Don de congés à un collègue aidant : comment ça marche ?

Publié le , actualisé le

Par Aurélia Descamps

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© shapecharge / Istockphotos

Les aidants salariés peuvent désormais se faire offrir des jours de repos par leurs collègues. Ils doivent pour cela se manifester auprès de leur hiérarchie. Et compter sur la solidarité du personnel.

Depuis 2014, le parent d’un enfant rencontrant de sérieux problèmes de santé peut recevoir des dons de jours de repos de la part de ses collègues. Le dispositif a été étendu cette année aux proches aidants (parent, mais aussi concubin, cousin ou même ami) d’une personne fortement dépendante. C’est-à-dire qu’elle peine à réaliser seule les gestes du quotidien, à cause de l’âge, de la maladie ou d’un handicap.

Cette nouvelle possibilité n’existe pour l’instant que dans le secteur privé. Elle doit être transposée à la fonction publique.

Pour en bénéficier, vous devez solliciter votre manager ou le service des ressources humaines. La demande doit être accompagnée d’un certificat médical attestant de la gravité de l’état de votre proche. « Souvent, on y recourt face à une difficulté soudaine (faisant suite à un accident domestique, la rechute brutale d’une maladie…) et quand on a déjà pris tous ses congés. C’est un coup de pouce précieux, mais temporaire, le temps de s’adapter à la situation, tout en maintenant son salaire », explique Gabrielle Gueye, cofondatrice et directrice associée du cabinet Révélateur de richesses immatérielles*.

* Entreprise de conseil en responsabilité sociale des entreprises (RSE).

 

Autres dispositifs pour les aidants en emploi

Pour aider un proche, les travailleurs peuvent envisager un aménagement de leur temps de travail, un congé de présence parentale (indemnisé, 310 jours sur trois ans maximum), un congé de solidarité familiale (pour un proche en fin de vie, indemnisé pendant 21 jours maximum) ou un congé de proche aidant (un an maximum, non indemnisé).

 

Un succès non garanti

Les collègues bienfaiteurs restent anonymes. Ils ont le droit d’offrir autant de jours de « RTT » ou de récupération qu’ils le souhaitent. Concernant les congés annuels, il faut en garder pour soi : quatre semaines au moins. « La mise en œuvre dans les entreprises prend deux formes : soit elles organisent des appels au don ponctuels quand un aidant est en difficulté, soit elles laissent ouverte une cagnotte globale dans laquelle elles piocheront si besoin, poursuit la consultante. Elles peuvent elles-mêmes montrer l’exemple en abondant le pot commun. »

Attention, ce n’est pas parce que le dispositif est appliqué qu’il donne des résultats… Difficile de collecter beaucoup de jours quand la structure compte moins de dix salariés ou quand elle n’accorde que des congés annuels. En outre, « l’identité de l’aidant en question n’est pas diffusée. Dans une entreprise de taille moyenne, on apprend vite de qui il s’agit, ce qui enclenche la dynamique. C’est peut-être plus compliqué dans une grande entité, signale Gabrielle Gueye. La réussite de la démarche dépend beaucoup de la communication qui est faite à son sujet. »

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