À lui seul, il pourrait incarner la célèbre phrase de Nietzsche : « ce qui ne me tue pas me fortifie ». Alexandre Jollien naît en 1975 dans une petite ville de Suisse, le cordon ombilical enroulé autour du cou, et en garde des séquelles au niveau de la motricité et de l’élocution. Il n’apprend à marcher qu’à 8 ans et passe son enfance, jusqu’à ses 20 ans, dans une institution spécialisée pour personnes handicapées où on lui prédit un bien piètre avenir. Mais c’était sans compter sur sa force de caractère et son éternel optimisme.
Il parvient finalement à réintégrer une scolarité dite « normale ». Alors qu’il est inscrit dans une école de commerce, il accompagne une jeune fille dans une librairie et tombe sur un ouvrage de Platon qui incite à vivre « meilleur » plutôt qu’à vivre mieux. Une vraie révélation. C’est finalement la philosophie qu’il choisit d’étudier.
Aujourd’hui marié et père de trois enfants, Alexandre Jollien estime que la vie l’a gâté. Il considère son handicap comme une « vocation ». Car c’est certes une véritable épreuve au quotidien mais aussi l’occasion de revenir vers l’essentiel. Devenu écrivain, il a déjà publié plusieurs livres*, mêlant philosophie et expériences personnelles. Avec une constante : la quête de la joie, selon lui bien plus accessible qu’on ne l’imagine si l’on sait apprécier tout ce qui va bien en nous et autour de nous et si l’on accepte de s’ouvrir à l’autre. Mais sans pour autant nier que l’existence comporte son lot de souffrances, dont il faut apprendre à se libérer pour avancer. Et ils sont désormais nombreux ceux à qui la lecture de ses ouvrages fait du bien.
* Parmi lesquels : « Vivre sans pourquoi » (éditions L’Iconoclaste-Seuil) et « Petit traité de l’abandon » (Points Essais), publiés en 2015.