Sidaction : une chef aux fourneaux contre le sida

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Par Isabelle Coston (ANPM-France Mutualité)

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© Sidaction

Les métiers de la restauration se mobilisent contre le sida. Du 24 novembre au 1er décembre 2018, ils participent à l’opération Chefs solidaires. Danielle Crost, chef du Castor gourmand, à Crémieu, explique les raisons de cet engagement.

Depuis 2009, professionnels des métiers de bouche, associations gastronomiques, restaurateurs et chefs affichent leur implication dans la lutte contre le VIH en contribuant activement à Chefs solidaires. Cet événement a lieu du 24 novembre au 1er décembre 2018, sous l’égide du Sidaction.

« Quand on a connu les années sida, l’histoire du sang contaminé, que l’on a vu autant de proches mourir, on reste marqué et l’on a envie d’agir et d’informer les gens. » Danielle Crost, appartient à ce que l’on a appelé la génération sida. Cette quinquagénaire dynamique et engagée, chef du Castor gourmand, à Crémieu (Isère), est une des pionnières de Chefs solidaires.

« Même si aujourd’hui des traitements existent, il faut que les gens aient conscience du fait que l’on ne guérit toujours pas du sida et que ces traitements sont très lourds, avec de nombreux effets secondaires. L’idée de ma participation à cette opération de sensibilisation a germé, notamment avec Marie Sauce, présidente des Toques françaises et de la Cuillère d’or, et Guillaume Gomez, président des Cuisiniers de la République française et coprésident d’Euro-toques. Il a fallu un peu de temps pour mettre en place cette initiative et fédérer les professionnels », précise-t-elle.

 

Chefs solidaires fête ses 10 ans

L’opération Chefs solidaires, initiée par Line Renaud, vice-présidente de Sidaction, fête ses 10 ans. Pendant une semaine, du samedi 24 novembre au samedi 1er décembre 2018 – qui est la journée mondiale de la lutte contre le sida –, les professionnels de la gastronomie et des métiers de bouche se mobilisent pour relayer l’opération et sensibiliser le grand public sur la prévention du sida.

« Chefs solidaires a réuni quatre cent cinquante participants l’année dernière », indique Marine Charlier, chargée de la communication de l’événement. Chacun y collabore à sa façon, pendant un ou plusieurs jours. L’action choisie peut être la conception d’un menu spécifique, la mise en place d’un événement exceptionnel, le partage d’une partie des recettes ou bien la vente d’un produit spécial.

« Un chocolatier de la Seyne-sur-Mer, dans le Var, a par exemple réalisé une tablette de chocolat en forme de ruban (le symbole de Sidaction, NDLR) », explique-t-elle avant d’ajouter que « la somme qu’ils décident de reverser à l’association bénéficie d’une déduction fiscale ».

Au Castor gourmand, Danielle Crost a prévu d’afficher son adhésion à la campagne de prévention du Sidaction, notamment en distribuant aux clients du restaurant des brochures d’information et des préservatifs. Une partie de la recette du restaurant sera reversée à l’association. La chef témoigne d’une nette évolution des mentalités au fil des années : « On commence à avoir un vrai retour sur cette opération. Il y a dix ans, les clients n’osaient pas aborder le sujet. Aujourd’hui, ils en parlent plus librement, ils me disent que ce que l’on fait est bien. Ils font aussi des dons. Certains repartent avec des préservatifs pour leurs enfants.»

 

Convaincre les jeunes

« Ce sont d’ailleurs les plus jeunes qu’il faut convaincre de se protéger », souligne-t-elle. C’est la raison pour laquelle son engagement ne se limite pas à Chefs solidaires. Avec les Toques françaises, elle vendra aussi des soupes le 8 décembre au marché de Noël de Crémieu « en présence de Laurent Amiand, directeur de Sidaction, et de Marie Sauce ».

Elle reste par ailleurs mobilisée toute l’année, intervenant beaucoup dans les lycées professionnels, avec d’autres collègues, parfois accompagnée par un membre de Sidaction. « En tant que professionnels du métier, notre parole porte davantage auprès des jeunes qui sont en formation », observe la chef.

Les associations gastronomiques telles que les Toques françaises, les Cuisiniers de France, les Disciples Escoffier de France ou encore les Maîtres cuisiniers de France communiquent via leurs réseaux pour étendre l’opération au plus grand nombre. Depuis deux ans, les centres de formation d’apprentis (CFA) et les lycées hôteliers y participent aussi, notamment en organisant des dîners de gala dans leur restaurant d’application.

 

Les chiffres du VIH en France

150 000 personnes vivent avec le VIH.
25 000 personnes ignorent qu’elles sont séropositives.
6 000 personnes découvrent leur séropositivité VIH chaque année :
dont 11 % sont des jeunes de moins de 25 ans ;
dont 20 % sont des plus de 50 ans ;
dont 31 % sont des femmes.
27 % découvrent leur séropositivité à un stade très avancé de la maladie.

Source : Sidaction

Par Isabelle Coston (ANPM-France Mutualité)

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