A peine quelques miettes. D’après les données fournies par les chaînes de télévisions françaises, 4,8 % des diffusions sportives réalisées en 2021 concernaient le sport féminin. « C’est tout de même 50 % de plus qu’en 2018 », a constaté Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom*, lors de la conférence de presse de lancement de l’opération « Sport féminin toujours » 2023, jeudi 26 janvier à Paris. Il était accompagné d’Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et paralympiques, et de la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Lonvis-Rome.
L’opération « Sport féminin toujours » est destinée à promouvoir la représentation du sport féminin dans le paysage audiovisuel. Elle se tiendra du 30 janvier au 5 février, avec pour thème « Le sport comme remède ».
Pendant une semaine, l’Arcom souhaite inciter les médias français à diffuser davantage de compétitions sportives féminines. Mais aussi à s’emparer d’autres thématiques liées à la pratique féminine du sport, comme les droits des femmes ou leur santé. Ce sera le cas en 2023, de nombreux médias généralistes ou spécialisés proposeront des programmes durant la semaine de l’évènement.
Plusieurs évènements sportifs seront retransmis en direct, comme des compétitions de ski de bosse ou de cyclo-cross. Des documentaires et reportages seront consacrés aux grandes sportives et futurs espoirs du sport féminin. Mais aussi aux femmes arbitres dans le monde, aux sportives entrepreneures, ou encore à la reconstruction par le sport après des violences physiques ou sexuelles.
« Le succès des audiences du Tour de France féminin cet été a montré que le public à la capacité de s’enthousiasmer autour de grands évènements, a rappelé Amélie Oudéa-Castéra. Mais il y a encore beaucoup à faire pour combler l’écart avec les hommes. »
D’après une étude de l’Arcom, ceux-ci sont encore seize fois plus diffusés que les femmes. Un chiffre « perturbant » selon la ministre des Sports, pour qui « les pouvoirs publics ont une responsabilité » afin de développer la médiatisation du sport féminin.
« La place des sportives dans les médias est une exigence de démocratie, a pour sa part estimé Isabelle Lonvis-Rome, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes. La population française compte 52 % de femmes et les médias doivent être le reflet de cette société. »
« Le sport comme remède », thème retenu cette année, est destiné à illustrer comment « la pratique sportive peut aider à la guérison, à la reconstruction et à l’émancipation des femmes », a poursuivi Amélie Oudéa-Castéra. « Le sport féminin est un remède qui soigne beaucoup de maux, a ajouté Cléopâtre Darleux**, handballeuse professionnelle et marraine de l’édition 2023. Il apporte autant sur le plan physique que moral et social ».
« Qu’il s’agisse de se réapproprier son corps, de chasser des idées noires ou de se reconstruire après un cancer, le sport est un vecteur phénoménal de confiance en soi », a conclu la ministre Amélie Oudéa-Castéra.
* l’Arcom est l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. Elle est né de la fusion le 1er janvier 2022 du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi).
** Cléopâtre Darleux s’exprimait à distance par visio-conférence.