Maladies et traitements
Comment reconnaître les premiers signes d’un AVC ?
Publié le
Par Émilie Gilmer
Temps de lecture estimé 3 minute(s)
Thomas de Broucker est neurologue et président du Collège national des neurologues des hôpitaux généraux (Fédération française de neurologie).
Quels sont les premiers signes d’un AVC ?
Thomas de Broucker : Il en existe plusieurs mais un seul suffit pour identifier un AVC. Ce peut être, premièrement, l’affaissement ou l’engourdissement soudain d’une partie du visage. Il est alors recommandé de demander à la personne de « montrer les dents » ou de sourire : s’il y a AVC, la bouche va se déformer et dévier fortement d’un côté ou de l’autre. Un autre signe est une faiblesse soudaine dans un bras, voire une paralysie totale qui empêche le bras de se lever. On peut aussi observer des troubles de la parole. La personne n’arrive plus à répéter une phrase simple ou tient subitement des propos incohérents (elle prononce, par exemple, une suite de mots qui n’ont aucun sens). L’acronyme « VITE »* – V pour visage paralysé, I pour inertie d’un membre, T pour trouble de la parole et E pour en urgence appelez le 15 – a été mis au point pour aider chacun de nous à détecter un AVC.
Y a-t-il d’autres éléments caractéristiques ?
T. de B. : La disparition de la partie droite ou gauche du champ visuel fait également partie des signes d’alerte. Le problème ne se situe pas au niveau des yeux, mais au niveau du cerveau qui n’est plus correctement irrigué. Il ne prend plus en compte les informations qu’il reçoit. Ce peut être aussi un vertige aigu et/ou des maux de tête soudains et d’une intensité inhabituelle. Attention, même si ces troubles disparaissent au bout de quelques minutes, il est important de ne pas les négliger. Ils indiquent qu’il s’est passé quelque chose dans le cerveau et qu’une prise en charge s’impose.
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Comment réagir si l’on suspecte un AVC ?
T. de B. : Il faut appeler le 15 sans attendre, car chaque minute compte. Une ambulance, le SAMU ou les pompiers conduiront alors le malade dans le service d’urgence neurovasculaire le plus proche (seul ce service est capable d’intervenir efficacement pour soigner un AVC). Attention, si vous êtes témoin de l’AVC, évitez de conduire vous-même le patient à l’hôpital, car il n’est pas certain que celui-ci abrite un des 130 services d’urgence neurovasculaire présents sur le territoire. Or, plus vite le « bon » diagnostic est posé, plus on a de chances de limiter les dommages.
Qui peut être touché par un AVC ?
T. de B. : Tout le monde peut être concerné sans distinction d’âge ou de sexe, même s’il est à noter que le risque augmente avec l’âge. Par ailleurs, certains facteurs de risques sont connus et nécessitent un suivi particulier. Par exemple : des antécédents d’infarctus, une tension artérielle élevée ou un tabagisme important… Selon les chiffres officiels, 150 000 personnes sont victimes, chaque année, d’un AVC.
Comment réduire les risques de survenue d’un AVC ?
T. de B. : Avant tout en respectant une bonne hygiène de vie : ni tabac, ni alcool, un poids surveillé, une alimentation équilibrée, de l’exercice physique… Par ailleurs, des taux élevés de cholestérol ou de diabète sont des éléments qui doivent éveiller la vigilance. Idem pour l’hypertension, facteur de risque majeur de ces pathologies : elle doit être suivie et soignée (avec un traitement à vie).
*À l’initiative de France AVC, l’Association d’aide aux parents et aux familles de patients victimes d’AVC.
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