Le terme de paralysie cérébrale regroupe des troubles moteurs et sensoriels très divers dans leur forme et dans leur gravité. Leur point commun est d’être causés par des lésions au cerveau apparues chez l’enfant avant la naissance ou jusqu’à ses deux ans.
La paralysie cérébrale englobe l’infirmité motrice cérébrale et le polyhandicap.
La paralysie cérébrale englobe l’infirmité motrice cérébrale et le polyhandicap.
Selon la localisation ou l’étendue des lésions dans le cerveau, « le handicap peut aller d’une simple boiterie à une atteinte grave de la motricité (paralysie d’un côté du corps voire des quatre membres). Il peut aussi s’exprimer par des troubles du langage et de l’élocution, des troubles neuro-visuels, des mouvements anormaux, et se compliquer d’épilepsie », détaille la Fondation Paralysie Cérébrale.
En France, 125 000 personnes sont touchées par une paralysie cérébrale. Cela concerne 1,75 naissance sur 1000, soit 4 naissances par jour. Les lésions cérébrales qui causent la paralysie cérébrale sont dites fixées : elles n’évoluent pas au cours de la vie même s’il peut y avoir des dégradations liées à l’âge.
À l’origine des lésions du cerveau, « on trouve le plus souvent la diminution ou un arrêt de l’apport en oxygène (anoxie) ou en sang (ischémie) vers le cerveau », explique le Dr Catherine Allaire, neurologue et spécialiste de l’épilepsie.
Cela peut arriver à différents stades :
Les causes de paralysie cérébrale sont souvent multiples, et restent inexpliquées dans 30 à 40 % des cas.
Le diagnostic prend souvent plusieurs mois à être posé. Certains signes, observés chez le nourrisson ou l’enfant très jeune, aident les médecins à la dépister.
Parmi eux, on retrouve :
« Le diagnostic de paralysie cérébrale est un diagnostic clinique (ndlr : basé sur l’examen clinique et l’interprétation des symptômes) », explique le Dr Allaire. On peut utiliser l’imagerie médicale (IRM) pour tenter de repérer les anomalies cérébrales, mais celle-ci n’est pas toujours éclairante ». Des examens en laboratoire permettent d’exclure des atteintes génétiques ou des tumeurs de la moelle épinière, par exemple.
De la rééducation.
Selon l’âge du patient et ses atteintes, la rééducation passe par des mobilisations « actives » (le kinésithérapeute fait bouger les membres), de la musculation, de l’entraînement à la marche, de l’activité physique adaptée…
Chez l’enfant, l’enjeu est de proposer de la rééducation le plus tôt possible afin de bénéficier de la plasticité du cerveau dans les premiers mois de vie. Des méthodes récentes de rééducation intensive montrent de bons résultats. Ainsi, la méthode Habit’ile, chez les enfants de plus de six ans, incite par le jeu, à être actif pour augmenter ses facultés motrices. En France, aujourd’hui, les CHR de Brest, Angers et Lyon la propose. Des études sont actuellement menées en Europe sur son efficacité chez les moins de six ans, notamment au CHU d’Angers.
Une prise en charge de la douleur, par des techniques médicamenteuses comme le MEOPA (gaz médicinal anxiolytique et analgésique utilisé principalement en milieu hospitalier) mais aussi par des techniques non médicamenteuses comme le serious game ou l’hypnose.
Des injections de toxine botulinique pour contrer la spasticité des muscles. « Il existe également des traitements par voie orale, mais la toxine botulinique présente le grand avantage de n’engendrer que très peu d’effets indésirables », souligne Catherine Allaire.
La chirurgie permet de corriger les phénomènes de rétraction musculaire (diminution des fibres du muscle). On peut pratiquer, en ambulatoire et sous anesthésie locale, une ténotomie (section d’un tendon). Dans certains cas, on peut aussi pratiquer des chirurgies d’allongement des muscles.
Faciliter le dépistage. Le projet européen ENSEMBLE vise à détecter de manière fiable la paralysie cérébrale avant l’âge de 6 mois. Cela passe par la collecte d’un grand nombre de données cliniques d’IRM et d’EEG (électroencéphalogramme) chez des nouveau-nés à risque de paralysie cérébrale et leur analyse avec les techniques de machine learning. À partir de ces analyses, le projet a pour but d’établir un modèle qui permettra de prédire les cas à risque de paralysie cérébrale et ainsi réduire le temps de diagnostic.
Réparer les lésions du cerveau. Une équipe française explore la possibilité d’utiliser les cellules souches pour remplacer ou réparer les cellules du cerveau abîmées lors des naissances prématurées. D’autres recherches se penchent sur la prévention des inflammations du cerveau du fœtus qui peuvent provoquer ces lésions. À l’heure actuelle, ces études en sont encore au stade d’essais thérapeutiques.
Améliorer les technologies qui remplacent les fonctions motrices défaillantes comme la rééducation par des jeux en réalité virtuelle, la robotique pour redonner de la mobilité aux membres paralysés…