Alimentation : comment s'y retrouver dans les labels bio ?

Publié le

Par Paul Warguin

Temps de lecture estimé 4 minute(s)

Illustration
© Istock - Crédit infographie : Clément Perrotte

L'appétit des consommateurs pour les labels bio n’a fait qu’augmenter ces dernières années, en matière d'alimentation. Mais sont-ils tous dignes de confiance ? Et comment se repérer dans le maquis des étiquettes ? Décryptage.

Pour l'agriculture biologique, tous les indicateurs sont au vert. En 2016, les achats de produits alimentaires bio sont en hausse de 21 % par rapport à 2015.

« Selon notre baromètre Agence Bio/CSA, 89 % des Français ont consommé des produits bio en 2016. Que de chemin parcouru depuis notre première étude, en 2003, où 46 % des Français disaient ne jamais consommer de bio ! », souligne Florent Guhl, directeur de l'Agence Bio, organisme public en charge de promouvoir l'agriculture biologique en France. Et chaque scandale alimentaire convertit de nouveaux consommateurs, en quête de qualité et de sécurité.

Mais cet engouement a son revers. Il attire une multitude d'acteurs plus ou moins bien intentionnés, chacun y allant de son logo, de son appellation et de son marketing verts. Au point de semer la confusion en rayon.

 A lire aussi : Vrai/faux sur le bio

Certains ne jurent aujourd’hui que par le bio. D’autres, au contraire, considèrent qu’il s’agit là d’un effet de mode, hors de prix et sans véritable valeur ajoutée. Vérités ou préjugés ?

Un seul label officiel, valable dans toute l'Europe

Seul logo officiel du marché, le label bio européen, ou Eurofeuille, représente un choix sûr. Il s'appuie sur un cahier des charges défini par l'Union européenne et sur des contrôles réguliers, réalisés par des organismes indépendants agréés.

Depuis 2010, l'Eurofeuille a remplacé tous les labels officiels nationaux au sein de l'Union. Le logo français AB est donc devenu facultatif. En raison de sa notoriété, cependant, on le trouvera encore sur les étiquettes, accolé à l'Eurofeuille. « Il ne signifie pas pour autant que le produit est originaire de l'Hexagone. Quand c'est le cas, l'Eurofeuille comporte la mention Agriculture France », précise Florent Guhl.

Quatre labels hyper-exigeants

Outre l'Eurofeuille, on peut acheter en toute confiance quatre labels non officiels mais réputés pour leur engagement et leur rigueur : Bio Cohérence, Bio Partenaire, Demeter et Nature & Progrès. Disponibles dans les enseignes spécialisées et en vente directe (du consommateur au producteur) – plus rarement en supermarché – ces labels vont plus loin que l'Eurofeuille.

Bio Cohérence, par exemple, certifie des producteurs déjà estampillés Eurofeuille, avec des exigences supplémentaires. « Entre autres, nous interdisons toute mixité entre produits bio et non-bio sur une même exploitation et ne labellisons que des fermes à taille humaine. Au-delà du produit, nous visons donc une cohérence environnementale et sociale sur toute la filière », observe Cécile Guyou, déléguée générale de Bio Cohérence.

Manger de saison

Mais le meilleur label, c'est encore notre vigilance de consommateur. « Si vous trouvez au supermarché, en hiver, une courgette, une fraise ou encore une tomate bio, celle-ci est nécessairement importée, au prix de longs transports et de systèmes réfrigérants émetteurs de CO2. La courgette est certes labellisée : est-elle pour autant écologique et sociale ? », questionne Cécile Guyou.

Aussi les consommateurs avertis pourront choisir des fruits et légumes bio de saison, arrivés à maturité naturellement. « Vous évitez ainsi de sponsoriser le réchauffement climatique et les dérives du bio industriel : monoculture intensive toute l'année, plantations sous serre et bas salaires. »

A lire aussi : Quand le bio s’invite dans les assiettes des enfants

À Dijon, à Briançon ou à Grande-Synthe, les cantines scolaires sont passées au bio. Pourquoi ? Comment ? Exemples dans ces trois villes.

Consommer local

« La saisonnalité est indissociable de la proximité. Il s'agit de se fournir autant que possible en produits bio et locaux, » explique Cécile Guyou. Ce n’est pas toujours évident car, sur certains produits, l’agriculture biologique française peine à suivre l’essor de la demande.

Le numérique peut vous y aider. « Avec une appli mobile comme "La Bio en poche"*, vous repérez tous les points de vente et restaurants biologiques à proximité, dont une grande partie vendent uniquement des produits locaux », indique Florent Guhl. Sans oublier les cartes interactives régionales, comme bonplanbio.fr pour la Bretagne ou www.interbio-franche-comte.com pour la Franche-Comté… Pour se reconnecter à la terre et aux saisons, il faut parfois se connecter à son portable !

* Application développée par l'Agence Bio.

Illustration

Infographie - les labels bio

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Tous les champs sont obligatoires.

Ce site utilise un système anti- spams pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

A découvrir

  • Alimentation

    Cantines bio : où en est-on ?

    50 % de produits bio dans les cantines en 2022. Ce sera l’objectif bientôt fixé par la loi. Mais aujourd’hui on en est encore...

  • Alimentation

    Vrai/faux sur l'alimentation bio

    Certains ne jurent aujourd’hui que par le bio. D’autres, au contraire, considèrent qu’il s’agit là d’un effet de mode, hors...