Handicap : « L’école pour tous, c’est illusoire »

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Par Patricia Guipponi

Temps de lecture estimé 3 minute(s)

Illustration
Sophie Fabret, maman de Romain, 17 ans et en situation de handicap, réagit aux annonces de la Conférence national du handicap. © DR

Sophie Fabret est la maman de Romain, enfant en situation de handicap. Elle a suivi avec attention la conférence nationale du handicap 2020 et livre son ressenti.

Sophie Fabret est très active dans le milieu associatif du handicap à Marseille où elle vit avec Romain, son fils, lycéen de 17 ans. Ce dernier est atteint d’une maladie génétique qui touche sa motricité. Sa pathologie a été diagnostiquée alors qu’il n’avait que quelques mois.

Sophie a suivi la conférence nationale du handicap 2020, qui s’est tenue le 11 février 2020. Le chef de l’État y a présenté une série de mesures pour améliorer la vie des personnes handicapées. Et la maman est restée sur sa faim.

Plus de places en établissements spécialisés

Romain a vu passer bon nombre d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) durant son parcours scolaire. « Au début, on en avait un pour six mois. Puis, on en changeait en cours d’année. Sans compter les absences », raconte la maman, qui se félicite de la volonté du chef de l’État d’en recruter plus et de pérenniser leur emploi.

Elle émet toutefois un bémol : « Pour la rentrée prochaine, c’est impossible. Ce sera bâclé. Et, il ne faut pas tout mélanger. Un enfant autiste, un DYS, un enfant handicapé moteur n’ont pas besoin du même accompagnement ». Et d’insister sur une autre problématique : « Avant de former les AESH, on doit être plus vigilant sur leur niveau scolaire ».

L’école pour tous est, selon elle, illusoire. Elle ne peut gérer tous les handicaps. « Il faut plus de places en établissements spécialisés, une prise en charge précoce pour pouvoir stimuler au mieux les enfants dont le handicap ne permet pas une scolarisation classique ».

Des effectifs mieux répartis sur le territoire

Pour Sophie Fabret, la disparité des territoires par rapport au traitement des demandes ne peut être résolue que par une harmonisation des maisons départementales des personnes handicapées. « Une maison nationale pourrait donner des directives communes aux antennes réparties sur le territoire » afin d’éviter par exemple que l’on octroie « pour le même handicap, le même besoin, 12 heures de prestation de compensation du handicap dans un département, 25 heures dans un autre ».

Autre souhait : des effectifs mieux répartis et augmentés en fonction de la demande. Et une « simplification de la paperasse » et des démarches « pour ne pas renouveler ses droits en permanence alors que certaines situations sont figées ». La maman croit peu aux engagements pris par le chef de l’État : « Ça avance si lentement. Ce n’est pas aux politiques de changer les mentalités, le regard peu bienveillant que l’on porte sur le handicap. C’est l’affaire de tous ».

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