Service civique : « Servir une cause et s’engager auprès des autres »

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Par Aurélia Descamps

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© Agence du Service Civique, 2014

Le service civique permet aux jeunes de réaliser une mission d’intérêt général indemnisée, pendant six à douze mois. Hélène Paoletti, directrice de l’Agence du service civique, dresse un premier bilan de ce programme, lancé il y a cinq ans.

Quel est l’objectif du service civique ?

Ce dispositif a été porté par une loi spécifique, très consensuelle, adoptée en 2010. Il vise à favoriser la cohésion nationale et la mixité sociale. Son but n’est ni l’insertion, ni la lutte contre la délinquance. Il constitue avant tout une opportunité de servir une cause, de s’engager auprès des autres.

Les garanties de percevoir une indemnité et de bénéficier d’une protection sociale permettent de lever certains obstacles à une telle démarche auprès d’un public jeune, qui s’investit globalement moins que ses aînés dans la vie associative. L’objectif de mixité sociale est quant à lui poursuivi en encourageant des organismes publics ou à but non-lucratif, à accueillir des personnes issues de milieux sociaux divers. En cinq ans, le dispositif a déjà attiré – essentiellement au sein d’associations – 100 000 volontaires.

 

Quel est leur profil type ?

Il n’y en a pas ! On trouve un peu plus de femmes (57 %) qui s’engagent et relativement peu de mineurs (4,5 %), mais sinon, l’échantillon des volontaires est plutôt représentatif de l’ensemble de la jeunesse française. Notamment en terme de niveau de formation : en 2014, 34 % d’entre eux étaient titulaires du « Bac », pour 42 % ayant validé un diplôme de l’enseignement supérieur et 24 % avec une qualification plus faible, voire absente.

Le dispositif parle à tous les jeunes de 16 à 25 ans, quel que soit leur parcours. Pour certains, le service civique est l’occasion de faire un « break », de marquer la transition entre la fin de leurs études et leur entrée sur le marché du travail. Pour ceux qui « galèrent », pour les « décrocheurs », il s’agit avant tout de trouver une nouvelle motivation à leur quotidien et de reprendre confiance en eux, en aidant les autres.

 

Que deviennent-ils à la sortie de leur mission de service civique ?

Nous espérons qu’ils sont mieux armés. Les établissements d’enseignement supérieur ont notamment la possibilité de valoriser les nouveaux acquis du volontaire dans leurs cursus : via des dispenses de cours par exemple. D’après une enquête de l’institut TNS-Sofres en 2013, 75 % d’entre eux, six mois après la fin de leur mission, occupaient un emploi, étaient en stage ou en formation (contre 63 % avant leur entrée dans le dispositif, NDLR). Ils développent des compétences, se découvrent parfois une vocation, rencontrent des professionnels ou des bénévoles passionnés qui les orientent. C’est un moment de transformation.

 

Le président de la République a proclamé en juin dernier le caractère « universel » du service civique. Que faut-il comprendre ?

Attention, il ne s’agit pas de faire du service civique une obligation. La nouveauté, c’est qu’on entend assurer un accès au dispositif à tous ceux qui en montrent l’envie. Jusqu’à cette année, nous étions empêchés par la contrainte financière.

Plus de 80 % de l’indemnisation de chaque volontaire est à la charge de l’État, sans compter les aides financières accordées aux organismes : le budget consacré à la mesure était insuffisant pour agréer l’ensemble des missions potentielles.

De nombreuses demandes sont restées insatisfaites : en moyenne, il n’y a qu’une offre disponible pour quatre candidats. Pour contribuer à rendre le service civique « universel », l’enveloppe dédiée à l’Agence a été revalorisée cette année et le secteur public se mobilise davantage pour accueillir des volontaires.

 

Pour en savoir plus

« L'impact du Service Civique sur ceux qui l'ont fait », sondage TNS-Sofres, réalisé en 2013.
« Le service civique fête ses cinq ans », dossier de presse de l’agence du Service civique, mars 2015.

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