Un cartable connecté entre l’hôpital et l’école

« Quand on est malade, on est coupé du monde. On est désocialisé. Grâce à ce cartable, j’ai repris une vie scolaire ». Thomas, 17 ans, a été le premier lycéen a bénéficié du « cartable connecté ». Cet outil numérique permet aux enfants malades de suivre en direct les cours dispensés dans leur classe. Comme s’ils y étaient. À l’école, deux caméras sont installées dans la classe. L’élève, lui, est équipé d’une tablette.

« Le cartable connecté met en place une relation régulière de l’enfant avec sa classe. Il est né d’une réflexion et d’une volonté commune d’un chanteur, Marc Lavoine, d’un footballeur, Raymond Domenech, et de moi-même sous-préfet. C’est beau, s’amuse Abdel Aissou, l’un des co-fondateurs. Sur la base d’un regard positif et humaniste, nous avons inventé quelque chose de nouveau. C’est une fierté, c’est fantastique pour les enfants qui retrouvent ainsi une vie sociale ».

Dix cartables dans chaque région

Les premiers cartables ont été expérimentés en 2016. Le projet est aujourd’hui en cours de généralisation. Dix cartables vont être fournis dans les treize régions soit 130 au total. Cela concerne les enfants du CP à la Terminale. « Thomas a pu bénéficier d’un cartable connecté en avril 2018 pour la fin de sa seconde. Il a alors retrouvé un semblant de vie scolaire en mettant son réveil le matin pour débuter à 8 heures Il pouvait suivre tous les cours. Selon les traitements, il s’arrêtait bien évidemment. Il pouvait interagir avec sa classe », explique la maman de Thomas.

Et tout le monde a joué le jeu : le lycée où les camarades du jeune homme changeaient peu de classe afin de ne pas rebrancher le matériel à chaque fois. Mais aussi l’hôpital où cette première a fait boule de neige. Depuis Thomas, d’autres enfants ont pu continuer leur scolarité grâce à cet outil numérique.

Comment bénéficier d’un cartable connecté ?

Pour avoir accès à un cartable connecté, trois voies sont possibles : l’éducation nationale, les hôpitaux ou les parents qui contactent directement l’association. C’est la voie empruntée par la famille de Thomas. « On a connu l’association par un jeu télévisé. Suite à cela, on a envoyé un mail que nous avions vu au générique et M. Aissou nous a contactés pour en savoir plus. Quand Thomas est tombé malade, il avait juste suivi les cours de seconde pendant un mois au lycée. Toute son année scolaire aurait été fichue. Ce cartable a été une aide énorme pour lui et pour nous. Cela nous a remis du baume au cœur », précise sa maman.

Ce cartable peut être utilisé à l’hôpital comme à la maison. Une simple connexion wifi suffit. Il est entièrement gratuit, l’association fonctionne grâce aux dons. « Quand une demande arrive, nous traitons le dossier avec les rectorats. Une fois que l’on est d’accord, on fait des tests. Et dans 99 % des cas, on aboutit à l’installation d’un cartable », précise Abdel Aissou.

Cet outil numérique innovant est également un plus pour les autres élèves, comme le confirme Abdel Aissou. « C’est important pour la classe car le départ d’un enfant est anxiogène. Cela permet de dédramatiser les choses et de préparer le retour ». Un retour au lycée que Thomas a connu en début d’année 2019. Il suit encore des traitements et ces jours-là, il bénéficie du cartable connecté pour ne pas perturber sa scolarité. « Cette année, c’est un outil temporaire pour moi, précise le jeune homme mais, l’an dernier, c’était vraiment très utile ».