Arrêt de travail long : un vécu pas toujours simple

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Didier Le Gorrec

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Une étude du Groupe VYV sur le vécu des personnes en arrêt de travail long apporte un éclairage supplémentaire aux débats sur la prévoyance et plus largement sur le système de protection sociale en France.

Qui n’a pas autour de lui une personne immobilisée par un arrêt de travail depuis plus de trois mois ? Ces arrêts longs sont précisément l’objet d’une étude menée par l’Observatoire de l’imprévoyance du Groupe VYV et l’institut Audirep pour mieux connaître le vécu des actifs concernés. Couvrant le secteur privé et les trois fonctions publiques (d’État, territoriale et hospitalière), cette enquête explore toutes les dimensions de l’arrêt de travail long : avant, pendant et au moment de la reprise.

Des conditions de travail dégradées

Premier constat : tous les actifs sont touchés par ces arrêts de travail, de manière assez homogène. Quant aux causes des arrêts, elles sont multiples. La maladie est citée en premier (59 % des cas), juste avant les troubles de la santé mentale (38 %) et les accidents (27 %). Même si huit personnes sondées sur dix considèrent le travail comme une source d’épanouissement, 41 % affirment que leurs conditions d’exercice se sont dégradées ces dernières années.

La perte de revenus, principale préoccupation

Durant l’arrêt de travail, plusieurs préoccupations tourmentent les personnes concernées. La perte de revenus vient en premier. Elle est estimée en moyenne à 27 %. Les principales difficultés financières évoquées pendant l’arrêt couvrent les sujets suivants :

  • dépenses quotidiennes (citées dans 50 % des cas) ;
  • paiement du loyer ou de l’emprunt immobilier (35 %) ;
  • financement des soins médicaux (30 %).

Un arrêt mieux vécu avec une couverture prévoyance

L’étude Observatoire de l’imprévoyance/Audirep constate que l’arrêt long est mieux vécu par les personnes disposant d’une couverture prévoyance (plus d’un actif sur deux). Elles confient être moins préoccupées par la perte de revenus et vivre mieux leur arrêt de façon générale. « En éclairant le vécu des personnes touchées par un aléa de la vie, notre étude montre la nécessité de généraliser la couverture prévoyance en y incluant des dispositifs d'information et d'accompagnement », souligne Éric Jeanneau, administrateur du Groupe VYV.

Davantage de contact et d’accompagnement attendus

Contrairement à une idée reçue, la quasi-majorité des salariés et agents en arrêt long jugent important de garder contact avec au moins une personne de leur environnement professionnel. « Trop d’employeurs pensent à tort qu’il est interdit ou déconseillé de contacter un collaborateur en arrêt, commente Catherine Touvrey, directrice assurance et protection sociale du Groupe VYV. Notre étude démontre pourtant l’inverse. L’appartenance au collectif de travail est une forme d’inclusion qu’il convient de cultiver et de préserver. » Par ailleurs, près d’un tiers des répondants estiment ne pas avoir été suffisamment accompagnés.

Si les actifs ayant repris leur activité se trouvent être majoritairement dans un état d’esprit positif, près d’un sur deux déclare ressentir une inquiétude. Alors que les conditions d’aménagement du travail sont en tête des préoccupations (horaires, temps partiel…), la préparation du retour au travail est souvent négligée par les employeurs. L’accompagnement possède décidément des marges de progrès, y compris au moment de la reprise.

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