Contrairement à ce qu’on imagine parfois, le bénévolat ne connaît pas la crise (économique). Les bonnes volontés ne fléchissent pas en même temps que la croissance. La proportion de Français qui donnent de leur temps pour les autres, en dehors du cercle de la famille, a même progressé ces dernières années. Elle est passée de 36 à 39 % entre 2010 et 2016, comme le révèle l’édition 2016 de La France bénévole. Une étude publiée chaque année par l’association Recherches & Solidarités.
C’est l’engagement associatif qui connaît la plus forte hausse (passant de 22,6 à 25 %), au détriment du bénévolat dit « informel » (auprès de ses voisins par exemple). Une hausse portée principalement par les hommes et par les moins de 50 ans, même si les plus de 65 ans restent les plus investis. Toutefois, les plus âgés sont de plus en plus tiraillés entre leurs activités personnelles, les solidarités familiales (garde des petits-enfants notamment) et leur engagement.
Aujourd’hui, on estime à 13 millions le nombre de bénévoles qui œuvrent au sein d’associations.
En dehors des évolutions liées à l’âge, d’autres transformations sont à noter ces six dernières années. Ainsi, les bénévoles se disent de plus en plus motivés par « l’envie d’agir » face au contexte « économique, politique et environnemental » actuel. Et à traduire cette volonté en actes, par plus de responsabilités et plus de temps passé au sein de leur association, mais aussi par un intérêt plus grand porté à leur mission.
La « force du collectif » (pour jouer un rôle dans la société et peser sur son évolution) et les notions de « citoyenneté » et de « solidarité » sont également plus affirmées que par le passé.
Parmi les motivations des bénévoles, la possibilité d’acquérir des compétences est celle qui progresse le plus entre 2010 et 2016. Si bien qu’un tiers d’entre eux citent la formation au premier rang de leurs attentes. En retour de leur engagement, plus important, ils ont aussi une exigence plus forte concernant l’efficacité des actions menées au sein de leur association. C’est d’ailleurs aujourd’hui « le premier facteur de déception », note l’étude. Ils sont aussi en demande de soutien de la part d’autres bénévoles, d’une plus grande attention de la part des dirigeants, d’une écoute plus attentive et d’une meilleure reconnaissance de leur action.
Autant de défis que les associations devront relever si elles veulent continuer à attirer – et à fidéliser – les bonnes volontés.
Retrouvez les dernières données sur le bénévolat dans l’édition 2016 de La France bénévole (13e édition) sur le site de Recherches & Solidarités.