VRAI. La grippe est une infection due à un virus et non à une bactérie, les antibiotiques ne seront donc d’aucune utilité. Chez les personnes en bonne santé, la grippe guérit d’ailleurs spontanément en 7 à 8 jours. Toutefois, si la fièvre persiste au-delà de quatre jours, si elle réapparaît après une amélioration ou encore si l’état général du malade se dégrade, il est recommandé de consulter. Il peut s’agir d’une co-infection (virus/bactérie) ou d’une complication bactérienne (sinusite, otite moyenne aiguë, pneumopathie bactérienne, bronchite, angine bactérienne…) qui justifie la prescription d’antibiotiques.
FAUX. « Avec l’hygiène et l’amélioration de la qualité de la nourriture, c’est un des facteurs majeurs de l’allongement de la durée de la vie », affirme Patrice Nordmann, professeur de microbiologie à l’université de Fribourg (Suisse) et directeur de recherche au laboratoire Inserm, à titre étranger. Il précise : « Si l’on confronte les bénéfices et les risques liés à leur consommation, on ne peut que les recommander. » Il convient cependant de respecter les posologies indiquées et de ne pas tomber dans la surconsommation qui, à long terme, pourrait les rendre inefficaces.
FAUX. Il faut respecter à la lettre la posologie et la durée prescrites par le médecin. Ne plus avoir de fièvre ni ressentir de symptômes ne veut pas dire que l’on est guéri. Si la bactérie responsable de la maladie n’est pas éliminée, on risque une rechute. L’autre inconvénient d’une antibiothérapie trop courte est de favoriser l’apparition de bactéries résistantes à l’antibiotique utilisé. « Certaines bactéries résistantes, agressées et encore présentes dans l’organisme, vont alors devenir plus nombreuses et se renforcer », explique Patrice Nordmann.
FAUX. C’est l’infection et la fièvre qui peuvent « mettre à plat », car l’organisme dépense une grande quantité d’énergie pour y faire face. D’ailleurs, souvent, même après l’arrêt des antibiotiques on continue de se sentir fatigué parce que l’infection a laissé des traces dans un organisme malade, donc affaibli. Il peut arriver que les antibiotiques entraînent des effets indésirables tels que diarrhée, vertiges, tremblements qui effectivement, eux, fatiguent.
VRAI & FAUX. Contrairement à la légende, boire un verre de vin ne rend pas les antibiotiques moins efficaces. En revanche, alcool et antibiotiques ne font pas toujours bon ménage et les risques d’effets indésirables (troubles digestifs, nausées…) augmentent. De plus, certains antibiotiques rendent notre corps incapable de dégrader convenablement l’alcool consommé. Celui-ci reste alors plus longtemps dans l’organisme, sous une forme toxique. Il est donc fortement conseillé d’éviter de boire de l’alcool durant un traitement antibiotique. Et, dans le doute, d’en parler avec son médecin traitant.
Philippe Glaser, responsable de l’unité Écologique et évolution de la résistance aux Antibiotiques à l’Institut Pasteur.
Un traitement n’est jamais efficace à 100 % contre toutes les bactéries. Certaines d’entre elles survivent, soit en raison d’une mutation de leur patrimoine génétique soit parce que d’autres bactéries leur ont transmis un gène de résistance à un ou plusieurs antibiotiques. Ce phénomène est favorisé par la surconsommation des antibiotiques, avec pour conséquence l’augmentation des bactéries multirésistantes. En France, tout patient admis à l’hôpital alors qu’il est porteur d’une souche multirésistante fait l’objet d’un suivi visant à éviter la transmission. En plus d’améliorer la détection, la priorité est de développer de nouveaux antibiotiques. Ce domaine de recherche, un temps délaissé, a été réactivé par certains laboratoires publics et privés. À ce jour, il n’existe pas d’alternative scientifiquement validée à l’antibiothérapie. Mais des travaux sont poursuivis, notamment dans le domaine de la phagothérapie, dont le principe est de guérir les infections en introduisant dans l’organisme des virus capables de s’attaquer aux bactéries.