foyer de 450 euros, lui aussi en augmentation. À cela s’ajoutent d’autres dons, non fiscalement déclarés, les dons « de la main à la main » et d’autres formes comme les micro-dons, les dons sur salaires, par SMS…

 

À quel âge donne-t-on le plus ?

Parmi les donateurs (environ 5,5 millions de foyers fiscaux), les plus de 70 ans sont les plus nombreux (31,5 %). En queue de peloton, on trouve les moins de 30 ans (moins de 4 %), en raison de leurs plus faibles revenus et de leur insertion parfois tardive sur le marché du travail.

Toutefois, si l’on regarde leur effort de générosité, c’est-à-dire ce qu’ils donnent par rapport à ce qu’ils gagnent, les plus de 70 ans et les moins de 30 ans font quasiment jeu égal (environ 1,4 % de leurs revenus). Loin devant les autres tranches d’âge. Il faut dire qu’entre 30 et 50 ans, les charges familiales augmentent et les dons diminuent d’autant.

 

Quelles sont les villes les plus généreuses ?

Certaines régions sont également plus généreuses que d’autres. La densité de donateurs est la plus forte en Alsace, en Franche-Comté, en Bretagne, en Midi-Pyrénées et en Rhône-Alpes (selon le découpage régional en vigueur en 2015). Mais en termes d’effort de générosité (le rapport entre le don moyen et le revenu moyen), ce sont l’Ile-de-France, PACA, l’Alsace, l’Auvergne et le Languedoc-Roussillon qui arrivent en tête.

À l’échelle des départements, les franciliens se distinguent par leur effort de générosité (Paris, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis). Pour cette dernière, la densité de donateurs y est relativement faible, mais elle est compensée par un don moyen élevé au regard du revenu moyen.

En se basant sur plusieurs critères, Recherches & Solidarités a même dressé le palmarès des 100 villes les plus généreuses. Et les dix premières sont (dans l’ordre) : Versailles, Neuilly-sur-Seine, Strasbourg, Paris, Boulogne-Billancourt, Meudon, Levallois-Perret, Colmar, Lyon et Vincennes.

 

À qui profitent ces dons ?

La plupart des associations et des fondations profitent de ce réel effort de don des Français en 2015. À l’exception toutefois des plus petites qui manquent de notoriété et de moyens pour attirer les donateurs. Toutes les causes en bénéficient, mais c’est l’environnement (+ 12 %) et la recherche médicale (+ 6 %) qui connaissent la plus forte progression sur un an. Les partis politiques quant à eux semblent de moins en moins séduire les Français. Les montants des dons y sont en baisse de 13 % et le nombre de donateurs de 14 %.

 

Les Français sont plus généreux qu’on l’imagine ?

Point de vue de Jacques Malet, président fondateur de Recherches & Solidarités

 


Oui, certainement ! Surtout lorsqu’ils sont touchés par une image, une détresse ou la maladie d’un enfant, par exemple. Ils deviennent alors spontanément de véritables « acteurs de la solidarité ». En donnant de l’argent, du temps ou encore de la nourriture ou des jouets, selon leurs moyens, ils se mobilisent fortement, dans une proportion assez comparable à celle que l’on observe ailleurs.

Pour autant leurs comportements individualistes ou corporatistes que l’on connaît bien, tendent à reprendre assez vite le dessus. La différence avec d’autres pays se situe donc dans leur capacité de se mobiliser d’une manière durable, notamment aux côtés des associations qui agissent tout au long de l’année. De ce point de vue, il y a encore du chemin à parcourir… mais les choses progressent doucement !

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