Au cœur de la mission des mutuelles se trouvent l’accès aux soins et la lutte contre la fracture sanitaire, qu’elle soit financière ou géographique. Si nos moyens d’action sur le renoncement budgétaire à se soigner sont variés, que l’on songe à nos réseaux de soins, à notre action sociale pour limiter les reste-à-charge élevés des adhérents en difficulté ou encore à notre engagement résolu dans la gestion de la Complémentaire santé solidaire, il est plus difficile de changer seuls la donne sur les « déserts médicaux ».
C’est pourquoi Essentiel Santé Magazine a décidé de s’emparer de ce thème crucial. Pas seulement pour dresser un diagnostic, désormais malheureusement bien connu, mais pour aider à faire émerger des pistes d’action, à travers une approche concrète, orientée « solutions ». Qui agit aujourd’hui pour contrer les déserts médicaux et quelles sont les expériences efficaces dans ce domaine ?
Essentiel Santé Magazine a réalisé, avec l’institut ViaVoice, une étude sur « L’accès aux soins et les déserts médicaux – Expériences et solutions » *, en juin 2022. Ses résultats permettent de dresser un état des lieux clair du vécu des Français sur cette désertification. Ainsi, près d’un tiers d’entre eux (31 %) déclarent avoir déjà renoncé à aller voir un médecin généraliste alors qu’ils en avaient besoin (42 % pour un médecin spécialiste), principalement du fait de l’absence de rendez-vous disponible.
Et la tendance n’est pas bonne, puisque 67 % des répondants ont constaté une dégradation de leur accès aux spécialistes ces quatre dernières années. Face à ce constat sans appel, les Français interrogés plaident pour plusieurs mesures. Parmi elles, un premier « paquet » visant la facilitation d’installation des médecins. Ainsi, 42 % des sondés jugent efficaces les mesures garantissant le logement du médecin, en mettant un local à sa disposition par exemple. Et 40 % jugent efficace la mesure visant à multiplier l’installation des « maisons de santé » dans les territoires touchés par les déserts médicaux.
Face à cette crise, les professionnels de santé s’organisent pour explorer de nouveaux modèles de santé. Lieux de soins pluridisciplinaires, les maisons de santé — dont il est question dans le sondage — commencent à se développer et contribuent à faciliter le parcours de soins. La revalorisation du travail des pharmaciens est aussi une piste. Une expérimentation a lieu en Bretagne en ce sens. Impliquant l’agence régionale de santé (ARS) de la région, de même que des officines et des médecins libéraux, elle permet à une cinquantaine de pharmaciens de prendre en charge les patients pour plusieurs symptômes. À Laval, un service médical de proximité a ouvert pour les patients dépourvus de médecins traitants. Il regroupe des médecins retraités désireux d’exercer à nouveau.
Bien qu’il ne soit pas simple de contrer les causes structurelles de la désertification médicale (vieillissement de la population médicale, manque de médecins formés, mauvaise répartition des professionnels sur le territoire), Harmonie Mutuelle place précisément l’accès aux soins parmi ses priorités. En tant que mutuelle du Groupe VYV, elle procure à ses adhérents l’accès à l’offre de soins et d’accompagnement VYV3 au plus près des territoires.
Harmonie Mutuelle en est convaincue, le remède viendra du terrain. Si les constats sont inquiétants, des initiatives locales ne demandent qu’à être développées, en tenant compte des spécificités de chaque territoire. Ce sont des facteurs d’optimisme à encourager.
*Étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population habitant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus.
Thomas Blanchette, président d’Harmonie Mutuelle