Un aspirateur qui tombe en panne, une télévision qui semble avoir rendu l’âme ou bien encore le jean du petit dernier troué aux genoux… Au Repair Café, on répare tout ou presque. Tant que l’objet est transportable. Le premier Repair Café est né à Amsterdam en 2009. Il en existe aujourd’hui plus de 700 dans le monde dont une quarantaine en France.
Celui de Sophia Antipolis près de Nice fut l’un des premiers à voir le jour, en 2013. « J’avais organisé un ciné-forum sur l’obsolescence programmée en janvier. Et j’ai cherché une idée pour mettre tout cela en pratique. Ce fut chose faite en juin avec une douzaine de bénévoles », explique Philippe Caner, son fondateur. Depuis, ils sont plus d’une soixantaine et, chaque mois, deux ateliers « réparation » sont organisés ainsi que d’autres de manière plus ponctuelle.
Des bénévoles, retraités, actifs ou au chômage, viennent partager leurs compétences et apprendre aux visiteurs à réparer les objets du quotidien. « Il y a évidemment un aspect économique puisque la réparation est gratuite mais également un aspect social. On “ répare aussi les gens ” en quelque sorte car on les écoute autour d’un café et d’un gâteau », ajoute Philippe Caner.
Une soixantaine d’objets sont pris en charge lors de chaque atelier. Si la réparation est trop complexe, les bénévoles donnent des adresses de réparateurs professionnels. Tout est fait pour ne pas jeter et donner une seconde vie à l’objet. L’idée a séduit aux alentours. Des Repair Café ont ouvert à Vence et Grasse récemment. Celui de Sophia Antipolis jouant un rôle de « grand frère référent ».
Véronique Guyot, bénévole
« J’ai décidé d’être bénévole dans un Repair Café car il me semblait important d’augmenter l’espérance de vie des objets.
Je propose donc de la couture : faire des ourlets, transformer un pantalon en short, coudre un bouton ou même régler la “ tension ” des machines à coudre…
Beaucoup n’ont jamais tenu un fil ou une aiguille. Et on se rend compte que les plus jeunes ne savent même pas que l’on peut réparer un objet. En venant ici, ils en prennent conscience. Notre rôle est aussi de sensibiliser les visiteurs à un “ vivre autrement ”. Il n’y a pas que la déchetterie, on peut réparer ou recycler. L’objectif, ce serait que chaque commune ait son Repair Café. Tout le monde peut en créer un avec de la motivation, des convictions et quelques réparateurs. »