En France, 5 % des hommes et 28 % des femmes consomment des compléments alimentaires au moins trois jours par semaine*. Par ailleurs, le marché est en pleine expansion, son chiffre d’affaires dépassant 1,3 milliard d’euros en 2013**. Pour les surveiller, et réagir rapidement en cas de problème sanitaire, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, Alimentation, Environnement et Travail (Anses) a mis sur pied une commission nationale de nutrivigilance, sur le modèle de ce qui existe déjà pour la surveillance des médicaments par exemple.
* Étude NutriNet Santé (2009).
** Données Anses, décembre 2014.
Il ne s’agit pas de médicaments qui soignent une maladie mais de substances qui complètent l’alimentation et/ou ont un effet sur le fonctionnement normal de l’organisme. Ils se présentent sous diverses formes (gélules, pastilles, poudre, ampoule, flacon multi-goutte…) et s’achètent librement sans ordonnance. À l’Anses, il existe une liste précise des substances autorisées*.
De plus, pour avoir le droit de déclarer ouvertement qu’un produit est riche en tel ou tel nutriment, et surtout, qu’il a tel effet sur la santé, un industriel doit d’abord recevoir l’autorisation de l’Agence Européenne de Sécurité du Médicament. Mais comme ces produits ne sont pas des médicaments, ils n’ont pas à apporter la preuve de leur efficacité.
Certains compléments alimentaires ont un intérêt reconnu par la communauté médicale. Il s’agit notamment de la vitamine B9 (acide folique) pris pendant le 1er et le 2ème trimestre de la grossesse pour éviter certaines malformations congénitales, du fer et de la vitamine B12 pour lutter contre l’anémie chez les femmes qui ont des règles très abondantes. Des compléments polyvitaminés peuvent aussi être bénéfiques pour les personnes ayant été opérées du tube digestif.
* Journal officiel – Arrêté du 9 mai 2006 relatif aux nutriments pouvant être employés dans la fabrication des compléments alimentaires – Version consolidée 19/11/2006 – Article Annexe 1.
Les compléments alimentaires sont des substances actives, comme les aliments ou les médicaments, qui peuvent parfois déclencher des réactions secondaires. Il s’agit le plus souvent de problèmes digestifs (diarrhées, vomissements, nausées), allergiques ou liés au fonctionnement du foie (perturbation du bilan hépatique, coloration des urines, sensation de fatigue…) qui disparaissent après l’arrêt de la consommation. Les produits incriminés sont surtout ceux à visée minceur, pour la vitalité des cheveux et ceux qui agissent contre le cholestérol.
En 4 ans de surveillance, l’Anses a reçu près de 133 déclarations d’effets indésirables vraisemblablement liés à la consommation de compléments alimentaires. Dans certains cas, la consommation de compléments alimentaires peut être néfaste pour la santé. Avec par exemple un risque plus important de cancer de la peau ou du poumon chez les personnes qui consomment régulièrement des bêta carotènes (comprimés de préparation au bronzage). Il existe aussi un risque de surdosage chez les personnes prenant un traitement contre le cholestérol (statines) et en même temps des compléments alimentaires à base de levure de riz rouge (car il s’agit de statines naturelles).
Pour éviter la survenue d’effets indésirables, plusieurs recommandations :