Stéphane Clerget : Il se manifeste par des commentaires péjoratifs, insultants, humiliants via des textos, chat en ligne, posts sur les forums ou les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, Instagram. Le cyber-harcèlement peut venir d’une personne ou d’un groupe de personnes et peut aller jusqu’au parasitage d’un compte pour en modifier le contenu au désavantage de son propriétaire.
Par ailleurs, trois éléments majeurs le distinguent d’un harcèlement scolaire « classique ». D’abord, il peut émaner d’inconnus, souvent difficiles à identifier. Ensuite, c’est un harcèlement qui laisse des traces, dans la mesure où, sur internet, rien n’est effaçable. Enfin, il est beaucoup plus intrusif car il envahit l’espace privé : l’ado se sent alors agressé jusque dans son intimité.
S. C. : En parler avec lui, le sensibiliser pour éveiller sa vigilance. Négocier également un accès à ses réseaux sociaux pour prendre connaissance, de temps en temps, de son activité numérique en lisant les commentaires qui sont faits sur ses messages. Conditionner également l’utilisation de son smartphone à des temps limités : en interdire l’accès par exemple pendant les devoirs et imposer un couvre-feu le soir afin que l’ado ne se couche pas avec son téléphone. Enfin, informer son enfant sur le fait qu’un cyber-harcèlement est pénalement répréhensible.
S. C. : On porte plainte auprès de la police en lui fournissant des captures d’écran de tout ce qui peut témoigner du harcèlement (photos, sms, messages…). On est alors orienté vers les services qui gèrent la cyberdélinquance, afin de caractériser le délit, par exemple une atteinte à la vie privée ou une diffamation publique (les motifs racistes, sexistes ou homophobes constituant des circonstances aggravantes).
* Auteur de Les Vampires psychiques : comment les reconnaître, comment leur échapper (Fayard).