En France, lorsqu’on doit subir certains soins comme une intervention chirurgicale ou lorsqu’on doit passer un examen, il est possible de choisir son établissement de santé. Plusieurs structures aux statuts juridiques, aux activités, aux modes de financement différents existent : les établissements publics (les hôpitaux), et les privés. Ces derniers sont eux-mêmes divisés en secteur privé non lucratif (établissements mutualistes par exemple) et secteur privé lucratif.
Les différences de statut ainsi que le conventionnement des médecins peuvent faire changer les conditions de remboursement. Un praticien qui exerce en secteur 2 par exemple peut demander un dépassement d’honoraires, qui sera ou non pris en charge par les complémentaires santé en fonction des contrats.
Le médecin généraliste a un rôle important à jouer auprès de son patient avant tout choix d’un établissement ou d’un praticien. En créant un réel dialogue et en répondant aux questions que le patient (et son entourage) peut se poser, il doit pouvoir éclairer son avis et lui permettre de se faire une opinion.
Par ailleurs, sur Internet, deux sites publics existent, qui permettent d’obtenir une information fiable, établie sur des critères précis et objectifs :
Trois questions au Dr Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi, première vice-présidente du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM)
Peut-on réellement choisir son établissement de santé ?
En cas d’urgence, la réponse est non. Dans ce cas, le patient est aiguillé vers le service d’urgences le plus proche. Là, c’est le médecin qui redirige le patient si besoin. D’autres situations peuvent également limiter le choix : quand une pratique est peu répandue ou que certains hôpitaux se sont spécialisés.
Dans les autres cas, c’est le principe du libre choix qui s’applique. Le médecin généraliste doit alors jouer le rôle de conseiller, en tenant compte des attentes et contraintes de son patient. Sauf exception, il ne doit pas imposer un confrère ou un spécialiste en particulier.
Quels critères doivent entrer en ligne de compte ?
L’avis du médecin traitant est vraiment un élément essentiel, mais il n’est pas forcément le seul. Le délai de prise en charge par exemple est important, bien que le médecin généraliste puisse souvent prendre le rendez-vous lui-même s’il veut le raccourcir – et il le fera s’il le juge nécessaire médicalement.
Enfin, la proximité est un des autres critères majeurs. Dans certains contextes, si le patient a besoin d’être proche de sa famille par exemple, la proximité du site est importante. Je pense également aux aidants qui viennent rendre visite à leur proche régulièrement. Dans ce cadre-là, la proximité est un élément à prendre en compte.
Peut-on se fier aux classements et avis publiés dans la presse ou sur internet ?
Il faut être extrêmement prudent avec ces parutions. Mieux vaut se fier aux données officielles présentes sur l’annuaire d’ameli.fr et sur le site Scope Santé, qui répertorie tous les établissements et les classe avec un code de qualité. Pour toutes les autres publications, c’est la vigilance qui s’impose. On ne connaît pas en détail les critères retenus pour établir les classements.
Quant aux sites internet qui permettent de laisser un avis sur un établissement ou un praticien, ils sont à déconseiller pour faire un choix. On touche là au domaine du privé et de la santé. Les patients qui s’expriment le font forcément avec subjectivité, ce qui est naturel, mais peu fiable. Le médecin généraliste doit cependant entendre les propos d’un patient qui en tiendrait compte et être ouvert pour échanger avec lui sur le sujet.