Crèche, assistante maternelle, nounou à domicile : quel mode de garde choisir ?

Publié le

Par Émilie Gilmer

Temps de lecture estimé 7 minute(s)

Illustration
A group of preschool kids are playing indoors at a daycare center. One boy is lying on the floor and playing with colorful toy blocks. © Getty Images

Le mode de garde de leur bébé est une question qui taraude tous les jeunes parents. Entre budget, contraintes horaires et géographiques et ressenti de chacun, l’arbitrage peut sembler compliqué. Voici une mise au clair des avantages et inconvénients des principales solutions.

La crèche, le choix du collectif

Avantages : C’est un lieu d’apprentissage de la socialisation où le tout-petit est accompagné par une équipe de professionnels diplômés (éducateurs de jeunes enfants, auxiliaires de puériculture, etc.), qui définissent un projet pédagogique clair et transparent. Une crèche peut être publique (c’est le cas des structures municipales et départementales), mais aussi privée (micro-crèches, crèches d’entreprise et crèches associatives dites « parentales », cogérées par des professionnels et des parents). Il existe également une formule qui a pour avantage de mixer l’accueil individuel et collectif : la crèche familiale. Vous confiez votre enfant à une assistante maternelle qui est tenue de se rendre régulièrement dans une structure collective placée sous l’autorité d’un opérateur public (une mairie) ou privé (une entreprise, une association).

Inconvénients : De l’avis des spécialistes de la petite enfance, les structures de grande taille – certaines crèches accueillent jusqu’à « 90 berceaux » – ne sont pas adaptées aux tout-petits (avant 18 mois), en raison du bruit et de la multiplicité des interlocuteurs. « De ce point de vue, la micro-crèche, certes plus onéreuse, offre des repères plus stables et une plus grande adaptabilité au rythme de l’enfant », remarque Olivia Hurtebize, auxiliaire de puériculture, auteure de Je cherche un mode de garde pour mon enfant de 0 à 3 ans (éd. First). « Par ailleurs, elle a bien souvent un fonctionnement moins rigide, dans la mesure où elle peut s’adapter plus facilement aux horaires des parents. »

Quand entreprendre les démarches ? Les places en crèche sont une denrée rare. Il faut s’armer de patience et être motivé pour en obtenir une. « Mon conseil est d’entreprendre les démarches dès quatre mois de grossesse, explique Olivia Hurtebize. Il y a généralement deux commissions d’attribution par an. Or, plus tôt vous êtes identifié, mieux c’est. »

Quel coût prévoir ?

Subventionnées par la Caisse d’allocation familiale (CAF) (à l’exception des micro-crèches*), les crèches demeurent la solution la moins onéreuse. Le taux horaire de base pour une famille avec un enfant est de 0,06 % des revenus mensuels (0,05 % pour deux enfants, 0,04 % pour trois enfants). Exemple : pour un foyer qui perçoit 2 500 € net de revenus mensuels, avec deux enfants à charge et une garde de 35 h/semaine, le coût s’élèvera à environ 189 €/mois.

L’assistante maternelle, des horaires plus flexibles

Avantages : L’assistante maternelle reçoit chez elle un maximum de quatre enfants, ce qui garantit la plupart du temps un environnement calme et rassurant. Les horaires sont plus flexibles que dans une structure collective, à la réserve près que certaines professionnelles très demandées ont tendance à les imposer… Il peut, par ailleurs, s’établir une relation privilégiée avec un enfant et ses parents, un lien qui perdure même quand l’enfant grandit. Et pour ceux qui souhaiteraient, une formule à mi-chemin entre accueil individuel et collectif, un nouveau concept est en train de s’imposer. Il s’agit des maisons d’assistantes maternelles (MAM), qui regroupent dans un endroit commun des professionnelles ayant fait le choix d’exercer hors de leur domicile.

Inconvénients : Bien que l’exercice du métier soit encadré – une assistante maternelle agréée a suivi au moins 120 heures de formation –, l’enfant ne bénéficie pas de l’encadrement (ni du soutien) d’une équipe. « Si l’assistante maternelle perd patience, elle n’a pas de relais », indique Olivia Hurtebize. Autre problème : dans la mesure où vous devenez « parent employeur », vous signez un contrat… qui peut être rompu du jour au lendemain et vous laisser le bec dans l’eau.

Quand entreprendre les démarches ? Cela dépend beaucoup du lieu d’habitation. Si l’on vit dans une zone urbaine particulièrement dense en population, le plus sage est de démarrer ses recherches dès que l’on se sait enceinte et que la grossesse est confirmée. « Le bouche-à-oreille fonctionne à plein et le nom des « meilleures » circule très largement dans les parcs, les institutions, entre parents…, indique Olivia Hurtebize. C’est pourquoi mieux vaut se pencher sur la question le plus tôt possible. »

Quel coût prévoir ?

Au 1er janvier 2020, Pajemploi indique que le salaire horaire minimum est de 2,85 € brut (soit 2,23 € net) + une indemnité d’entretien de 3,11 € par enfant pour une journée de 9 heures. Une aide versée par la CAF – le complément de libre choix du mode de garde – prévoit une aide qui s’étend de 177 € à 470 €/mois pour un enfant de moins de 3 ans, en fonction des revenus du foyer. À noter par ailleurs que si vous faites garder votre enfant hors de votre domicile (crèche ou assistante maternelle agréée), vous bénéficiez d’un crédit d’impôt égal à 50 % des dépenses consacrées à la garde. Plus d’informations sur impots.gouv.fr

La nounou à domicile, un maximum de souplesse

Avantages : Elle vient garder les enfants au domicile des parents. Souple et pratique – les parents n’ont pas à déposer et à récupérer leur enfant –, cette formule permet aussi de confier d’autres tâches à la professionnelle embauchée : bain, préparation du repas, couchage. Néanmoins, le coût de ce mode de garde rebute souvent les parents, mais une alternative existe pour faire baisser la facture : la garde partagée. Vous trouvez une famille proche de chez vous et la nounou se rend alternativement chez elle et chez vous une semaine sur deux.

Inconvénients : Le prix, bien sûr, qui reste malgré tout élevé. « Vous faites par ailleurs entrer une inconnue dans votre intimité, ce qui constitue pour certains un vrai bémol, remarque Olivia Hurtebize. Par ailleurs, vous n’avez là encore qu’une seule interlocutrice, d’où la nécessité de bien la choisir pour éviter les déconvenues. Mon conseil est de jouer la transparence, c’est-à-dire de parler des problèmes qui peuvent se présenter (un retard à répétition par exemple) pour ne jamais laisser une situation se dégrader. »

Quand entreprendre les démarches ? Dans la mesure où vous êtes parent-employeur (comme dans le cas de l’assistante maternelle), le bon timing est le même que pour la recherche d’une assistante maternelle car, là encore, les professionnelles compétentes sont connues et très demandées. Mais sachez que vous pouvez aussi solliciter une agence qui sélectionnera une nounou pour vous, prendra en charge l’aspect administratif et dépêchera une remplaçante en cas de problème.

Quel coût prévoir ?

Toujours au 1er janvier 2020, Pajemploi indique que le salaire horaire minimum est de 10,40 € brut (soit 8,08 € net par heure). Quant à l’aide de la CAF, elle s’établit ici de 622 € à 859 €/mois, pour un enfant de moins de 3 ans. À noter que l’aide est similaire dans le cas d’une micro-crèche.

Où se renseigner ?

  1. Participer à une réunion d’information organisée par le service petite enfance de votre commune si elle en possède un (si ce n’est pas le cas, renseignez-vous auprès de la communauté de communes). Elles ont lieu plusieurs fois par an et permettent de prendre connaissance de tous les modes de garde existants.
  2. Prendre rendez-vous avec le coordinateur « petite enfance » de la protection maternelle et infantile (PMI) de votre département. « C’est l’occasion d’expliquer sa situation et de se faire connaître, indique Olivia Hurtebize. De façon générale, il ne faut pas hésiter à prendre son téléphone, écrire des lettres de motivation, taper aux portes. Car parfois, une solution se présente que l’on n’avait même pas envisagée. » De plus, les assistantes maternelles sont référencées auprès de la PMI. En fonction de votre profil et de vos attentes, la puéricultrice référente de votre secteur saura vous guider vers telle ou telle professionnelle.

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