Maladies et traitements
Papillomavirus : trois raisons de vacciner aussi les garçons
Publié le , actualisé le
Par Damienne Gallion
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1. Pour prévenir certains cancers et infections
Les HPV également appelés papillomavirus humain sont des virus extrêmement courants qui causent une infection le plus souvent banale, transitoire et sans conséquence. On considère que chaque individu en est porteur à un moment de son existence. Il en existe 180 formes différentes, la grande majorité anodines, « en général contractées au début de la vie sexuelle » selon la Haute autorité de santé (HAS).
Mais certains types de HPV sont responsables d’infections sexuellement transmissibles comme les condylomes acuminés (verrues génitales). Ils peuvent également être à l’origine de lésions dites « précancéreuses » et de cancers : sur le col de l’utérus et le vagin chez la femme, sur la verge chez l’homme, et sur l’anus et l’oropharynx (gorge, amygdales) chez les deux sexes.
En France, la vaccination est recommandée depuis 2007 pour les filles, et depuis 2019 pour les garçons. Cette recommandation était soutenue depuis longtemps par la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV), qui réunit les médecins spécialistes du dépistage du cancer du col de l’utérus.
« C’est une chance pour les jeunes garçons de se protéger de certaines pathologies comme le cancer de l’oropharynx dont on compte chaque année 1500 nouveaux cas par an (80 % chez l’homme) », se félicite Xavier Carcopino, gynécologue obstétricien spécialisé en chirurgie et cancérologie gynécologique et président de la SFCPCV. En outre, un quart des cancers induits par les HPV touche les hommes (oropharynx, anus, pénis), soit environ 1500 nouveaux cas par an.
2. Pour protéger les femmes
Le papillomavirus se transmet lors des rapports sexuels. Chez la femme, deux types de ce virus (HPV 16 et 18) sont responsables de 70 % des cancers du col de l’utérus. Ce sont ces deux formes agressives que vise le vaccin, Gardasil ou Cervarix.
Vacciner les garçons permettra une meilleure prévention de ce cancer chez les femmes. Pour le moment, celle-ci consiste en un vaccin non obligatoire et en un dépistage par des frottis tous les trois ans entre 25 et 65 ans. Et on recense encore 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus et 1 000 décès liés par an en France.
« Faire vacciner son fils contribue non seulement à la santé de celui-ci, mais aussi à protéger sa future famille. Ce message devrait être porté auprès de tous les parents », souligne Judith Mueller, chercheur associé à l'Institut Pasteur.
3. Pour rattraper le retard de la France dans sa couverture vaccinale
En France, à fin 2022, seulement 48 % des filles et 13 % des garçons de 15 ans étaient vaccinés, contre plus de 75 % au Royaume-Uni et au Portugal, deux pays qui vaccinent à l’école. Les pouvoirs publics français ont pour objectif d’atteindre à horizon 2030 ces 80 % de couverture vaccinale sur cette tranche d’âge. A la clé, la perspective d’une réduction drastique des cas d’infection liées aux HPV. L’efficacité du vaccin ne fait en effet plus de doute : plusieurs études internationales, menées en Angleterre, en Suède, en Australie et aux Etats-Unis, ont établi que le vaccin prévenait jusqu'à 90 % de ces infections.
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