Vous avez dit « handicapés » ? Portrait de Dorine Bourneton

Publié le

Par Angélique Pineau

Temps de lecture estimé 2 minute(s)

Illustration
© Stéphane Victor

La société les regarde bien souvent pour leur différence, plutôt que pour ce qu’ils sont et ce qu’ils peuvent lui apporter. Portraits de quatre personnes que l’on dit « handicapées » mais dont le parcours est avant tout « extra-ordinaire ». Et qui nous donnent de véritables leçons de vie. (3/4)

Dorine Bourneton, aviatrice conquérante

Elle a toujours eu envie de voler. Enfant déjà, dans son Auvergne natale, Dorine Bourneton s’imagine tels Jean Mermoz ou Antoine de Saint- Exupéry, fendant le ciel pour aller explorer de nouveaux horizons. À 15 ans, elle convainc ses parents de la laisser prendre des leçons de pilotage. Un an plus tard, au cours d’un vol dont elle est passagère, elle est victime d’un crash avec trois autres personnes de son club. Elle est la seule survivante, mais elle y laissera ses jambes.

Se retrouver en fauteuil roulant à 16 ans aurait pu en décourager plus d’un. Entre rebond et résignation, un temps son cœur balance. Ce sont finalement d’autres jeunes, paraplégiques comme elle, qui vont lui donner l’envie de se battre. Dans les couloirs de l’hôpital, ils rient et s’amusent à jouer les acrobates. Elle prend alors conscience que l’on peut être handicapé ET heureux.

Dès lors, Dorine Bourneton décide ne pas renoncer à son rêve. Elle apprendra à voler, un point c’est tout, « avec ou sans jambes ». Mais encore faut-il trouver un aéro-club qui dispose d’un avion à commandes manuelles. C’est le cas de celui de Toulouse-Lasbordes. Ni une ni deux, elle déménage, seule, dans la ville rose. Et à 20 ans, elle obtient finalement son brevet de pilote privé, tant espéré. Plus rien ne l’arrête. Enfin presque. Elle aimerait devenir professionnelle, seulement la licence n’est pas accessible aux personnes handicapées des membres inférieurs. En 1997, au sein de l’aéro-club de France, elle crée une commission réunissant des pilotes handicapés, avec l’objectif de faire changer la loi. Il faudra toutefois attendre 2003 pour que ce soit le cas. L’an dernier, elle repousse un peu plus loin les limites, en devenant la première femme paraplégique au monde pilote de voltige aérienne.

Depuis toujours, Dorine Bourneton prend un malin plaisir à braver les « impossibles ». Un message d’espoir qu’elle tente de faire passer dans ses livres* et dans les conférences qu’elle anime désormais en entreprise.

* « La couleur préférée de ma mère » (2002) et « Au-dessus des nuages… » (2015) aux éditions Robert Laffont.

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