Au cours de ces dernières années, des centaines de molécules thérapeutiques ont été absentes des pharmacies pendant des durées plus ou moins longues. Les pénuries de traitements de base de la maladie de Parkinson, d’anticancéreux ou encore de vaccins font régulièrement la une de l’actualité en France.
Selon une étude du Groupement pharmaceutique de l’Union européenne (GPUE), publiée le 28 janvier 2020, le phénomène a même tendance à prendre de l’ampleur. Des ruptures d’approvisionnement ont ainsi été constatées dans tous les pays sondés au cours des 12 derniers mois et 87 % des officines interrogées indiquent que la situation s’est aggravée par rapport à 2018. Toutes les classes de médicaments sont concernées, mais « les médicaments de l’appareil respiratoire sont les plus fortement affectés (ruptures dans 87 % des pays répondants), tandis que les médicaments biologiques sont les moins concernés (ruptures dans 42 % des pays répondants) », indiquent les résultats de l’enquête.
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Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), l’indisponibilité des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) – c’est-à-dire des médicaments « essentiels » qui n’ont pas d’alternatives thérapeutiques – « peut entraîner un problème de santé publique majeur (mise en jeu du pronostic vital, perte de chance importante) ». L’agence a alors comme mission « d’évaluer, de valider et de coordonner, si nécessaire, les actions qui doivent être menées par les laboratoires pharmaceutiques afin de sécuriser l’accès à ces médicaments pour les patients ».
Plusieurs événements peuvent engendrer une rupture de stock des MITM. Dans environ 15 % des cas, elle est liée à un défaut des outils de production (panne d’équipement, retard de fabrication), à un manque de matières premières et d’articles de conditionnement (15 %), à une capacité de production insuffisante (15 %), à une augmentation du volume de vente (20 %), à des contrôles non conformes (9 %), ainsi qu’à divers problèmes, qu’ils soient logistiques ou liés à un arrêt de commercialisation par exemple (25 %).
Pour enrayer ce phénomène, le gouvernement a choisi d’inscrire de nouvelles obligations dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2020. Celles-ci s’inscrivent dans la continuité de la feuille de route 2019-2022, intitulée « Lutter contre les pénuries et améliorer la disponibilité des médicaments en France ». Depuis le 1er janvier, les industriels doivent ainsi constituer quatre mois de stocks de sécurité pour tous les médicaments, trouver et livrer à leurs frais des solutions alternatives en cas de pénurie. Ils doivent aussi informer l’ANSM de tout risque de rupture de stock des MITM.
En cas de manquement à ces obligations, les sanctions financières ont également été renforcées. De leur côté, les associations de patients, dont France assos santé, sont satisfaites mais prudentes. « Sous réserve d’une mise en œuvre rapide et concrète, les mesures dans le texte visant à lutter contre les pénuries de médicaments sont accueillies positivement par notre réseau », indiquait-elle en décembre 2019.
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Les autorités de santé déconseillent aux patients de se tourner vers les sites de vente en ligne en cas de pénurie. « En France, les médicaments qui peuvent être commercialisés en ligne sont les médicaments non soumis à prescription obligatoire, c’est-à-dire qui peuvent être obtenus sans ordonnance », rappelle l’Ordre des pharmaciens. Il précise aussi : « Il est interdit de vendre par internet des médicaments soumis à prescription obligatoire. »
En dehors des sites autorisés, répertoriés par l’Ordre, le risque de recevoir une contrefaçon est élevé. Mieux vaut s’informer auprès de son pharmacien en officine pour savoir si la rupture de stock est temporaire ou non et, si besoin, consulter son médecin traitant pour trouver une solution alternative.
Le paracétamol 1 g. se présente en boîte de 8 comprimés : Certains traitements impliquent une dose de 3 à 4 g. par jour
Par souci d’économie ne serait-il pas judicieux de présenter ce médicament sous une quantité supérieure.
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