Léa Drucker : « Un enfant a besoin d’être entouré d’optimisme »

Publié le

Par Françoise Cariès

Temps de lecture estimé 3 minute(s)

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© Guy Ferrandis / SBS Films

Léa Drucker est comédienne, au théâtre comme au cinéma. Actuellement sur grand écran dans « Place publique », un film réalisé par Agnès Jaoui*. Elle nous parle de l’importance de se montrer optimiste quand on a des enfants.

Êtes-vous d’un naturel optimiste ?

Léa Drucker : Non. J’aperçois d’abord le verre à moitié vide avant de le voir à moitié plein. De ce point de vue, je m’inscris dans le comportement que l’on prête à l’ensemble des Français réputés pessimistes. J’ai besoin de mettre une distance avec ce que je traverse, pour en rire et si besoin dédramatiser. Mais je me laisse moins aller au pessimisme depuis que je suis devenue maman.

 

Pourquoi avoir un enfant rend-il optimiste ?

Léa Drucker : Mettre un enfant au monde c’est se prolonger, prendre un pari sur l’avenir donc se tourner vers lui et être tenu d’organiser un présent rassurant et chaleureux pour donner à son fils ou à sa fille un maximum d’atouts. Si ma fille déclare qu’il y a une sorcière dans sa chambre, il est clair qu’on doit la faire déguerpir. Un enfant a besoin d’être entouré d’optimisme, de recevoir des sourires en cadeau.

Tous les parents se projettent dans leurs enfants. Dans le film « La Consolation » j’incarnais le rôle de la mère de Flavie Flament, femme perverse, dangereuse pour sa fille. Ce rôle m’a amenée à réfléchir à ce que je projette sur ma fille. Je me surprends parfois à me dire que j’adorerais qu’elle soit danseuse étoile à l’Opéra ou une grande mathématicienne. On peut rêver pour ses enfants mais on n’a pas le droit de leur enlever leur liberté de choix.

 

Est-ce que votre métier vous aide à vaincre vos penchants au pessimisme ?

Léa Drucker : Bien sûr. Je ne peux incarner un personnage sans avoir de l’empathie pour lui et l’empathie appartient à l’optimisme. Je ne prends jamais un personnage de haut. Je me demande pourquoi elle fait ça ou ça ? Quel est son moteur ? Quand je l’ai découvert, compris, assimilé, je m’engage dedans. Pour Nathalie, que j’incarne dans « Place publique », un film réalisé par Agnès Jaoui, j’ai cherché le lien qui me reliait à cette réalisatrice d’émission à la télévision, une battante que rien n’arrête. Dans mes choix, j’ai dû faire des erreurs parce qu’il est impossible de faire attention à tout. Pour que j’accepte un rôle, il me faut un ensemble de choses : le réalisateur, les comédiens, une bonne histoire, un peu trouble, qui permette la réflexion sans faire de la morale. C’est pour moi le meilleur remède au pessimisme, c’est ce qui me donne l’envie de réussir ce que j’ai entrepris et me plonge dans une forme de bonheur qui s’apparente à l’optimisme.

* « Place Publique » est sorti le 18 avril sur les écrans de cinéma (scénario, adaptation et dialogues d’Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri).

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