Le handicap : grand absent de la présidentielle, selon Philippe Croizon

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Par Angélique Pineau et Cécile Fratellini

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© Serge Loyauté-Peduzzi

Un collectif de seize personnalités, emmené par le sportif de l’extrême Philippe Croizon, interpelle les candidats à la présidentielle. Objectif : faire du handicap un thème de campagne.

À moins d’un mois du premier tour de l’élection présidentielle, les débats n’abordent que trop peu – voire pas du tout – la question du handicap dans notre pays. C’est en tout cas le sentiment partagé par seize personnalités, parmi lesquelles Philippe Croizon, aventurier quadri-amputé, Dominique Farrugia, Grand Corps Malade, Églantine Eméyé, Gilbert Montagné ou encore l’athlète handisport Marie-Amélie Le Fur.

50 % des Français concernés par le handicap

Dans une lettre ouverte « Candidats, que faites-vous pour le handicap ? », ces personnalités rappellent que plus d’un Français sur cinq est touché par un handicap (invisible, moteur, psychique, mental, sensoriel…). Sans compter leurs proches et les professionnels du secteur qui les accompagnent au quotidien. « En tout, cela représente plus de 50 % de la population française. Soit un potentiel électoral énorme », indique le collectif qui ne comprend pas pourquoi les candidats ne s’y intéressent pas davantage.

Des chantiers prioritaires à mener

Cinq urgences pour les personnes en situation de handicap sont décrites dans cette lettre ouverte (accessibilité, accueil, emploi, ressources, scolarité). Et avec elles, des solutions jugées prioritaires. Parmi ces solutions : réévaluer « substantiellement » le montant de l’allocation aux adultes handicapés (actuellement plafonnée à 808 euros par mois), augmenter le nombre d’auxiliaires de vie scolaire* ou encore proposer des formations adaptées aux enseignants pour améliorer l’accueil des enfants à l’école…

Des solutions qui ne font pas que coûter

Selon Philippe Croizon, à l’initiative de cette lettre ouverte, « on présente trop souvent le handicap comme un coût pour notre société, c’est bien pour cela que les candidats n’en parlent pas. Mais trouver des solutions pour aider les personnes en situation de handicap peut aussi faire faire des économies et même créer des emplois. Par exemple en permettant à quelqu’un de trouver sa place dans l’entreprise plutôt que de lui verser l’allocation aux adultes handicapés ou bien en créant des structures d’accueil en France pour éviter d’avoir à s’exiler en Belgique ou ailleurs, faute de places ici… »

Philippe Croizon espère aussi que la personne qui sera élue à la présidence en mai prochain créera un véritable ministère du handicap. Un sujet à traiter en tant que tel, « et non pas noyé parmi d’autres, accompagné de vrais moyens ».

* Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) ont changé de nom à la rentrée 2014 et s’appellent désormais les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).

Consultez La lettre ouverte « Candidats, que faites-vous pour le handicap ? », signée par seize personnalités (communiqué de presse).

Par Angélique Pineau et Cécile Fratellini

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