Première étape : faire le point sur sa carrière. Il suffit pour cela de consulter son relevé de carrière, accessible rapidement (et quel que soit l’âge) dans son espace personnel sur le site de l’Assurance retraite. « Dès le premier emploi, l’Assurance retraite ouvre un compte individuel, dans lequel figurent les rémunérations et toutes les données du parcours professionnel de l’assuré, explique Philippe Bainville, expert retraite à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav). Mais il peut y avoir des erreurs ou des oublis : un job d’été, un trimestre de majoration pour enfant handicapé… » Justificatifs à l’appui, la régularisation est possible à partir de 55 ans.
Une fois le parcours complété, plus de doute sur le nombre de trimestres manquants. L’option du rachat – également appelé « versement pour la retraite » – est alors à étudier. Il permet d’acquérir jusqu’à 12 trimestres supplémentaires, dans des conditions qui varient selon la situation : années d’études supérieures ou années incomplètes, paiement de cotisations arriérées, régularisation spécifique aux artistes-auteurs…
En quelques clics, un simulateur accessible depuis l’espace personnel peut offrir une première estimation du coût du rachat de trimestres et de l’impact sur le montant de la pension. Pour des informations plus détaillées, mieux vaut demander un devis à sa caisse vieillesse. Totalement gratuite, la procédure est ouverte à tous les actifs entre 20 et 67 ans. « En pratique, cela n’a pas d’intérêt de solliciter un devis trop tôt, tant qu’on n’a pas de visibilité sur l’ensemble de sa carrière », souligne l’expert de la Cnav, qui préconise plutôt d’attendre d’être « proche de l’âge de départ à la retraite ».
Le niveau d’une pension dépend de trois facteurs :
Le coût du trimestre, lui, est calculé à partir de l’âge auquel il est acheté (plus l’assuré est jeune, moins le tarif est élevé), du revenu moyen des trois dernières années et de l’option de rachat retenue. Il existe en effet deux possibilités :
« Quelle que soit l’option choisie, le rachat ne permet pas une liquidation anticipée », insiste Philippe Bainville. En clair : le versement pour la retraite ne permet pas de partir avant d’avoir atteint l’âge légal, mais seulement de réduire ou d’annuler un abattement. Attention, les périodes rachetées ne sont pas non plus retenues pour le calcul du revenu annuel moyen.
Bon à savoir enfin : depuis le 1er janvier 2019, l’accès à une retraite à taux plein au régime général ne permet plus de bénéficier automatiquement de la totalité de la retraite complémentaire. Si les deux pensions sont liquidées en même temps, l’Agirc-Arrco applique une minoration de 10 % pendant trois ans.
Ce n’est qu’après avoir collecté toutes ces informations qu’il est possible de déterminer si l’opération est avantageuse. « Concrètement, il s’agit de calculer au bout de combien de temps on récupérera ce qu’on a investi », résume l’expert de la Cnav. C’est-à-dire, de croiser le prix du ou des trimestres avec le gain annoncé sur le montant de la pension, rapporté à l’espérance de vie. « En sachant qu’il est toujours plus coûteux de racheter un trimestre que de l’acquérir en cotisant par son activité professionnelle, il peut être plus intéressant de repousser son départ de quelques mois », observe Philippe Bainville.
Certains assurés à l’inverse – plutôt ceux affichant des revenus élevés – choisissent de s’appuyer sur ces projections pour négocier leur fin de carrière, en contrepartie d’une somme suffisante pour couvrir le rachat de trimestres. L’opération peut également relever d’une stratégie fiscale. En effet, les versements pour la retraite sont entièrement déductibles des revenus bruts imposables l’année du rachat. Une fois la décision prise, les démarches s’effectuent directement auprès de la caisse de retraite, qui propose un calendrier de paiement, comptant ou échelonné. En cas d’échelonnement des versements, la déduction fiscale s’étale dans le temps.
Je ne suis née dans une famille de personnes nanties d’un solide bon sens. C’est quelques fois mieux que l’argent. On m’a appris à aimer mon travail, à progresser, à suivre des formations et obtenir des diplômes internes. Mais surtout on m’a donné tous les codes pour avoir une vie meilleure à tous les âges de la vie. S’assurer une bonne retraite en faisait partie. L’hôpital m’ a proposé le rachat de mes trimestres dès que je suis entrée dans la vie active. Il est toujours temps de le faire. C’est déductibles des impôts. Ma sœur de 61 ans, infirmière libérale, a eu le même raisonnement que vous. Aujourd’hui elle a pris la décision de racheter 8 trimestres.
C’est encore plus lourd financièrement mais c’est le prix à payer pour profiter de ce cadeau qu’est la retraite. Chaque trimestres acquis est un trésor quand on arrive au bout.
Je trouve injuste le fait d être obligé de racheter ses études supérieures. Enfant de condition tres modeste j ai eu la chance de faire des études supérieures. Jeune salarié l administration française m a proposé de racheter mes études. C était hors de prix. Seuls ceux nés avec une cuillère en argent voire en or dans la bouche peuvent ou pouvaient le faire.