Coronavirus : Noémie, salariée en chômage partiel et maman à plein temps

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Par Patricia Guipponi

Temps de lecture estimé 4 minute(s)

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Au fil du confinement, le travail de cette responsable des ressources humaines d’une entreprise toulousaine s’est progressivement réduit. Un manque à gagner mais du temps à partager avec les siens.

Première semaine de confinement. Noémie n’a pas touché terre. Cette responsable des ressources humaines d’une entreprise, dont le siège est à Toulouse et la succursale à Paris, a encadré la mise en place des mesures prises par sa société pour aménager le travail de ses soixante salariés. Tout en restant chez elle avec son mari Fabian et Eliot, leur fils de deux ans et demi. Et ce n’était pas une mince affaire. Il lui a fallu superviser l’installation du télétravail chez les uns, l’organisation du dispositif de chômage technique* pour les autres.

Un manque à gagner compensé par les dépenses épargnées

« Mon entreprise est spécialisée dans la gestion de systèmes d'information, de contenus, d’hébergement et de cloud**. Nous sommes dépendants des activités de nos clients. Certaines ne tournent plus actuellement. De ce fait, cela a un impact sur notre entreprise », résume Noémie. Elle a dû jongler, rassurer ses collaborateurs, s’assurer que tout fonctionnait face à la situation d’urgence nouvelle. « Certains, comme les commerciaux ou le chargé de marketing, ne peuvent plus travailler et sont donc en chômage partiel. D’autres, comme les personnels du service administratif, assurent leur tâche un à deux jours hebdomadaires ».

En deuxième semaine de confinement, Noémie est passée d’un temps plein à un 50 %. « Je devais préparer la paye ». Son travail s’est progressivement adapté aux besoins de son activité. « Je suis en chômage partiel le reste du temps », souligne la responsable des ressources humaines.

Alors, il y a certes un manque à gagner, une incidence sur son salaire. « Je n’en perçois que 80 % du brut car je suis affilée au Syntec*** ». Mais du fait du confinement, le budget que la famille réserve aux sorties s’est réduit. « Mon fils ne va plus à la crèche, que nous n’avons plus à payer. Ce qui fait que, bon an mal an, on s’y retrouve ».

Redécouvrir les plaisirs simples de la vie en famille

La trentenaire vit plutôt bien le fait de ne pas travailler tous les jours. Le temps libre n’est pas perdu, passé à tourner en rond. Loin de là. Noémie et les siens apprécient la chance de partager autant de moments ensemble. « Je ne me sens pas inutile. Tout est recentré sur nos activités en famille ». La redécouverte des plaisirs simples de la vie. « On jardine, cuisine, ce que l’on ne faisait pas forcément aussi souvent auparavant. Nous profitons de ce large temps disponible. Nous n’aurons peut-être plus jamais cette opportunité, du moins, je l’espère, pas en raison de circonstances de crise sanitaire aussi brutale ».

Dans ce cocon, où l’angoisse n’a pas sa place pour le bien-être de son petit garçon et du reste de la famille, Noémie avoue penser assez peu à la reprise. « Pour l’instant, je vis au jour le jour ». Elle reste néanmoins vigilante. « Je veux m’assurer que lorsque nous reprendrons une vie normale, ce sera en toute sécurité pour mon fils, mon mari, nos proches, mes collaborateurs et moi ».

Composer pour trouver un juste équilibre

Noémie sait que les lendemains ne seront pas de tout repos, ni évidents. « On va prendre de plein fouet une bonne claque économique. Que ce soit dans mon entreprise comme chez nos clients ». Il va falloir composer, rattraper le temps perdu, sécuriser les acquis non ébranlés et travailler pour relancer le marché. Trouver un équilibre pour protéger la vie personnelle, les repos. « J’espère que cela n’impactera pas trop sur nos liens, nos loisirs ».

La jeune maman n’a qu’une envie, à la sortie : serrer ses proches dans ses bras et profiter des siens, qui sont à distance du fait du confinement. Et, il y a ce projet de fourgon, dont l’achat a été retardé. Une petite maison ambulante, qu’elle se voit déjà aménager, pour vadrouiller en famille le week-end.

* Le chômage technique, appelé aussi chômage partiel, est la situation dans laquelle se trouve un salarié lorsque son entreprise subit une baisse d’activité en dessous de l’horaire légal de travail, du fait d’une réduction temporaire d’activité.

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