La maladie de Lyme, aussi appelée borréliose de Lyme, est une pathologie infectieuse encore méconnue du grand public. Dans le cadre de l’enquête Baromètre Santé, pilotée par Santé Publique France en 2016, plus de 35 % des Français indiquaient ne pas en avoir entendu parler. Cependant, un quart d’entre eux admettait avoir été piqué au moins une fois par une tique.
Cet acarien, qui se nourrit principalement du sang des animaux peu mobiles, est à l’origine de la maladie de Lyme. Du moins, lorsqu’il est infecté par une bactérie de la famille des spirochètes* et qu’il délaisse ses proies animales pour l’homme. « L’être humain est un hôte accidentel pour la tique Ixodes**, que l’on trouve dans les climats tempérés d’Europe ou des États-Unis », observe le docteur Alice Raffetin, infectiologue responsable du centre référent de la maladie de Lyme de l’hôpital intercommunal Villeneuve-Saint-Georges qui couvre l’Île-de-France et les Hauts-de-France.
La probabilité de développer la borréliose de Lyme est donc assez faible. Toutefois, ce n’est pas une maladie rare car l’exposition des humains aux tiques est fréquente et le parasite prolifère en France. On peut le rencontrer en zones boisées, humides, dans les herbes hautes, dans les jardins et les parcs forestiers, urbains… « Santé Publique France indiquait en 2018 que l’incidence était de 104 cas pour 100 000 habitants », souligne le docteur Alice Raffetin.
Pour se protéger des tiques lors d’activités ludiques ou professionnelles en forêts, en prairies ou autres jardins, il est conseillé d’adopter certaines habitudes :
Chaque année, en France, environ 50 000 cas de maladie de Lyme sont diagnostiqués en médecine générale. Ce nombre a tendance à augmenter depuis 2009. « On ne sent pas la piqûre en général car la salive de la tique est anesthésiante », explique l’infectiologue.
Cette forme plus sévère se traite également par antibiotiques. La guérison est plus longue. « Dans tous les cas, on prescrit de la Doxycycline entre 14 et 28 jours selon les atteintes. On peut aussi avoir recours pour les formes tardives à un autre antibiotique, la Ceftriaxone, administré par intraveineuse », ajoute la responsable du centre de référence de la maladie de Lyme. Il n’existe pas de vaccin pour se protéger et lutter contre la borréliose. Elle ne se transmet pas de personne à personne et n’est pas mortelle.
Le docteur Alice Raffetin reconnaît que tout l’enjeu de la maladie de Lyme repose sur une bonne prévention et une prise en charge efficace. Cela n’est pas toujours le cas, ce qui explique nombre d’errances médicales, de souffrances et d’incompréhensions chez certains patients. « La borréliose de Lyme a des symptômes très typiques qui ne devraient pas poser de problèmes de diagnostic. Mais des signes moins spécifiques peuvent y être associés et brouillent le tableau clinique. Les médecins peuvent alors rater l’étape cruciale du diagnostic. »
Les tests sérologiques de dépistages ont aussi leur complexité qui ne facilite pas le diagnostic. C’est pourquoi l’infectiologue rappelle combien il est important de diriger le patient, en cas de doute, vers les centres référents et labellisés***. Dans celui qu’elle encadre dans le Val-de-Marne, des formations sont prodiguées aux médecins ainsi qu’aux vétérinaires. « Nous les incitons à collaborer pour mieux appréhender la maladie de Lyme ».
*Ce sont des microbes faits d’une seule cellule, en forme d’hélice, très mobiles. Il en existe diverses familles dont les borrélioses, responsables de la maladie de Lyme.
**C’est une espèce de tiques, à corps dur et en augmentation depuis quelques années, qui joue un rôle majeur dans la transmission de certaines maladies.
***Les 5 centres de référence pour la prise en charge des maladies vectorielles à tiques (CRMVT) sont : les CHU de Marseille, Rennes, Clermont-Ferrand (avec celui de St Etienne), le CHU de Strasbourg (avec celui de Nancy), le Groupe hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (avec le CHU de Créteil).