La téléconsultation désormais généralisée

Publié le , actualisé le

Par Delphine Delarue (ANPM-France Mutualité)

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La télémédecine fait l’objet, depuis janvier 2018, d’une négociation tarifaire entre la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et les syndicats de médecins libéraux. A partir du 15 septembre 2018, la téléconsultation est généralisée.

Pour les pionniers de la télémédecine, le lancement, le 18 janvier 2018, des négociations tarifaires destinées à fixer les règles et les tarifs des actes de téléconsultation et de télé-expertise a été un véritable soulagement. « On se demandait si cela allait arriver un jour, confie Lydie Canipel, secrétaire générale de la Société française de télémédecine (SFT). Dès le second semestre 2018, ces actes passeront enfin dans le droit commun et seront remboursés. C’est une très bonne chose, car la télémédecine apporte de nombreux avantages à la fois aux usagers et aux professionnels du système de santé. »

Ainsi, à partir du 15 septembre 2018, tout médecin peut proposer une téléconsultation à son patient. A quel tarif ? Le même qu'une consultation "classique" (entre 23€ et 58,50€ selon la spécialité et le secteur d'exercice du médecin). La téléconsultation sera remboursée à hauteur de 70% par l'Assurance maladie, le reste pouvant être pris en charge par la complémentaire santé.

En permettant l’examen à distance d’un patient par son médecin via la visioconférence, la téléconsultation contribue à l’amélioration de l’accès aux soins, en particulier dans les zones de désertification médicale. Grâce à elle, les personnes dépendantes et peu mobiles n’ont plus besoin de parcourir de longues distances ou d’attendre plusieurs semaines avant d’obtenir un rendez-vous. Sans parler des économies réalisées en matière de transport sanitaire et de personnel, notamment dans les établissements médico-sociaux ou les Ehpad*.

« Déplacer un résident très âgé ou lourdement handicapé à l’hôpital nécessite au moins deux personnes, précise Lydie Canipel. C’est très stressant pour lui, ça coûte cher et ça prend du temps. » Avec la télémédecine, les patients bénéficient à la fois d’une meilleure qualité de vie et d’un meilleur suivi, ce qui limite le recours à l’hospitalisation.

* Ehpad : établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

 

Montée en compétences des professionnels de santé

De son côté, la téléexpertise (la demande d’avis entre praticiens) permet de développer la coopération entre professionnels de santé et de favoriser leur montée en compétences. « Quand un médecin ou une infirmière demande l’expertise d’un spécialiste sur telle ou telle problématique, il acquiert de l’expérience, explique Lydie Canipel. Lorsqu’il rencontrera à nouveau le même problème, il saura quoi faire. »

Ces demandes d’avis, pour lesquelles les médecins ne percevaient jusqu’à présent aucune rémunération, devraient désormais leur être payées. Si l’on ne connaît pas encore le montant exact des tarifs, il pourrait s’agir d’une somme forfaitaire de 40 euros par patient et par an, dans la limite de cent téléexpertises annuelles. La téléexpertise sera déployée à partir de février 2019.

 

Une connexion sécurisée

Pour le moment, les deux autres pratiques de télémédecine (la téléassistance et la télésurveillance) ne seront pas ajoutées à la liste des actes remboursés par la Sécurité sociale.

« Malgré tous les avantages de la télémédecine, il faut rester raisonnable, reconnaît Lydie Canipel. Certains actes, notamment ceux qui nécessitent des palpations, ne pourront évidemment pas se faire par visioconférence. Il y aura toujours du présentiel en cabinet. Les médecins doivent maintenant intégrer tous ces éléments dans leur organisation. Et ce n’est pas simple.» En effet, les médecins doivent s'équiper d'une solution de vidéotransmission sécurisée ainsi que d'une messagerie sécurisée. Une aide à l'équipement des médecins libéraux est prévue. Le patient, lui, se connecte, à partir d'un lien envoyé par le médecin, via un ordinateur, une tablette ou un smartphone équipé d'une webcam et relié à internet.

Par Delphine Delarue (ANPM-France Mutualité)

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