Avec LYV, Hélène Antier aide les femmes atteintes d’endométriose

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Par Angélique Pineau-Hamaguchi

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© Thomas Decamps

Le second épisode de la saison 2 de notre podcast Les Nouvelles Voix de la Solidarité est consacré à Hélène Antier. Entrepreneuse de la Tech, elle a créé LYV, une solution digitale pour accompagner les femmes qui, comme elle, sont touchées par l’endométriose. Et tenter d’accélérer la recherche. Découvrez son témoignage.

Trentenaire, Hélène Antier a déjà une longue expérience dans la Tech avec la création de plusieurs start-up à son actif. Mais ces dernières années, elle a mis son savoir-faire au bénéfice d’une cause qui la touche personnellement : l’endométriose. Une maladie gynécologique chronique et inflammatoire qui peut avoir de lourds impacts sur la vie quotidienne des femmes qui en souffrent. Elle a donc créé LYV, une solution digitale qui s’est donné pour mission de les aider à « reprendre le pouvoir » sur leur endométriose.

Mais comment Hélène Antier a-t-elle eu l’idée d’utiliser le numérique pour combattre cette maladie ? Et en quoi LYV aide ces femmes au quotidien ? C’est ce qu’elle nous raconte dans le deuxième épisode de la saison 2 des Nouvelles Voix de la Solidarité. Le podcast d’Essentiel Santé Magazine qui donne la parole à des femmes engagées, qui font bouger la société.

Plus de 10 % des femmes touchées par l’endométriose

L’endométriose prend des formes diverses d’une femme à l’autre, ce qui rend sa détection compliquée. « Elle peut créer des kystes, des lésions, des adhérences entre les organes et provoquer différents symptômes, dont certains sont parfois très douloureux, explique Hélène Antier. Plusieurs organes situés autour de l’utérus peuvent être atteints comme les ovaires, les trompes, la vessie mais aussi des organes plus éloignés comme les intestins, les reins ou les poumons. » Pour elle, il a fallu plus de quinze ans avant qu’un diagnostic soit enfin posé sur ses maux.

« Cela a commencé au collège par des passages répétés à l’infirmerie. Par des crises d’appendice qui en réalité n’en étaient pas. Vous arrivez aux urgences, on ne trouve pas ce que vous avez. Alors vous repartez chez vous avec vos doutes. Et cela dure des années. »

Cette errance médicale est commune avec l’endométriose. Certaines femmes seraient ainsi touchées sans le savoir. Aujourd’hui, on estime qu’au moins 10 % des femmes en seraient atteintes. « Ce qui représente tout de même 1,5 million de femmes entre 12 et 49 ans en France et 190 millions dans le monde, tient à préciser Hélène Antier. Mais cela pourrait aller jusqu’à 20 % des femmes. »

Utiliser le numérique pour lutter contre cette maladie gynécologique

Une fois le diagnostic posé, l’entrepreneuse s’est beaucoup documentée. « Je me suis en quelque sorte prise de passion pour cette maladie aux origines inconnues, confesse la jeune femme. » Et en 2021, Hélène Antier a lancé un appel à témoignages sur les réseaux sociaux puis un mouvement à travers le hashtag #CeQueJaiDansLeVentre. Elle s’est livrée en racontant son endométriose et les implications de celle-ci sur sa vie. Les réactions ne se sont pas fait attendre. De nombreuses femmes ont repris ce mot d’ordre à leur compte et accepté de parler à leur tour de leur quotidien.

« Une maladie qui n'a pas de traitement aujourd'hui, donc qu’on ne peut pas guérir, ça veut dire toute une vie qui va être bouleversée sans avoir de solution proposée. »

Hélène Antier a alors pris conscience à la fois de l’ampleur du phénomène et du manque de données de la science sur l’endométriose. Professionnelle de la Tech, elle comprend rapidement que le digital pourrait apporter des réponses concrètes aux femmes concernées. Mais aussi aider la recherche à avancer sur la connaissance de la maladie en bénéficiant d’un panel important de femmes susceptibles de participer à des études. L’idée de créer LYV était née (LYV comme « vie, vivante »). Et elle s’est associée avec une autre entrepreneuse, Chloé Bonnet, pour développer son projet quelques mois plus tard.

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La plateforme digitale LYV, créée par Hélène Antier, apporte informations et conseils aux femmes touchées par l’endométriose. Crédit photo : DR LYV.

Une boîte à outils avec des conseils personnalisés

Aujourd’hui, LYV est une plateforme digitale qui entend donner « le pouvoir d’agir aux millions de femmes atteintes d’endométriose ». Comment ? En les aidant à installer des changements durables dans leur quotidien, pour soulager leurs douleurs et réduire leurs symptômes. Et cela passe notamment par une meilleure connaissance de la maladie « pour devenir une patiente éclairée ». La plateforme les aide également à passer à l'action : alimentation, exercice physique adapté et gestion du mental.

« Ce ne sont pas des méthodes miracle, mais une boîte à outils dans laquelle on peut piocher à différents moments de sa vie. Car les besoins ne sont pas les mêmes qu’on ait 20 ans et quand on rentre à la fac ou qu’on en ait 39 et qu’on soit en parcours PMA*. »

À travers LYV, Hélène Antier a réussi un tour de force. Celui de transformer sa maladie en quelque chose de positif, d’utile aux autres, et qui leur donne de l’espoir. « Je m’en sentais la force et le courage, parce que je sais que certaines n’en ont plus. »

* La procréation médicalement assistée (PMA), encore appelée assistance médicale à la procréation (AMP), désigne toutes les pratiques médicales cliniques et biologiques afin d’aider à avoir un enfant. Parmi elles : la fécondation in vitro ou l’insémination artificielle.

Notre podcast Les Nouvelles Voix de la Solidarité

Essentiel Santé Magazine a eu envie de mettre en lumière des personnes qui s’engagent pour les autres. Le podcast Les Nouvelles Voix de la Solidarité donne ainsi la parole à des femmes qui se mobilisent à travers des actions concrètes et utiles à la société. Écoutez leur histoire !

 

Par Angélique Pineau-Hamaguchi

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