Vrai Faux sur la rentrée scolaire

Publié le , actualisé le

Par Victoire N’Sondé

Temps de lecture estimé 8 minute(s)

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5 idées reçues sur la rentrée © Marko Geber

Avec la fin de l’été, on revient aux bonnes habitudes pour bien démarrer l’année… sans céder pour autant aux clichés. Au moment du retour en classe, on fait le point autour de 5 idées reçues.

1- La vue des enfants, ça se joue maintenant.

VRAI. Un des réflexes des parents à la rentrée : faire vérifier la vue des enfants.

« C’est une bonne initiative en soi, surtout au moment de l’entrée en CP », confirme le Pr Gilles Renard, membre d’honneur de la Société française d’ophtalmologie. Cependant, la vue d’un enfant évolue avec sa croissance et les troubles peuvent survenir tout au long de l’année.

C’est le cas, notamment, à l’adolescence. « À cet âge, les problèmes de myopie sont plus fréquents. Et l’enfant ne le signalera pas toujours à ses parents. Le constat est plutôt fait par un professeur qui remarque que l’élève s’assoit plus près du tableau… », relève le spécialiste. Au moindre doute, il ne faut pas hésiter à consulter un ophtalmologue.

Et le Pr Renard de conclure par un dernier message de prévention : « la rentrée est aussi l'occasion de limiter l'usage des écrans au bénéfice des devoirs scolaires ».

2- Reposé par les vacances, on peut se coucher (un peu) plus tard.

FAUX. De retour de congés et même si l’on se sent reposé, il faut éviter de s’endormir tard car, contrairement à la période de vacances, l’heure du lever est fixe.

« Il faut donc préparer la rentrée en retrouvant des heures de coucher régulières, souvent moins tardives que pendant les vacances. Elles doivent tenir compte de l’heure du lever pour avoir la quantité et la qualité de sommeil dont on a besoin », précise le Dr Marc Rey, président de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV).

Pour faciliter l’endormissement, il est conseillé d’arrêter les écrans (smartphone, tablette, ordinateur) une heure avant le coucher. « La lumière bleue diffusée par ces appareils retarde la sécrétion de mélatonine et stimule le cerveau comme s’il était l’heure de se lever, s’opposant à l’endormissement », ajoute le spécialiste.

Chez l’enfant, quel temps de sommeil selon l’âge ?

Les besoins de sommeil -sieste et nuit comprises- ne sont pas les mêmes chez un nourrisson, un enfant scolarisé en cours élémentaire, un collégien, un lycéen... Mais dans tous les cas, le rythme de sommeil (heure de coucher, de la sieste…) doit rester régulier.

- Pour les plus petits jusqu’à la maternelle (1) : alors qu’un bébé de moins d’un an devra dormir entre 12 et 17 heures par 24 heures, le temps de sommeil d’un enfant de 1 à 5 ans pourra être abaissé à 11 heures pour les petits dormeurs.

- En cours élémentaire, entre 6 et 11 ans (1) : un enfant devra encore dormir entre 9 et 11 heures par jour. Et mieux vaut qu’il se couche tôt plutôt qu’il se lève tard.

- Au collège et au lycée, entre 12 et 17 ans (2) : un adolescent a besoin de 9 heure de sommeil. Pourtant, près d’1 sur 2 présente une « dette chronique de sommeil » car il dort moins de 7 heures par jour en semaine, selon une étude récente.

Sources : site officiel Manger Bouger (1) et Institut national du sommeil et de la vigilance (2)

3- La filière professionnelle, c’est pour les mauvais élèves

FAUX. La filière professionnelle souffre à tort d’une mauvaise image, même si la situation tend à s’améliorer.

« Une légende voudrait que la filière professionnelle s’inscrive en opposition avec la filière générale dont le contenu est assez théorique et abstrait. Le but d’un bac général est la poursuite d’études en école ou à l’université. L’enseignement professionnel, lui, s’appuie sur des plateaux techniques, l’élève effectue de nombreux stages. Au sortir d’une filière professionnelle, il est opérationnel pour travailler en entreprise », explicite Amadou Boye, conseiller et référent emploi au CIDJ (Centre d’information et de documentation jeunesse).

La filière professionnelle ne représente pas pour autant une orientation par défaut. Elle correspond aux profils de certains élèves. « Certains veulent donner du sens à leurs apprentissages. Ils préfèrent cet enseignement qui leur permet de toucher le concret de ce qu’ils apprennent », décrit Amadou Boye.

Et choisir une voie professionnelle n’empêche pas la poursuite d’études si on y excelle, indique-t-il. « On peut, par exemple, suivre une filière professionnelle dans le domaine des bijoux et, ensuite, rejoindre une école d’art. Ou encore préparer un diplôme dans une école d’ingénieur après un BTS (Brevet de technicien supérieur) ».

Le CIDJ, c’est gratuit et sans rendez-vous

Besoin d’un accompagnement individuel pour trouver une formation professionnelle ou un stage, étudier avec un handicap, découvrir différentes écoles etc. ?

Sachez que les conseillers du Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ) reçoivent gratuitement et sans rendez-vous du mardi au samedi.

Pour trouver le centre le plus proche et en savoir davantage, consultez le site du CIDJ.

4- À la rentrée, il faut se bouger !

VRAI. Parmi les bonnes résolutions de septembre, figure souvent la reprise du sport pour les petits comme pour les grands. Une bonne initiative !

Mais pour être vraiment efficace, le mieux est de miser sur la régularité. Une activité physique régulière associée à des habitudes alimentaires saines aide à rester en bonne santé, à éviter la prise de poids et à se protéger des maladies. Par exemple : descendre une station avant son arrêt habituel pour marcher un peu en rentrant du travail.

Selon les recommandations officielles, les enfants scolarisés en cours élémentaire comme les collégiens et les lycéens doivent pratiquer au moins 1 heure d’activité physique par jour. Trois fois par semaine, ils devront opter pour des activités intenses comme la danse, le VTT, des jeux de ballons, de la corde à sauter…

Côté adultes, il est préconisé d’effectuer au moins 30 minutes par jour d’activités physiques d’intensité modérée ou élevée. Et ce, même après 65 ans, en adaptant sa pratique à son état de santé et en consultant au préalable, en cas de maladie sévère ou chronique, son médecin traitant.

Un Test de 3 min pour aider les ados à bouger

Entre 12 et 17 ans, l’activité physique a tendance à reculer, en particulier chez les filles. Pour faire le point sur le niveau d’activité physique d’un jeune, le site mangerbouger.fr a conçu un test, à destination des ados, de leurs parents ou de professionnels.

5- Dès la rentrée, on fait la guerre aux poux !

VRAI ET FAUX. C’est une idée reçue qui perdure : le mois de septembre signerait le retour à l’école des enfants… et des poux à la maison.

Mais c’est faux !« Des poux, il y en a toute l’année », confirme le Dr Arezki Izri, parasitologue à l’hôpital Avicenne, à Bobigny. En revanche, ce qui est vrai, c’est que l’attention portée à ces petites bêtes rampantes croît à la rentrée. « Pendant les vacances, c’est la liberté. Les enfants sont moins surveillés et les poux peuvent proliférer. A la rentrée, ce sont les maîtres et les maîtresses qui alertent sur la présence des poux », décrit le médecin.

Le spécialiste en profite pour battre en brèche d’autres idées reçues sur cet insecte parasite. Non, le pou ne saute pas, ne vole pas, ne nage pas. « Le facteur de contamination le plus important par les poux est le "tête contre tête". Utiliser la même brosse peut aussi jouer un rôle, dans une moindre mesure. Et à la piscine, c’est dans les vestiaires et en jouant ensemble que les enfants se transmettent les poux ».

Le médecin rappelle toutefois que, généralement, le fait d’attraper des poux reste sans conséquence pour la santé. « Néanmoins, l’image sociale est difficile. De plus, le fait de se gratter jusqu’au sang peut provoquer des lésions de grattage avec des risques de surinfection par des bactéries).

Quels traitements contre les poux ? les conseils du Dr Arezki Izri, parasitologue

- Privilégier les produits à base de diméthicone, une huile minérale

« Elle pénètre doucement et agit donc en 8h environ. Mais désormais, il existe des produits contenant des facilitateurs de diméthicone efficaces en une à deux heures. Dans tous les cas, il faudra renouveler l’opération car la diméthicone ne tue pas 100% des poux ».

- Oui à l’huile de coco et au vinaigre dilué

« L’huile de coco présente une efficacité modérée. Mais les autres huiles végétales ne fonctionnent pas ». Quant au vinaigre dilué (à raison d’une cuillère à soupe dans un verre d’eau), c’est un acide faible qui aide à ramollir la colle qui fixe les lentes aux cheveux, explique le parasitologue.

- Penser au peigne à poux

Economique, le peigne à poux s’avère être une bonne solution pour se débarrasser des poux. Plus pratique sur cheveux courts, il faudra recourir à un démêlant au préalable sur cheveux fins avec des nœuds ou crépus. « Il faudra passer le peigne quotidiennement, pendant au moins quinze jours, pour laisser aux lentes le temps d’éclore ».

- Proscrire les insecticides (à base de perméthrine ou autres)

« Les insecticides sont coûteux alors qu’ils ne sont pas efficaces contre les poux qui y sont résistants. De plus, ils sont toxiques et peuvent entrainer des allergies sévères » met en garde le Dr Arezki Izri, parasitologue à l’hôpital Avicenne, à Bobigny.

- Eviter aussi les huiles essentielles

« Elles n’ont pas fait la preuve de leur efficacité et sont responsables de nombreuses allergies », analyse le spécialiste.

Retrouvez ici tous les conseils du Dr Arezki Izri

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