Plantes et fleurs : attention à leur toxicité

Publié le , actualisé le

Par Anne Prigent

Temps de lecture estimé 7 minute(s)

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Certaines plantes, fleurs, et même les fruits et légumes comestibles peuvent contenir une partie toxique. Et la vigilance est de mise, notamment avec les enfants. Quels sont les signes qui doivent alerter ?

Si vous décidez de planter de nouvelles espèces dans votre jardin ou d’acheter de nouvelles plantes d’intérieur, soyez attentifs car certaines peuvent être toxiques ! Depuis le 1er juillet 2021, les commerçants doivent informer les clients de la toxicité de certaines plantes. Une affiche, une brochure ou une pancarte doivent être placées près de la plante. Et si vous avez un doute, il ne faut pas hésiter à contacter un centre antipoison. « Tous les ans, les centres antipoison reçoivent 8 000 appels à cause des plantes. L’essentiel concerne un enfant qui mange des baies ou des feuilles. Mais 4 ou 5 % des appels sont liés à des confusions alimentaires entre deux plantes et cela peut être très grave. », explique le docteur Gaël Le Roux, pharmacien toxicologue au centre antipoison d’Angers.

Le plus souvent, l’accident survient lors de cueillettes de plantes sauvages, hors des jardins. Mais il arrive que certaines plantes toxiques poussent dans le jardin en se camouflant… Par exemple l’Œnanthe safranée, dont les feuilles ressemblent au persil plat, peut s’inviter dans votre jardin.

L’Anses et le Réseau national de surveillance aérobiologique ont établi une liste des 58 plantes à risque pour la santé.  Le site www.plantes-risque.info répertorie toutes ces plantes avec une fiche détaillée pour chacune (les risques, les précautions à prendre…)  Les espèces sont classées en trois catégories :

  • celles pouvant être toxiques en cas d’ingestion
  • celles dont le pollen peut provoquer une allergie respiratoire
  • celles pouvant entraîner des réactions cutanées

Fruits et légumes : tout ne se mange pas !

Les fruits et légumes comestibles peuvent aussi être toxiques. La tomate par exemple, est délicieuse lorsqu’elle est mûre, mais la feuille, la tige et le fruit vert contiennent des quantités importantes de solanines pouvant entraîner des maux d’estomac. Autre exemple : la rhubarbe. Seules les tiges se mangent car les feuilles contiennent de grandes quantités d’oxalates qui entraînent des dégâts sur les reins. De plus, certains fruits dangereux peuvent parfois ressembler à des fruits comestibles, il faut donc faire particulièrement attention.

Que faire alors lorsqu’un malaise survient après l’ingestion d’une plante toxique ? « Appeler un centre antipoison ! Et si vous pensez à prendre en photo la plante incriminée, c’est encore mieux. En cas de signes graves d’intoxication, l’appel du 15 devient nécessaire », explique Gaël Le Roux.

Voici quelques plantes ou arbres qui présentent un risque pour la santé.

Risques en cas d’ingestion :

Digitale Pourpre

Partie toxique : La plante est entièrement et extrêmement toxique notamment pour le cœur. La toxicité est maximale dans les feuilles.

Premiers signes d’intoxication : Troubles gastro-intestinaux accompagnés de vertiges, maux de tête, fatigue, troubles de la vue. Cela peut durer plusieurs jours. Un signe caractéristique est le ralentissement du pouls et son irrégularité.

Comment agir ? Appeler le 15.

Grande Ciguë

Partie toxique : La plante est entièrement et extrêmement toxique pour le système nerveux périphérique.

Premiers signes d’intoxication : Brûlures dans la bouche, suivies de nausées, vomissements, hypersalivation, douleurs abdominales, diarrhées…

Comment agir ? Appeler le 15.

Laurier rose

Partie toxique : Toute la plante contient des substances qui ont un effet puissant sur le cœur.

Premiers signes d’intoxication : Vomissements, douleurs abdominales, maux de tête accompagnés d’un sentiment général de malaise.

Comment agir ? Appeler le centre antipoison.

Aconit Napel

Partie toxique : Toute la plante est extrêmement toxique, elle est connue comme étant un des poisons les plus violents de notre flore.

Premiers signes d’intoxication : Brûlures, picotements pénibles des lèvres, fourmillements buccaux mais aussi des doigts et des orteils.

Comment agir ? Appeler le 15.

Risques en cas de contact

Le philodendron

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Philodendron

On peut le reconnaître grâce à ses feuilles plus ou moins découpées.

Partie toxique : Les feuilles et la tige sont toxiques.

Premiers signes d’intoxication : réaction cutanée avec rougeurs, démangeaisons ou sensations de brûlure. Si elle est portée à la bouche, la plante peut entraîner une sensation de brûlure, un gonflement des lèvres, de la langue et de la gorge et cela peut provoquer des difficultés à respirer

Comment agir ? En cas de difficulté pour respirer, appeler le 15.

En cas de contact avec la peau, rincer à l’eau les zones exposées et laver les vêtements ayant été en contact avec la plante.

En cas d’une réaction cutanée anormale, consulter un centre antipoison ou un médecin.

La primevère obconique

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Primevère Oboconique

Ses fleurs peuvent être blanches, roses, oranges ou violettes.

Partie toxique : Les feuilles, les fleurs et la tige peuvent être toxiques.

Premiers signes d’intoxication : réaction cutanée avec rougeurs, démangeaisons et parfois un œdème local et/ou des cloques. Les effets sont majorés en cas de nouveau contact avec la plante.

Comment agir ? En cas de difficulté pour respirer, appeler le 15.

En cas de contact avec la peau, rincer à l’eau les zones exposées et laver les vêtements ayant été en contact avec la plante.

En cas d’une réaction cutanée anormale, consulter un centre antipoison ou un médecin.

L’angélique sauvage

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Angélique sauvage

Ses fleurs sont petites blanches à rosés.

Partie toxique : toute la plante, en effet, un contact avec n’importe quelle partie de la plante peut provoquer une atteinte de la peau au niveau des zones exposées au soleil.

Premiers signes d’intoxication : les symptômes peuvent apparaître de 6 à 48 heures après le contact. Il s’agit de brûlure avec rougeur, douleur, œdème et parfois de cloques. Des taches brunes peuvent persister après guérison.

 Comment agir ? En cas de troubles sévères, appeler le 15.

En cas de contact avec la peau, rincer à l’eau les zones exposées protéger les de toute exposition au soleil pendant plusieurs jours.

En cas d’une réaction cutanée anormale, consulter un centre antipoison ou un médecin.

Risques d’allergie respiratoire

Le cèdre du japon

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cèdre du Japon

Les effets sur la santé : rhinite, conjonctivite, trachéite, asthme, eczéma…

Comment agir ? Lors de la période de pollinisation (de février à avril), éviter de faire sécher le linge à l’extérieur car le pollen se dépose sur le linge humide et se rincer les cheveux le soir car le pollen s’y dépose.

 

 

L’olivier

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Olivier

Les effets sur la santé : rhinite, conjonctivite, trachéite, asthme, eczéma…

Comment agir ? Lors de la période de pollinisation (mai et juin), éviter de faire sécher le linge à l’extérieur car le pollen se dépose sur le linge humide et se rincer les cheveux le soir car le pollen s’y dépose.

Le bouleau verruqueux

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Bouleau verruqueux

Il est reconnaissable notamment à son écorce lisse marquée de traits beiges horizontaux.

Les effets sur la santé : rhinite, conjonctivite, trachéite, asthme, eczéma…

Comment agir ? Lors de la période de pollinisation (de mars à mai), éviter de faire sécher le linge à l’extérieur car le pollen se dépose sur le linge humide et se rincer les cheveux le soir car le pollen s’y dépose.

 

Culture des fleurs : elle aussi n’est pas sans danger

Derrière les bouquets que l’on offre pour faire plaisir tout au long de l’année se cache une réalité moins rose. Fragile, attaquée par les insectes, la culture de la fleur est particulièrement polluante car elle nécessite de grandes quantités de pesticides et d’eau. Et puisque les fleurs ne sont pas destinées à être consommées, les producteurs, majoritairement localisés dans des pays en voie de développement n’hésitent pas à forcer la dose de produits chimiques, au détriment de la santé des travailleurs qui les cultivent. Alors pourquoi ne pas opter pour les fleurs cultivées de manière écoresponsable ? Des labels, comme par exemple « Fleurs de France » ou « Plante Bleue » peuvent vous permettre d’y voir plus clair. Et le meilleur moyen reste d’interroger directement votre fleuriste.

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