On parle beaucoup du don d’organes après la mort qui permet de sauver chaque année plusieurs milliers de vies. Il est aussi possible de donner un rein de son vivant, mais uniquement à une personne de son entourage : un membre de sa famille ou une personne avec qui on entretient des liens étroits depuis au moins deux ans. Et vous, pourriez-vous donner l’un de vos reins à un proche ? Expliquez-nous pourquoi.
Sur près de 2 600 greffes rénales effectuées en 2020, environ 15 % l’ont été grâce à une personne en vie (source : Agence de la biomédecine). Or, les besoins sont importants. La maladie rénale chronique touche près d’une personne sur dix en France. Le don à un proche peut donc être une vraie solution. Et ce, d’autant plus que « les greffes rénales réalisées à partir de donneurs vivants permettent au patient d’avoir une espérance de vie plus longue et un greffon qui fonctionne plus longtemps », comme le rappelle l’Agence de la biomédecine sur son site.
En dehors du rein, on peut faire un don de cellules de moelle osseuse entre frères et sœurs. Mais il n’y a pas toujours de donneur compatible dans la fratrie. Il faut alors faire appel à des donneurs anonymes. Seriez-vous prêt(e) à faire un don de moelle osseuse sans connaître la personne qui en bénéficiera ?
La moelle osseuse est un tissu mou présent dans tous les os du squelette et en particulier ceux du bassin. Elle produit les cellules souches hématopoïétiques, qui sont à l’origine des cellules sanguines (globules rouges et blancs, plaquettes). Elle est très souvent confondue avec la moelle épinière. Or, cela n’a rien à voir.
La greffe est nécessaire dans certaines maladies graves du sang comme la leucémie ou le lymphome. Des pathologies qui sont justement liées à des dysfonctionnements de la moelle osseuse. Les malades peuvent bénéficier d’un don anonyme et gratuit d’une personne inscrite sur le registre des donneurs volontaires de moelle osseuse (environ 320 000 personnes en 2020).
Le don peut se faire de deux façons. Soit par prélèvement sanguin (dans 80 % des cas), qui dure environ quatre heures, soit par ponction dans les os postérieurs du bassin (intervention chirurgicale sous anesthésie générale).
On n’y pense pas toujours mais il est aussi possible de donner ses gamètes (ovocytes pour les femmes et spermatozoïdes pour les hommes)*. Selon l’Agence de biomédecine, près de 5 000 couples touchés par une infertilité médicale sollicitent chaque année un don d’ovocytes ou de spermatozoïdes en France. Toutefois, le nombre de donneurs ne permet pas de répondre aux besoins.
Pour les femmes, le don d’ovocytes est réalisé à l’hôpital après une stimulation ovarienne pendant plusieurs jours. Le prélèvement dure environ 10 minutes. Il est réalisé sous échographie par voie vaginale (avec analgésie simple, anesthésie locorégionale ou anesthésie générale selon les cas). Ces ovocytes bénéficient ensuite à des couples et/ou à des femmes célibataires, dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation.
Pour les hommes, le don de spermatozoïdes se fait par masturbation à l’hôpital. Une première fois afin d’évaluer leur nombre et leur mobilité puis quatre à cinq fois afin de recueillir le maximum de spermatozoïdes. Le don de gamètes n’est toutefois possible qu’après un bilan médical et un entretien avec un psychologue.
À noter : on peut également donner des embryons congelés qui n’auraient pas été utilisés dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation (fécondation in vitro).
* Selon l’Agence de la biomédecine, 1 270 enfants sont nés d’une assistance médicale à la procréation avec don de gamètes en 2018.