Saignements de nez récurrents : quand faut-il consulter ?

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Violaine Chatal (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

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Fréquents chez l’enfant comme chez les adultes, les saignements de nez sont le plus souvent sans gravité. Mais quand ils deviennent trop fréquents ou trop abondants, ils doivent amener à demander un avis médical.

Appelé aussi épistaxis, un saignement de nez est un écoulement de sang survenant au niveau des muqueuses qui tapissent les cavités nasales. Il se fait soit par une ou deux narines, soit vers la gorge ou les deux en même temps.

Les saignements de nez proviennent généralement de la partie antérieure du nez. Ils sont souvent secondaires à un grattage de cette zone très vascularisée. Mais il existe d’autres causes comme l’inflammation de la muqueuse du nez lors d’un rhume ou d’une rhinite allergique, une fracture ou après une chirurgie du nez et des sinus. Les enfants peuvent aussi saigner du nez après avoir introduit un objet dans une narine. L’épistaxis peut également être favorisée par des poussées d’hypertension artérielle ou la prise de spray nasal ou de certaines drogues par voie nasale (cocaïne).

Le saignement de nez est souvent bénin

Plus rarement, les saignements de nez sont liés à des troubles de coagulation, à des maladies vasculaires, à la prise de certains médicaments comme les anticoagulants, l’aspirine ou certains anti-inflammatoires. « Enfin, de façon plus rare, il existe des causes tumorales comme le fibrome nasopharyngien (tumeur bénigne de l’adolescent très hémorragique) ou le cancer des sinus (maladie des travailleurs du bois ou des professionnels qui inhalent des dérivés du chrome ou du nickel) », explique le Dr Gilles Ayoun, médecin ORL à Genève et à Paris notamment à l’Institut du nez.

Dans la plupart des cas, le saignement est bénin et il ne faut pas s’affoler. « Pour l’arrêter, il ne faut surtout pas mettre la tête en arrière pour éviter que le sang passe dans la gorge. Après avoir mouché afin d’évacuer les caillots sanguins, il faut s’asseoir, pencher légèrement sa tête vers l’avant et pincer les narines sous la partie osseuse du nez pendant une à deux minutes », précise le Dr Ayoun. Il conseille aussi d’utiliser du coton hémostatique à appliquer à l’entrée du nez ou de poser des glaçons au niveau du cou pour provoquer la vasoconstriction des vaisseaux sanguins.

Cautérisation, méchage ou embolisation

Il faut s’inquiéter si le saignement dure plus de 20 minutes et ne cède pas, s’il s’évacue essentiellement par la bouche, après une chirurgie du nez ou quand il survient chez des personnes fragiles sous anticoagulants. Il doit alors être pris en charge par un oto-rhino-laryngologiste (ORL). « C’est l’abondance et la fréquence qui doivent alerter mais aussi le retentissement au niveau du pouls et de la tension artérielle », confirme le Dr Ayoun. Il existe différents traitements en fonction de la cause et de l’importance des saignements de nez.

Le premier consiste à procéder à la cautérisation des vaisseaux du nez quand l’épistaxis est peu importante. « On peut réaliser une cautérisation chimique grâce à des acides comme l’acide chromique ou le nitrate d’argent ou une cautérisation électrique réalisée à l’aide de petites pinces bipolaires », souligne l’ORL qui évoque aussi la cautérisation par laser. 

Autre solution, le méchage du nez en cas d’échec du traitement de première intention. « Il consiste à introduire une mèche depuis la narine jusqu’à la partie arrière pharyngée et de la laisser pendant deux jours sous couverture antibiotique », précise le spécialiste.

Ne pas prendre d’aspirine

Quand l’écoulement de sang provient de la partie arrière du nez, les médecins peuvent proposer un méchage réalisé sur cette zone ou l’utilisation d’une sonde à doubles ballonnets qui provoque une compression favorisant la coagulation. « Enfin, en cas d’échec des autres traitements ou de récidive importante des saignements de nez, ou dans le cas de certaines pathologies comme le fibrome nasopharyngien, on peut envisager une embolisation radiologique qui consiste à pratiquer une artériographie déterminant les vaisseaux responsables puis à envoyer de petites billes pour obturer ces vaisseaux », explique le Dr Ayoun qui insiste sur l’importance de faire vérifier sa tension artérielle, de ne pas prendre d’aspirine et de respecter les bilans conseillés par le médecin en cas de traitement anticoagulant.

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