Biodéchets : quelles solutions depuis le 1er janvier ?

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ADRIEN BOIDIN

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Depuis le 1er janvier 2024, la loi concernant les biodéchets a évolué. Que vous soyez un professionnel, une collectivité ou un particulier, il sera désormais obligatoire d’avoir une solution pour trier les restes alimentaires. Pourquoi cette loi évolue ? Comment s’adapter à ce changement ?

Valoriser ses déchets alimentaires : tous les Français vont devoir prendre cette résolution pour cette nouvelle année 2024. La loi de février 2020 contre le gaspillage stipule en effet que tous les particuliers et professionnels doivent disposer d’une solution de tri à la source de leurs biodéchets, dès le 1er janvier. L’objectif de la loi est de ne plus pratiquer l’enfouissement et l’incinération des restes alimentaires mais plutôt de les valoriser pour les rendre utiles en créant du compost par exemple. Les collectivités devront s’adapter en mettant en place des plans de récoltes chez les ménages.

Pourquoi cette loi évolue ?

« Les biodéchets représentent environ 1/3 de nos poubelles, et 82 kilos par habitant et par an qui sont encore mélangés dans notre poubelle classique. Cela représente 950 000 tonnes en Ile-de-France par exemple », précise Marie Boursier, chargée de mission biodéchets de l’ADEME Ile-de-France. Il a donc fallu trouver une solution afin de mieux gérer ses restes alimentaires pour éviter le gaspillage alimentaire.

Aujourd’hui, les méthodes de gestion de ces restes alimentaires ne sont pas bonnes pour l’environnement. « Actuellement, les biodéchets sont majoritairement incinérés. On perd une ressource précieuse car le déchet organique peut devenir du compost qui sera très riche pour les sols. Il faut restructurer les sols de manière naturelle sans utiliser de produits néfastes », ajoute Marie Boursier. C’est donc, avant tout, une volonté de régénérer les terres qui est au cœur de cette nouvelle loi.

Comment s’adapter à la loi ?

L’objectif de la loi est de faire en sorte que les biodéchets retournent dans les sols. Une des solutions est le compostage fait maison. Le compost va agir comme un engrais naturel pour le sol. Attention toutefois, le compostage ne concerne pas tous les biodéchets, il faut seulement y mettre les restes dits « de cuisine » (épluchures, légumes et fruits, coquilles d’œuf…), il ne faut pas y ajouter de viande, poisson, produits laitiers ou crustacés.

Pour créer son propre compost il existe plusieurs méthodes :

  • Les bacs de compostage : ils sont trouvables en jardinerie, en magasin de bricolage ou alors parfois distribués par la commune. Ce bac se place dans le jardin et vous pouvez y mettre les restes dits « de cuisine ».. Il existe différentes tailles.
  • En tas : moins esthétique mais plus adapté aux grands jardins, cette méthode consiste à entasser les biodéchets compostables dans un endroit choisi à l’air libre.
  • Le lombricompostage : adaptée aux appartements, cette boîte se place sur un balcon ou une terrasse. A l'intérieur, des vers de terre viendront ingérer les restes de cuisine qui disparaîtront avec le temps.

Pas de panique, rien ne force les foyers à composter chez eux. La loi stipule que chaque collectivité devra proposer des solutions aux ménages. Les communes pourront par exemple proposer des espaces de compostage collectif (dans la cour d’un immeuble, au milieu d’un quartier, dans des bacs de rue…) où il faudra amener ses biodéchets. Les collectivités pourront également proposer des collectes en porte à porte des restes alimentaires (dans des sacs différents des ordures ménagères par exemple) afin de les emmener ensuite vers un espace de tri adapté.

Certains élus sont également en train de préparer depuis plusieurs années l’arrivée de cette loi. « Nous avons mis en place un système de collecte des biodéchets en porte à porte sur la base du volontariat dans les zones pavillonnaires premièrement puis au cas par cas dans les copropriétés depuis 2022. Et dès 2024, il faudra redéployer une campagne de distribution de composteurs individuels. Dans le même temps en parallèle, nous déploierons des points d’apport volontaires pour que les habitants préférant cette méthode viennent y déposer leurs biodéchets », explique Jean-François Vigier, maire de la commune de Bures-Sur-Yvette, dans l’Essonne.

Tous les professionnels, peu importe la masse de déchets alimentaires produits, devront également mettre en place le tri à la source et la valorisation.

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