Ces blogueuses et Youtubeuses de plus de 55 ans

Publié le

Par Patricia Guipponi

Temps de lecture estimé 3 minute(s)

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© Getty Images - portraits : DR

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Nicole la youtubeuse et Virginie la blogueuse secouent la toile pour le plus grand plaisir de leur public de quinquas et au-delà.

Les vidéos en conseils beauté de Nicole

Elle cartonne. La Bretonne Nicole Tonnelle rassemble 48 000 internautes, fidèles aux vidéos postées sur sa chaîne YouTube deux fois par semaine. Pourtant, il y a huit ans, cette esthéticienne de métier n’avait pas d’ordinateur. « J’ai appris sur le tas. C’était rudimentaire. Je ne savais pas comment couper la caméra. Du style : mon mari passait en slip derrière moi et je continuais à tourner », plaisante celle qui, à 68 printemps, concocte ses films à l’attention des aînés. « La doyenne de mes abonnées a 87 ans ».

À la retraite, une fois son institut de beauté fermé, le contact avec les gens, les conseils prodigués à la clientèle lui ont manqués. « Je cherchais à m’occuper. On m’a fait remarquer qu’il n’y avait rien en matière d’esthétique sur le net pour les plus de 60 ans ». Nicole a commencé par un blog, puis très vite s’est lancée dans l’image animée. Forte d’un film fait avec le nutritionniste Jean-Michel Cohen sur le thème du cholestérol. La dame plaît si bien qu’elle aiguise la curiosité d’une grande marque de cosmétiques et du site web d’hébergement de vidéos. « À leur contact, j’ai beaucoup appris : les hashtags, les arobases… J’étais tellement basique dans mon approche bien que je revendique toujours le côté artisanal de la chose ».

La vague des silver-surfeurs

Selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, 11 millions d’internautes ont plus de 50 ans (soit 25 % des surfeurs français). Les 50-60 ans sont plus de 69 % à avoir un ordinateur ; 56 % ont 60 ans et plus. Chez les plus de 70 ans, une personne sur deux est équipée d’un écran numérique. La moitié des plus de 65 ans fréquente les réseaux sociaux (en priorité Facebook, Skype et Twitter).

Des femmes avant des grands-mères !

Les massages et grimaces utiles pour lutter contre les rides, le maquillage au crayon pour les paupières tombantes : les conseils de soin que Nicole diffuse sont grandement appréciés. « Mon but est que les femmes continuent à s’occuper d’elles, qu’elles soient bien dans leur peau ». Rien ne la fait plus bondir que d’entendre certaines de ses congénères dire qu’elles sont des mamies lorsqu’on leur demande ce qu’elles font de leur vie. « On est des femmes avant d’être des grands-mères », scande celle qui assume pleinement les années. « D’accord, le temps file mais hors de question de ressasser les « J’ai été » ou les « J’ai vécu ». Il faut profiter de la vie ».

Les journées de Nicole sont bien remplies. « Je suis plus active qu’à mes 50 ans. Tellement plus autonome et libre que lorsque je travaillais dans la parfumerie à Paris et dans mon institut de beauté ». Tous les quinze jours, elle présente aussi Breaking mamie, une émission sur YouTube, entourée de chroniqueuses, dont fait partie la blogueuse parisienne Virginie Gorse.

Les tranches de vie du blog de Virginie

À l’origine, cette journaliste voulait écrire un livre. « Il y a sept ans, j’ai eu 50 ans. Ça me semblait surréaliste. Ça ne pouvait pas m’arriver à moi ». Virginie va, toutefois, privilégier les chroniques sur la toile. « J’ai appelé mon blog Jeune Vieillis Pas. Ce n’est pas par refus. On peut vieillir sans se sentir pour autant vieux, ni accepter qu’on nous jette à la poubelle. On n’est pas foutu ! ».

Avec humour, légèreté et (auto) dérision, Virginie partage des tranches de vie : la sienne, celles des personnes qu’elle rencontre et croque avec sa plume. Des histoires, des anecdotes où l’âge est accepté comme tel « et pas combattu. Quand on lutte contre cela, ça veut dire qu’on ne le vit pas bien ». Rien ne lui fait plus plaisir que les retours des internautes qui évoquent les bienfaits provoqués par la lecture de ses posts. « Je ne cherche pas à faire du buzz. Juste à témoigner sur le temps qui passe sans dramatiser ». Son arme, c’est l’ironie. « Vous savez à quoi on reconnaît l’Instagram d’un plus de 45 ans ? ». Et de délivrer dans un franc sourire : « On n’y trouve pas beaucoup de selfies ! ».

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