Grands-parents : une place à part dans le cœur des enfants

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Par Catherine Chausseray (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

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Fondé sur l’écoute, la tendresse et la bienveillance, le rôle des grands-parents est unique. Ils participent, à leur façon, à la construction de leurs petits-enfants et tissent avec eux des liens indéfectibles.

Les grands-parents d’aujourd’hui vivent plus vieux et sont donc présents plus longtemps auprès de leurs petits-enfants. Même s’ils sont encore en activité ou éloignés géographiquement, leur statut de référent reste important. Selon une étude réalisée en 2013*, 40 % des grands-parents disent s’occuper de temps en temps de leurs petits-enfants et 11 % déclarent les garder tous les jours. Bien qu’ils prennent parfois le relais des parents, ils n’endossent pas les mêmes responsabilités et bâtissent avec les enfants une relation particulière.

* « Le rôle des grands-parents », OpinionWay, novembre 2013.

Une complicité affective

« Chez mamie, je fais ce que je veux ! », rétorque Hugo quand sa maman le réprimande. Il est vrai que les grands-parents ne sont pas chargés de l’éducation des enfants. Ils sont surtout là pour partager de bons moments. Lorsqu’ils sont à la retraite (ce qui n’est pas le cas pour tous), ils ont plus de temps et moins de pression, d’où une certaine forme de douceur dans les rapports. Ils sont généralement plus indulgents qu’ils ne l’étaient vis-à-vis de leurs propres enfants.

C’est ainsi que Lucie, 8 ans, mène son grand-père de 78 ans, André, par le bout du nez. Celui-ci, ancien proviseur, était pourtant redouté des élèves pour sa sévérité. « Je n’allais jamais chercher mes enfants ni mes premiers petits-enfants à l’école, car j’étais trop occupé par mes activités, reconnaît-il. Aujourd’hui, je prends le temps d’observer Lucie jouer dans la cour de récréation, de l’écouter me raconter sa journée. C’est une expérience nouvelle et précieuse. » Il avoue, du bout des lèvres, être devenu un « papy gâteau », émerveillé par cette petite-fille arrivée sur le tard. Une admiration réciproque, car tous deux apprennent l’un de l’autre. Lucie lui confie d’ailleurs des choses dont elle ne parle pas avec ses parents.

Un relais entre le passé et le présent

Les petits-enfants adorent quand leurs aînés leur racontent la « vie d’avant », mais aussi les bêtises qu’ont pu faire leurs parents. Cela les rassure et incite parfois les parents à se montrer plus indulgents.

Quand André explique à Lucie qu’il n’y avait pas de salle de bains dans sa maison, que les toilettes étaient au fond du jardin et qu’il devait traire les vaches avant d’aller à l’école, qui se trouvait à 5 kilomètres à pied, au-delà de l’anecdote il lui permet de relativiser. Évoquer la manière de vivre de ses parents et de ses aïeux en feuilletant et en commentant les albums photos fait connaître à l’enfant ses racines et l’aide à se situer dans l’histoire familiale. Et quand la vie devient chaotique, quand le couple parental se sépare, par exemple, les papys et les mamies restent des piliers et des repères affectifs. Souvent plus disponibles que les parents, ils ont aussi des savoirs différents à transmettre : jardinage, peinture, tricot, bricolage…

Enfin, cette relation n’est pas uniquement bénéfique aux enfants : elle apporte aux grands-parents une ouverture sur un monde qui change. Ils peuvent ainsi s’initier aux nouvelles modes et façons de parler ou de s’habiller ou encore à l’utilisation des réseaux sociaux.

Des droits à faire respecter

Un conflit familial, le décès d’un des parents, un divorce ou encore un remariage peuvent éloigner les petits-enfants de leurs grands-parents. En ultime recours, ces derniers peuvent saisir la justice pour demander un droit de visite. Mais il est plutôt conseillé, dans l’intérêt des enfants, de recourir à une médiation familiale. Celle-ci permet de trouver des compromis pour renouer le contact et mettre en place des visites.

Plus d’infos sur le site de la Fédération nationale de la médiation familiale (Fenamef) ou sur celui de l’Ecole des grands-parents européens qui propose un numéro d’écoute (le 01 45 44 34 93).

Par Catherine Chausseray (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

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