Le programme de dépistage organisé du cancer du sein s’adresse aux femmes de 50 à 74 ans. Tous les deux ans elles sont invitées par courrier à réaliser une mammographie (examen radiographique des seins) et un examen clinique dans un centre agréé.
Si le cliché montre des anomalies, des examens complémentaires sont immédiatement effectués et une biopsie peut éventuellement être prescrite afin d’établir un diagnostic. Si le cliché est normal, il est systématiquement vu par un deuxième radiologue, spécifiquement formé à la seconde lecture, afin de réduire le risque de faux négatifs.
À titre individuel, avant 50 ans ou après 74 ans, votre médecin traitant et/ou votre gynécologue peut vous proposer de réaliser une mammographie si vous présentez des antécédents familiaux ou des facteurs de risques particuliers.
Le programme de dépistage organisé du cancer colorectal s’adresse aux hommes et aux femmes de 50 à 74 ans. Il repose sur la réalisation, tous les deux ans, d’un test de recherche de sang occulte (invisible à l’œil nu) dans les selles. C’est un test simple à faire chez soi que l’on envoie ensuite par voie postale à un centre d’analyse. Si le test est positif, une coloscopie vous sera prescrite, à la recherche de polypes et de tumeurs cancéreuses.
À savoir : si vous avez des antécédents familiaux ou si avez certaines pathologies intestinales (maladie inflammatoire chronique de l’intestin, polypose adénomateuse familiale, etc.), le test de dépistage n’est pas adapté, vous relevez d’un suivi particulier à envisager avec votre médecin traitant.
Il n’existe pas à proprement parler de programme de dépistage organisé pour le cancer du col de l’utérus, cependant la réalisation d’un test de dépistage est fortement recommandée pour toutes les femmes de 25 à 65 ans. C’est à votre médecin traitant et/ou gynécologue de vous le proposer tous les trois ans (après deux tests normaux effectués à un an d’intervalle). Le test consiste à l’examen au microscope de cellules prélevées au niveau du col de l’utérus par un frottis effectué par un médecin ou une sage-femme. En cas de test positif des examens complémentaires sont réalisés pour déterminer la nature de l’anomalie.
Depuis quelques années en France, la vaccination HPV est proposée aux jeunes filles de 11 ans et à celles de moins de 23 ans qui ont débuté leur vie sexuelle depuis moins d’un an, afin de prévenir le cancer du col de l’utérus. Cependant, les deux vaccins actuellement disponibles sur le marché ne protègent pas contre l’intégralité des virus HPV incriminés dans le cancer du col de l’utérus. Le dépistage par frottis reste donc indispensable même pour les femmes vaccinées.
Il n’existe pas de programme de dépistage organisé pour le cancer de la prostate, car son intérêt en termes de santé publique n’a pas été démontré. La Haute autorité de santé (HAS) s’est même prononcée plusieurs fois contre la réalisation d’un dépistage du cancer de la prostate. Elle considère en effet que le risque de sur-diagnostic et donc de sur-traitement (incluant des retentissements importants sur la qualité de vie) sont en défaveur d’un dépistage même pour les hommes présentant des facteurs de risques.
Par ailleurs, la HAS insiste sur le fait qu’un dialogue préalable est nécessaire entre le médecin et le patient qui voudrait s’inscrire dans une démarche individuelle de dépistage du cancer de la prostate, afin qu’il reçoive bien « une information objective sur les incertitudes concernant le bénéfice de la démarche, et sur les inconvénients et les risques auxquels le dépistage l’expose à chacune de ses étapes (dosage du PSA, biopsie et traitements) ».