La bronchiolite revient chaque année à l’entrée de l’hiver. Cette infection virale contagieuse touche surtout les tout-petits. 480 000 cas sont recensés de début novembre à fin janvier, avec un pic épidémique atteint la première quinzaine de décembre. « La maladie impacte les petites bronches, ou bronchioles, sous l’effet d’un virus respiratoire, provoquant une gêne dont les signes sont la toux et une respiration rapide et sifflante », précise le docteur Brigitte Virey, présidente du Syndicat national des pédiatres français.
Un tiers des enfants de moins de deux ans est concerné. 2 à 3 % d’entre eux finissent par être hospitalisés. L’épidémie, le plus souvent bénigne, est un problème de santé publique. La Haute Autorité de santé a récemment prodigué des recommandations de bonne pratique dans la prise en charge de premier épisode de bronchiolite aiguë chez le nourrisson de moins de douze mois, plus vulnérables. « L’état de santé du tout petit enfant s’aggrave plus vite, surtout s’il est né prématuré ou est atteint d’une pathologie particulière comme un déficit immunitaire ou encore une malformation cardiaque », souligne Brigitte Virey.
Pour la praticienne, la Haute Autorité de santé ne fait que confirmer des pratiques déjà adoptées par la plupart des pédiatres. Recommandations cependant nécessaires « parce qu’il est toujours bon que cela soit dit. Et ces préconisations sont appréciables pour les médecins généralistes, surtout ceux qui sont moins habitués à recevoir de petits patients ».
La HAS remet en question les thérapeutiques médicamenteuses et non médicamenteuses. Ce qui ne surprend pas Brigitte Virey : « L’utilisation de certains bronchodilatateurs n’a démontré aucune efficacité ». Les techniques de kinésithérapie respiratoire, comme le clapping ou la vibration, sont contre-indiquées. « La France restait, jusqu’à présent, un des rares pays à les recommander. Pour ma part, je ne les prescris plus depuis longtemps », poursuit la pédiatre.
Toutefois, elle comprend que cette mesure suscite le mécontentement des représentants de la profession qui déplorent dans un communiqué, tout en respectant l’indépendance de la HAS, « que l’activité des kinésithérapeutes soit réduite à la seule technique de désencombrement des voies aériennes inférieures ».
Difficile pour les parents, surtout quand il s’agit d’un premier bébé, de distinguer une simple rhinite d’une bronchiolite. « On le mesure à l’état général, notamment à la vitesse à laquelle le nourrisson va respirer », observe Brigitte Virey. Les signes de lutte, développés par l’enfant, sont aussi significatifs. « Le nourrisson va utiliser ses muscles pour mieux respirer. Par exemple, son ventre va gonfler plus que son thorax. Un creux va se former au niveau de ses côtes ou au-dessus de son cou ». Il va réduire son alimentation.
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Devant ces signes, et au moindre doute, il ne faut pas attendre. La consultation d’un médecin s’impose. « En fonction de l’examen clinique, le praticien dira si l’infection se présente sous une forme légère, modérée ou grave. Selon le degré de gravité, il décidera si l’enfant peut rester à la maison, sous surveillance très rapprochée avec réévaluation, ou s’il doit être hospitalisé d’emblée ».