Le virus Ebola fait partie de la famille des filovirus*, à l’origine d’épidémies de fièvre hémorragique chez l’homme. Cette famille de virus est extrêmement virulente et très contagieuse. Le virus Ebola n’est pas nouveau, il a déjà provoqué plusieurs épidémies en Afrique de l’Ouest au cours du 20e siècle, mais elles n’avaient pas pris une telle ampleur.
On a découvert récemment que ce virus est naturellement présent chez certaines espèces de chauves-souris frugivores d’Afrique, chez qui il ne provoque aucun symptôme. On considère donc qu’il s’agit du « réservoir naturel » de ce virus. Il infecte aussi certaines espèces de singes, chez qui il engendre quasiment les mêmes symptômes que chez l’homme. On pense d’ailleurs que c’est au contact de singes infectés qu’ont eu lieu les premières contaminations humaines.
* Filovirus : le virus Marburg et le virus Ebola. A l’origine de fièvres hémorragiques à mortalité élevée et de cas secondaires dans l’entourage hospitalier ou familial, ce sont des virus africains mais exportables.
De la chauve-souris au singe, on ne sait pas très bien. Mais du singe à l’homme, et entre humains, le mode de transmission est le même : par le biais des fluides corporels, c’est-à-dire le sang, la salive, les vomissures, les urines et les selles.
Les premières contaminations ont lieu en général par contact avec des cadavres de singes porteurs du virus ou par l’ingestion de leur viande contaminée (en Afrique de l’Ouest, ces animaux peuvent être chassés et consommés par la population, ndlr). Ensuite, les humains se contaminent au contact des malades et surtout lors des rites funéraires et des préparations des corps à l’inhumation : culturellement ils sont très importants dans cette région d’Afrique, or c’est durant les 48 heures après le décès que le corps contient la quantité la plus importante de virus, c’est donc à ce moment que le risque de contagion est à son maximum.
Au départ, ils ne sont pas très caractéristiques, il s’agit d’un syndrome de type grippal, avec de la fièvre, des courbatures puis, après quelques jours, des hémorragies apparaissent. Le malade saigne du nez, des gencives, vomit du sang et l’on retrouve du sang dans ses selles.
Rapidement, les hémorragies internes vont conduire à un état de choc général et la personne décèdera si aucun soin ne lui est donné. Dans sa phase hémorragique, il s’agit donc d’une maladie extrêmement grave qui, en l’absence de soins, a un taux de mortalité très élevé. Au début de l’épidémie, en Guinée et au Liberia, ce taux avoisinait les 75 %. Actuellement, en Sierra Leone et au Nigeria, où le système de santé est mieux organisé, il se situe autour de 35 à 40 %, ce qui reste malgré tout très élevé.
Aujourd’hui, il n’existe aucune prise en charge spécifique. La seule réponse médicale est symptomatique, il s’agit de limiter la fièvre et les dégâts liés aux hémorragies, en prenant en charge les malades dans des services de réanimation, ce qui est très compliqué car ils doivent être isolés, et les soignants protégés des risques de contamination.
Pour faire face à l’urgence de la situation, plusieurs essais ont été lancés pour évaluer l’efficacité de nouveaux traitements. Il s’agit de sérums contenant des anticorps contre le virus Ebola (fabriqués à partir du sang de malades qui ont pu être soignés), de nouveaux antiviraux et, très prochainement, des vaccins. Il faut cependant rester très prudent quant au succès de ces essais.
Au 27 septembre, le bilan dressé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est de 6574 cas recensés dont 3093 morts. Les quatre pays les plus touchés sont le Liberia, la Guinée, la Sierra Leone et le Nigeria.
Des cas ont été signalés en République Démocratique du Congo mais il pourrait s’agir d’un foyer épidémique distinct. Les modèles d’épidémies aigües similaires étudiés laissent à penser, qu’à un moment, l’épidémie du virus Ebola va atteindre une phase plateau, puis s’affaiblir peu à peu. Et ce pour plusieurs raisons : la détection des malades et leur prise en charge s’améliorent, d’autre part le virus lui-même, qui a tendance à perdre en virulence, et enfin, une certaine immunité qui s’installe au sein de la population, ce qui va progressivement limiter la contagion.
Malgré tout, aujourd’hui, nous sommes encore en pleine phase d’expansion de l’épidémie, et il n’y a malheureusement aucun moyen de savoir combien de temps elle va durer et combien de personnes elle va toucher.
Elles sont de deux types :
On peut craindre qu’elle continue à se disséminer en Afrique de l’Ouest, aux pays alentours, car les frontières y sont relativement poreuses. On pense d’ailleurs qu’il y a une épidémie, en parallèle, au sein des populations de singes, ce qui constitue une sorte de réservoir pour l’épidémie humaine.