Vis mon sport : Fabrice Santoro découvre le blind tennis

Publié le

Par Cassandra Poirier

Temps de lecture estimé 4 minute(s)

Illustration
© Nicolas Gotz

Après Jean-Philippe Gatien, c’est au tour de Fabrice Santoro de se glisser dans la peau d’un athlète handisport pour cette quatrième saison de la web-série Vis mon sport. Dans cet épisode, le tennisman découvre le blind tennis aux côtés d’Ophélie Mauriès.

14 h 00 – Tennis club de Paris. Parmi le son des balles frappant avec vigueur les raquettes de tennis, un petit tintement de cloche se fait entendre. Une balle n’est pas comme les autres. Elle est équipée d’un petit grelot qui laisse un indice sur sa position à chaque rebond. D’un pas assuré, Ophélie Mauriès se dirige vers elle et la renvoie avec force de l’autre côté du filet. Avec son entraîneur, les échanges s’enchaînent sans difficulté.

Au bout du terrain, Fabrice Santoro, joueur de tennis professionnel pendant plus de vingt ans, regarde le match l’air estomaqué aux côtés de Philippe Croizon. Et pour cause. Ophélie Mauriès est non voyante, mais évolue sur le terrain comme si elle avait l’usage de la vue. Sans hésiter, avec détermination. « Sa façon d’attraper les balles, de se déplacer sur le terrain comme si elle voyait très bien, c’est très impressionnant », affirme le tennisman. « J’ai un esprit très mathématique, explique la jeune sportive. J’ai un quadrillage dans ma tête et je matérialise chaque son pour voir avec le toucher. »

Fabrice sait qu’il devra tenter de faire ses preuves, lui aussi privé de sa vue. Changer le regard sur le handicap en permettant à des athlètes valides d’évaluer la performance des athlètes handisports. C’est l’objectif de la web-série Vis mon sport, initiée par Philippe Croizon avec le soutien d’Harmonie Mutuelle.

 

[gallery type="slideshow" size="large" ids="17750,17751,17752,17753,17754,17755"]

 

Le blind tennis, un sport méconnu

Et action ! L’équipe de production bande les yeux du joueur de tennis qui s’approche du filet le pas hésitant pour aller à la rencontre d’Ophélie. Originaire de Toulouse, la jeune femme de 22 ans est née avec une maladie orpheline qui entraîne des troubles visuels, notamment un éblouissement au soleil. Elle perd progressivement la vue à ses 15 ans et devient non-voyante quatre ans plus tard. Une condition qui ne l’empêchera pas de jouer au tennis. Elle touche pour la première fois à une raquette en novembre 2017, lors d’une sensibilisation au blind tennis. Cette discipline spectaculaire s’apparente au cécifoot et se joue avec une balle sonore. Elle est encore méconnue en France, mais répandue dans 27 pays.

Fabrice Santoro a évolué sur les terrains de tennis comme joueur professionnel de 1989 à 2010. Il a remporté deux titres avec l’équipe de France en Coupe Davis et s’est hissé au 17e rang mondial. Son plus bel exploit ? Atteindre le quart de finale de l’Open d’Australie en 2006. Au cours de sa carrière de sportif de haut niveau, il aura rencontré des centaines d’adversaires, vécu des milliers de matchs. Mais aucun comme celui-là.

Avant de commencer, Ophélie prodigue à Fabrice de bons conseils. Elle lui montre comment se repérer dans l’espace, en comptant les pas, en sentant les lignes au sol, en utilisant l’ouïe. Avec les yeux bandés, tous les autres sens sont sollicités. Mais ce qui paraît si simple pour Ophélie, s’avère être un exercice plutôt fastidieux pour le tennisman.

 

Perdre ses repères

Après plusieurs minutes de jeu, le match tire à sa fin. Fabrice Santoro retire son bandeau et retrouve la lumière non sans une petite grimace. « C’est quasiment impossible de se repérer, même si au bout de dix minutes, on arrive à trouver plus de repères. J’ai essayé de développer un peu plus mon ouïe pour attraper quelques balles… Je suis très admiratif d’Ophélie », s’exclame le tennisman.

Pour la jeune sportive, cette expérience unique est l’occasion de sensibiliser au handicap visuel. « Ce genre d’initiative permet de combattre les clichés sur les malvoyants. J’étais heureuse de rencontrer Fabrice, d’avoir pu partager ce moment avec lui. » Une chose est certaine, le tennisman aura tout donné pour relever le défi qui lui était lancé. « J’ai tellement déplacé mes points de concentration habituels, qu’en une demi-heure, j'étais épuisé. Mais j’aurais pu rester des heures ! Aujourd’hui, c’est comme si j’avais appris à jouer du piano, c’était une leçon. »

Fabrice Santoro a-t-il réussi à échanger quelques balles avec Ophélie ? Le deuxième épisode de Vis mon sport est en ligne. Retrouvez également le premier épisode avec Jean-Philippe Gatien qui s’essaie au tennis de table fauteuil face à Florian Merrien. Et rendez-vous le 7 juin pour le troisième volet de la web-série qui met en scène le basket fauteuil avec Céline Dumerc et Grace Wembolua, athlète handisport.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Tous les champs sont obligatoires.

Ce site utilise un système anti- spams pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

A découvrir