"Mon cartable connecté" : Marc Lavoine soutient les enfants hospitalisés

Publié le

Par Cécile Fratellini

Temps de lecture estimé 3 minute(s)

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© AFP

Le chanteur Marc Lavoine est le cofondateur de l’association « Le Collectif/Mon cartable connecté ». Grâce à ce projet, les enfants hospitalisés peuvent suivre les cours avec leur classe via une tablette et une webcam.

Pourquoi vous êtes-vous engagé dans le projet « Mon cartable connecté » ?

Marc Lavoine : Le refus des discriminations est au cœur de mon histoire familiale avec des parents engagés dans les luttes sociales des années 1960 et 70 : refus du colonialisme et du racisme, importance de la solidarité, de l'éducation et de l'insertion civique et professionnelle. Et finalement, il y a tout ça dans « Mon cartable connecté », développé avec mes amis Abdel Aissou et Raymond Domenech.

Il y a quelques années, j'ai entendu une petite fille hospitalisée à l'hôpital Purpan de Toulouse dire que ce qui lui manquait le plus c'était son école. J'ai alors compris qu'il manquait quelque chose d’énorme à ces enfants. Avec Abdel et Raymond, nous avons fondé en 2005 l’association « Le Collectif » qui a abouti à la création d'un cartable numérique. Mon engagement personnel s'inscrit donc dans une démarche collective.

Du CP à la Terminale

« Mon cartable connecté » permet à des enfants malades de suivre leur scolarité de la classe de CP à la Terminale. L’élève participe au cours depuis son lit d’hôpital ou chez lui en direct via une tablette. Le lien est ainsi conservé avec la classe, les camarades et les enseignants. L’élève peut être filmé s’il le souhaite. Et grâce à deux caméras installées dans sa classe, il voit l’enseignant, le tableau ainsi que les autres élèves.

Quel est votre rôle au sein de l’association ?

M.L. : Je suis vice-président et donc totalement engagé dans la vie de l'association. En tant que président, Abdel Aissou s'occupe de la coordination et des dossiers institutionnels. Avec Raymond Domenech, vice-président comme moi, nous assurons le porte-parolat. Nous travaillons de manière collégiale avec des points réguliers car nous développons aussi d'autres projets, notamment d'insertion par la formation.

Ces programmes rencontrent un écho très positif car, ne l'oublions pas, les Français attachent un grand prix à la solidarité avec une grande attention à la cause des enfants. Je vais régulièrement sur le terrain à la rencontre des familles et des équipes engagées. C'est une formidable source d'optimisme car ces enfants ne renoncent pas. Et le lien préservé avec leur vie sociale, qui passe énormément par l'école, les aide à garder le cap sur l'espoir.

Le projet est-il réalisé en lien avec l’Éducation nationale ?

M.L. : Depuis 2016, nous avançons par étapes successives. D'abord avec les rectorats pilotes de Versailles et Nice, très impliqués, tout comme les hôpitaux concernés : l’institut Gustave-Roussy de Villejuif et les CHU de référence de Nice, Nancy, Angers, Brest… Après une deuxième étape avec cinq rectorats (Nantes, Nancy-Metz, Reims, Rennes…), le ministre de l’Éducation nationale, Jean Michel Blanquer, a acté le lancement de la généralisation. L'engagement de l'association est de fournir 10 cartables pour chacune des régions académiques soit 130 cartables. Cette généralisation est en cours et des cartables connectés sont installés dans les académies de Clermont-Ferrand, Orléans, Tours, Montpellier… La Corse, la Guadeloupe et la Martinique ont vu aussi des cartables installés.

C'est une fierté de constater que l'action d’une association a permis de révéler un besoin à travers un usage raisonné du numérique. Et sur un mode solidaire car le cartable connecté est totalement gratuit et est financé par des dons. Nous prolongeons à notre échelle le service public et nous en sommes heureux.

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