Comment bien vivre son passage à la retraite ?

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Par Angélique Pineau-Hamaguchi

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© Zoé Illustratrice

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Vous l’attendez avec impatience ou le redoutez au contraire ? Le départ à la retraite est un cap important. Et bien le préparer aide à le vivre plus sereinement. Conseils.

Anticiper autant que possible son départ

Vous posez des questions assez tôt sur votre situation, vos envies et vos possibilités est essentiel pour bien préparer cette transition de la vie active à la retraite. « Depuis 20 ans, l’éventail des choix s’est élargi en matière de droits. Vous pouvez désormais partir à la retraite à des âges différents, à taux plein ou non, continuer à travailler même si vous avez déjà tous vos trimestres, bénéficier d’une retraite progressive, cumuler emploi et retraite…, rappelle Stéphane Bonnet, directeur de l’Union Retraite. C’est à vous de déterminer l’option qui vous convient le mieux. »

En clair, une retraite, cela se prépare ! Et c’est vrai sur le plan administratif, pour être au point sur les démarches à effectuer, mais aussi sur le plan psychologique. « En moyenne, on a encore un quart de siècle à vivre, une fois à la retraite, donc cela vaut la peine de réfléchir à un vrai projet de vie, seul(e) ou avec son conjoint si l’on est en couple. L’idéal étant d’y penser au moins un an avant la date de départ envisagée », conseille Anasthasia Blanché, psychologue et psychanalyste(1). 

Parmi les points sur lesquels s’interroger : Comment imaginez-vous votre vie future ? Quel sens souhaitez-vous lui donner ? Préférez-vous rester habiter au même endroit ou bien déménager en ville, à la mer, à la montagne ? Envisagez-vous de pratiquer des activités communes avec votre conjoint(e) ou bien d’avoir chacun les vôtres ? Et lesquelles vous feraient vraiment plaisir (bénévolat, sport, voyages, garde de vos petits-enfants…) ? Or, tout cela s’anticipe.

Bon à savoir : participer à une formation de préparation à la retraite peut vous aider à y voir plus clair. Elle peut vous être proposée par votre entreprise (qui prend alors en charge le coût) et dispensée par une caisse de retraite ou par d’autres organismes comme votre mutuelle. Elle peut aussi être financée dans le cadre du compte personnel de formation (CPF).

Se préoccuper de son pouvoir d’achat

Autre sujet qui mérite votre attention : vos finances. Pour compenser la perte probable de revenus liée à la fin de la vie professionnelle, la première solution est sans doute l’épargne retraite. L’objectif ? Vous constituer un capital au cours de votre vie active pour disposer d’un complément de revenus au moment de la retraite. Il est possible de récupérer cette épargne soit en une seule fois soit progressivement, via des rentes (mensuelles par exemple) que vous percevrez à vie.

« Avant 2019(2), plusieurs dispositifs coexistaient et il n’était pas facile de s’y retrouver. Depuis, le plan d’épargne retraite (PER) est devenu le produit d’épargne de référence pour préparer sa retraite, car tout le monde peut souscrire un PER individuel », explique Frédéric Bourdon, directeur Épargne et Retraite au sein du Groupe VYV. Le PER offre des avantages fiscaux mais, en contrepartie, cette épargne n’est pas disponible avant la retraite (sauf exception comme l’achat de sa résidence principale), contrairement à l’assurance vie, par exemple, que l’on peut débloquer à tout moment, en cas de besoin.

Les entreprises peuvent également mettre en place un PER (PER collectif ou PER obligatoire(3)), afin d’aider leurs salariés à se constituer une épargne en prévision de leur retraite.

Autre moyen d’améliorer votre niveau de vie : reprendre une activité professionnelle. Depuis 2023, le cumul emploi-retraite est plus avantageux. Dorénavant, cette nouvelle activité vous ouvre des droits pour percevoir plus tard une seconde « petite » pension, en plus de la première.

Bon à savoir : vous pouvez retrouver la liste de vos contrats individuels ou collectifs d’épargne retraite et les contacts des organismes qui les gèrent sur votre compte personnel retraite (créé sur www.info-retraite.fr), dans la rubrique Mon épargne retraite.

Ne pas négliger sa santé à la retraite

Une fois la vie active terminée, vous pouvez être tenté(e) d’oublier vos bonnes habitudes (la séance de sport avec les collègues pendant la pause déjeuner, la marche ou le vélo pour se rendre au travail…). Or, on le sait, l’activité physique est bonne pour le corps et pour l’esprit. Elle aide à limiter le vieillissement cérébral et c’est un moyen de maintenir des liens sociaux si vous la pratiquez en famille, entre amis…

« Parfois, certains de mes patients me disaient qu’ils avaient peur de la retraite car ils pensaient qu’ils allaient tomber malades. Mais ce n’est pas la retraite qui favorise les problèmes de santé, sauf si l’on compte passer son temps devant la télé ! C’est au contraire une période de la vie moins stressante et moins dure physiquement, pendant laquelle on a surtout plus le temps de prendre soin de soi, rappelle le Dr Pascal Chaine, neurologue et ancien chef de clinique, lui-même retraité(4). En revanche, c’est souvent entre 60 et 70 ans qu’apparaissent certains problèmes de santé comme le diabète, les maladies cardiovasculaires ou encore les cancers. »

Le conseil du Dr Chaine : faire un bilan de santé au tout début de votre retraite, avec votre médecin traitant ou en profitant de l’un de ceux proposés par l’Assurance maladie. C’est idéal pour faire le point et repérer un éventuel souci, mais aussi s’assurer que vous pouvez pratiquer un sport sans danger. Il préconise également de faire tester votre vue et votre audition si vous ne l’avez pas fait depuis un certain temps. Sans oublier de participer aux dépistages obligatoires, notamment ceux du cancer du sein et du cancer colorectal. Et pour les femmes en particulier, une visite chez le rhumatologue peut permettre de détecter une ostéoporose.

Bon à savoir : grâce à la loi Evin, une fois à la retraite, vous pouvez conserver la complémentaire santé de votre entreprise et continuer ainsi à bénéficier des avantages négociés sur ce contrat, souvent plus avantageux que d’en souscrire un individuellement. Vous devrez payer la part qui était jusque-là prise en charge par votre employeur, mais les tarifs seront encadrés pendant quatre ans.


(1)    Auteure de « La retraite, une nouvelle vie. Une odyssée personnelle et collective » (éditions Odile Jacob, 2014).
(2)    Date de la loi Pacte (plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises).
(3)    Ces dispositifs remplacent les anciens Perco et « article 83 ».
(4)    Auteur de « N’ayez plus peur de la retraite » (éditions Privat, 2022).
 

Témoignages

Prendre le temps de remercier

« Avant mon départ, il m’apparaissait important de remercier les personnes avec qui j’avais eu plaisir à travailler. Mon employeur n’organisant plus de pot de départ depuis la pandémie, je l’ai fait moi-même. Au moment de prendre congé de mes collaborateurs(trices), l’émotion était au rendez-vous, mais j’avais le sentiment du devoir accompli. Afin de me détacher progressivement de mon travail, j’ai obtenu le droit de pouvoir consulter mes mails professionnels encore pendant un mois. »

Hélène

Bouger davantage

« Ma profession fait que je suis très sédentaire et en surpoids. Bientôt à la retraite, je compte faire plus d'activité physique, m'inscrire dans un club de personnes âgées où l'on pratique randonnées, sorties, activités manuelles… Mes amies sont à la retraite depuis quelque temps déjà et elles ont une vie bien remplie, sereine et heureuse… J'espère donc qu’il en sera de même pour moi. La seule chose que je redoute, c'est une mauvaise santé. »
Nadine

Continuer à travailler

« J’ai plutôt une mauvaise image de la retraite. On est coupé de certains réseaux, moins utile, moins investi (si on avait la chance de l’être dans sa vie professionnelle). On peut, en conséquence, perdre des capacités cognitives (mémoire par exemple). Je prendrai peut-être ma retraite en fin d’année. Dans la mesure du possible, je vais continuer à travailler à temps partiel et renforcer mes activités bénévoles. »
Marie

Créer une activité

« Il y a plusieurs années, j'ai découvert la mosaïque et j'avais dans l'idée, une fois à la retraite, de créer mon autoentreprise pour proposer des stages. J’ai donc suivi des formations, pour pouvoir enseigner et créer mon site internet. Tous ces apprentissages m'ont donné confiance dans ce monde de technologies et ont stimulé mes neurones en passant. Je commence une nouvelle vie sans l'angoisse de me demander ce que je vais faire de tout ce temps à présent. »
Angèle

Par Angélique Pineau-Hamaguchi

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